Le mauvais sujet repenti

Cinq devinettes sur Georges Brassens 6/6
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Notre dernière énigme : dans quelle chanson Brassens s’autocensure-t-il ? Je suis au courant de trois cas. Il parait qu’un couplet a été retiré du Gorille :

Nous terminerons cette histoire
Par un conseil aux chats fourrés
Redoutant l’attaque notoire
Qu’un d’eux subit dans les fourrés
Quand un singe fauteur d’opprob’
Hante les rues de leur quartier
Ils n’ont qu’à retirer leur robe
Ou mieux, à changer de métier.

Et un autre dans Le mauvais sujet repenti. Brassens raconte à la première personne les aventures d’un maquereau. Dans certaines versions publiées des paroles, on peut lire ce couplet très violent, que Brassens n’a jamais chanté à ma connaissance.

Quand la pauvrette à la maison
Rentrait bredouille,
Je lui flanquais plus qu’de raison,
Des ratatouilles
Lui souviendrait-il encor du
Bidet d’hygiène
Avec lequel j’avais fendu
Sa boite crânienne

Je vous passe une version pêchée par hasard sur le net. On y trouve toute sorte de reprises amateurs lourdingues de Brassens : hommes d’âge mûr, cadrés en gros plan, sourcils froncés, signes évidents de constipation, toute trace de swing éradiqué, visiblement filmés avec la webcam de leur portable. Je ne donnerai pas de lien, cherchez-les vous-même. Et puis de temps en temps une bonne surprise. Le mauvais sujet repenti, par TheWilacoustic.

 

Enfin, le troisième cas m’est signalé par Nathalie, internaute de Lyon 7è. Elle note que ce couplet de Corne d’auroch, généralement présent sur les paroles imprimées, n’est pas chanté par Brassens.

On aurait pu croire, en l’voyant penché sur l’onde,
Qu’il se plongeait dans des méditations profondes,
Sur l’aspect fugitif des choses de ce monde…
Corne d’Aurochs.

C’était hélas pour s’assurer, ô gué, ô gué
Qu’le vent n’l’avait pas décoiffé, ô gué, ô gué

Une citation de Brassens sur l’autocensure tirée d’une interview pour conclure cette série.

Je m’autocensure en permanence. C’est de la prétention de ma part que de n’avoir aucune opinion définitive sur tout. Prétentieux, orgueilleux, je ne veux pas passer pour un con. Si j’étais plus simple, je serais plus heureux parce que je dirais n’importe quoi.

J’espère que cette série de devinettes vous a plu, on rattaque sur Mai 68 dans la prochaine série, car ce n’est qu’un début, continuons le combat.

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