Ils sont le morse

Parodies 3/6
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Dans un ancien post de ce blog, on se demandait si les Beatles étaient vraiment « le morse » (ici). « Morse » (une sorte de phoque avec de longues dents) se dit en anglais « walrus », il s’agissait donc d’une allusion à I am the walrus des Beatles. On en passe aujourd’hui une  version légèrement parodique, par Jim Carrey qu’on connait mieux comme acteur dans des comédies américaines. C’est réjouissant de le voir s’amuser comme un fou (il s’excuse de ses aigus, fait l’Anglais vers 2:15, le tout assaisonné de grimaces). On notera l’autodérision de George Martin, le fameux  « 5è Beatles », à qui on doit les arrangements d’origine, et qui dirige ici l’orchestre.

 

Évidemment, un morceau « poétique-psychédélique-génial » comme I am the walrus, ne pouvait pas échapper au tribunal Zappatiste.  Petite parodie par Frank Zappa, avec en guest-star un véritable morse en peluche. Au fait, pour ceux qui ne le connaîtrait pas, Zappa, c’est le moustachu qui bat la mesure au début de la vidéo.

 

I am the walrus a fait couler beaucoup d’encre, notamment en raison de ses paroles énigmatiques (voir ici). La chanson s’inspire paraît-il du poème de Lewis Carroll, Le Morse et le Charpentier. En chanson :


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Joyeux non-anniversaire

Les scientifiques dans la chanson 4/12
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Le mythe du savant fou est bien sûr présent dans la chanson, on l’a entre-aperçu avec La java des bombes atomiques. Et bien sûr, certains savants sont plus fous que d’autres. Ainsi, parmi les scientifiques eux-mêmes, les mathématiciens ont-ils une réputation particulière d’introversion et de manque d’esprit pratique. Et parmi les mathématiciens, on vous désignera probablement les logiciens comme les plus fous. Je m’explique : la logique mathématique a connu un développement impressionnant au XXè siècle, c’est devenu une branche à part entière des mathématiques. Il est très surprenant que des catégories aussi bien établies pour le mathématicien, telle que l’opposition entre le vrai et le faux, ou le fini et l’infini, recèlent des pièges et des ramifications curieuses. Celui qui choisit de consacrer sa carrière à leur étude, plutôt qu’à des sujets nobles comme la théorie des nombres, ou utiles comme les équations aux dérivées partielles, est un peu suspect dès le départ. Et ce d’autant que les grands pionniers du domaine sont plusieurs à avoir connu des destins plus ou moins marqués par des troubles psychiatriques :

– Georg Cantor, fondateur de la théorie des ensembles, découvreur de l’existence de plusieurs grandeurs d’infini et de l’arithmétique qui les sous-tend, qui a lutté toute la fin de sa vie contre des accès de profonde dépression.

– Kurt Gödel, plus grand logicien du XXè siècle, qui a découvert la distinction entre le vrai et le prouvable, auteur du célèbre théorème d’incomplétude, hypocondriaque, paranoïaque et finalement mort d’anorexie.

– Alan Turing, qui a exhibé les premiers problèmes parfaitement spécifiés et pourtant non résolubles par ordinateur, ce avant même l’avènement des premiers ordinateurs et indépendamment de leur spécificités techniques contingentes, et qui, persécuté pour son homosexualité, a fini par se suicider.

Alors, quelle chanson pour illustrer la folie et la logique mathématique ? Comme avec Boris Vian et sa Java, le mieux est de s’en remettre à un professionnel : Lewis Carroll, professeur de logique au Christ Church College d’Oxford, et auteur d’Alice au Pays des Merveilles. Dans l’adaptation en dessin animé des studios Disney, le lièvre de Mars et le chapelier fou donnent un petit cours de logique à Alice, en tentant de lui enseigner ce qu’est un non-anniversaire. C’est apparemment plus facile à comprendre qu’à expliquer (voir à 1min45s, les explications très drôles du prof …).

La même en VO :



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