Bouchers, boucherie et chanson, 8/16
La chanson de boucherie, c’est aussi l’histoire d’une lente coagulation. Le sang des bêtes n’en finit pas pas de se dessécher. Les « tueries particulières » du XVIIIe siècle, avec leur sang qui coulait à même la rue, remplacées par les abattoirs avec leurs personnages hauts en couleur qui hantaient les centres-villes puis les périphéries, abattoirs finalement repoussés dans les campagnes, et qu’on ne peut plus voir que dans les vidéos filmées par des activistes véganes. Et la viande est de plus en plus hachée, cachée, vendue en cube, en « nuggets », etc. En fait, sans l’invention du « personnage » du boucher par Boris Vian, la chanson serait peut-être devenue végétarienne, insoucieuse de toutes les viandes. Je vous propose aujourd’hui un mini-panorama de l’évolution de la chanson bouchère.
Dans les années 1960, on pouvait encore faire des chansons explorant la nomenclature désuète des différents morceaux du bœuf. Parodie de La valse à mille temps de Jacques Brel par Jean Poiret. Une vache à mille francs.
On pouvait aussi chanter quelques délicieuses spécialités bouchères. Les Charlots, Paulette la reine des paupiettes. J’aime bien l’air consterné du public. Noter la présence de Jean-Christophe Averty dans le public.
Quelques décennies plus tard, une lente fermentation de la chanson carnée a produit La Viande de Brigitte Fontaine.
En bonus du jour, un extrait de la meilleure série télé de tous les temps, The wire. He mister nugget.
1 – Trois petits enfants s’en allaient glaner aux champs
2 – Comment inventer le mouton français ?
3 – Rue de l’Échaudé
4 – Elle est d’ailleurs
5 – Les crochets de bouchers
6 – L’hyper-épicier
6bis – Crochets francophones
7 – La viande commence par Vian
8 – Coagulation
9 – Professeur Choron, boucher et assassin
10 – Les garçons bouchers
11 – Jean-Claude Dreyfus
12 – Tout est bon dans le cochon (et réciproquement)
13 – Jean-Pierre Coffe en a un petit bout
14 – Mes bouchers
15 – Ficelle à rôti
16 – La Chanson du boucher de Michèle Bernard