New York

Amour et mélancolie des villes, 9/28

Les chansons en français sur New York, elles ne sont pas mal, mais elles en font toujours un peu des tonnes. Alors autant demander aux New Yorkais. A heart in New York, Simon and Garfunkel.

Allez, encore une. Frank Sinatra, New York, New York.

1 – La ville morte
2 – Hôtel Périphérique
3 – Marseille
4 – Rio
5 – Grenoble
6 – Vienne
7 – Lyon
8 – Numance
9 – New York
10 – Hong Kong
11 – Bruxelles
11bis – Un chameau à Bruxelles
12 – Le regard tranquille des vieilles villes
13 – Moscou
13bis – Il neige sur Liège
14 – Paris
15 – Madrid
16 – Barcelone
17 – Je reviendrai à Montréal
18 – Il faut s’offrir du bitume
19 – Marseille
20 – L’ennui des villes
21 – La Havane
22 – Anarchy in Tokyo
23 – Cergy
24 – La fille de Londres
25 – The old main drag
26 – Vancouver
27 – Pérégrination d’Amsterdam
28 – Venise n’est pas en Italie

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American Tune

J.-S. Bach dans la chanson 11/19

On aborde aujourd’hui le Bach subliminal, le Bach prétendu là. On lit un peu partout que Paul Simon s’est inspiré d’une mélodie de Bach pour composer American tune. Par Simon et Garfunkel lors du célèbre concert à Central Park.

Effectivement, il y a une parenté avec un passage de La passion selon Saint-Matthieu. Paul Simon le dit lui-même (je ne retrouve plus où…). C’est vrai que c’est plutôt la classe de s’inspirer de Bach, alors pourquoi s’en cacher.

En fait, la situation est assez complexe parce que Bach lui-même recyclait des mélodies, et puis a été à son tour recyclé dans d’autre compositions classiques. Démêler tout ça dépasse le cadre de mon travail d’amateur. Allez voir sur wikipedia, ici.

1 – Un flingueur nommé Jean-Sébastien Bach
2 – Un tube de Bach
3 – Bach demeure dans un camion
4 – Encore du Bach par Frida Boccara
5 – Bach jazzman
6 – Bach swingue
7 – All you need is Bach
8 – Blondie is Bach
9 – Un métaleux appelé Bach
9bis – Bach, cet inconnu
10 – Bach popstar
11 – American Tune
12 – Un geek appelé Bach
13 – Un crabe appelé Bach
14 – Une fugue pas de Bach
15 – Bach s’invite chez les Le Forestier
16 – Maurane vs Gould
17 – Variations sur un prélude (de Bach)
18 – Un blagueur nommé Glenn Gould
19 – Répliques

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The times they are a-changin’

Les chansons de Mai 9bis/9
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J’ai écrit dans le dernier billet que je trouvais la placement rythmique de Bob Dylan dans The times they are a-changin’ complètement absurde. Ceci m’a valu une demande d’explication de Pierre Delorme. C’est évidemment exagéré, mais je m’explique. D’abord on réécoute une version de la chanson, dont j’avais mal orthographiée le titre (le a avant changin’, qui fait bien partie du titre, était oublié). The times they are a-changin’, par Simon and Garfunkel. Vous pouvez aussi lire les paroles avec leur traduction ici.

Ce qui me frappe dans cette chanson, c’est la phrase For the times they are a-changin’ qui contrevient à une règle évidente : l’efficacité. On ne dit pas en six ou sept mots ce qu’on peut dire en trois, surtout dans le titre ou le refrain. Je ne suis pas anglophone, mais times are changing me paraît assez suffisant, non ? Rajouter for, the et they n’apporte pas grand-chose. Le a rajouté avant changin’ est un préfixe archaïque qui intensifie le sens des mots, en usage dans des chansons anglaises il y a un ou deux siècles (d’après Wikipedia). Le for, qui dans ce contexte veut dire car ou parce que, est aussi un peu archaïque.

On peut comparer la chanson à This land is your land de Woody Guthrie, autre hymne contestataire, autre chanson avec un titre-refrain-slogan. L’énoncé « this land is your land » est bien plus simple, carré et percussif.

Le « placement rythmique » maintenant. Bob Dylan insiste beaucoup sur they, mot sans signification, qui tombe sur une valeur assez longue. Ce que j’en pense : Dylan s’affranchit de toute règle. Il chante une chanson de jeunes avec un refrain archaïque, il complique autant qu’il peut une phrase toute simple de trois mots times are changing. Cette phrase toute simple, il aurait pu la placer sur sa mélodie (ou une variante) sans difficulté. Pour placer la version rallongée, il insiste sur le they qui n’apporte rien au sens.

Pourquoi est-ce que ça marche si bien alors ? D’abord c’est nouveau. Ensuite, la maladresse de l’expression n’enlève rien à sa véhémence, au contraire. Elle participe d’une ambiance de prêche grandiloquent (les paroles sont truffés de références bibliques, au jugement dernier notamment). Et puis elle évoque un adolescent qui revendique en cherchant ses mots. Cette maladresse n’est pas occultée, elle est mise en avant, à la place d’honneur (dans le refrain), et donc implicitement revendiquée. Il est évident que les « for », « the », « they » ont été rajoutés intentionnellement. On retrouve ce procédé de maladresse intentionnelle quelques années plus tard dans le punk.

Bon, c’est juste ce que j’en pense… Il y a sûrement pleins d’autres explications aux bizarreries de cette chanson fascinante. Demain, on quitte Mai 68 pour se plonger dans l’univers des geeks, quel repos ce sera !

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Le silence, c’est de l’argent

Le silence en chanson 8bis/8
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Un dernier petit truc sur le silence en chanson, signalé par GA dans un commentaire. Le groupe Vulfpeck a été encore plus loin que Alphonse Allais et John Cage en publiant un album entier constitué de pistes silencieuses : Sleepify. Ils l’ont alors uploadé sur une plateforme offrant des royalties à chaque écoute, et ont demandé à leurs amis de l’écouter en boucle la nuit. Ça leur a rapporté 20000 dollars à ce qu’il parait. Voir ici. Bravo GA, tu gagnes le concours, même après la date limite !

Bon, je ne sais plus du tout quoi vous passer comme chanson… The Sound of Silence, Simon and Garfunkel.

 

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