Avec de l’Italie

Petite géopolitique de Jacques Brel 8/13
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Le deuxième Sud chez Brel, c’est l’Italie, civilisation plus abstraite que l’Espagne, arrière-plan mirobolant, pays de l’art. Elle civilise l’Europe (mais pas les Germains) à l’époque de l’Empire Romain, présent dans quelques chansons de Brel (Néron et Carthage sont cités dans Les Toros). Puis, elle l’apaise par la grâce de son art. On la rencontre peu dans les chansons de Brel mais il en parle dans ses interviews. Une Italie fidèle à une tradition qu’on peut faire remonter jusqu’à la renaissance donc. Elle apparaît tout de même de loin en loin. Les Belges peignent-ils des chef-d’œuvres ? Brel sait pourquoi. Il chante dans Les F… : « Arrêtez de gonfler mes vieilles roubignoles, avec votre art flamand italo-espagnol ». Autre indice du rôle de l’Italie : quand Brel nous parle d’une guerre qui se passe au Sud, dans Zangra, directement inspirée du Désert des Tartares de Dino Buzzati, c’est une guerre très peu barbare, puisqu’elle n’a pas lieu !

On a bien avancé sur les points cardinaux, révisons la rose des vents grâce au Plat Pays :
« Le vent d’est, écoutez-le tenir », « le vent d’ouest, écoutez-le vouloir », « le vent du nord, écoutez-le craquer » et « au sud, écoutez-le chanter ». À l’Ouest, « vouloir », on retrouve l’Amérique, pays de volonté et d’accomplissement. Au Sud, « chanter » : art et Italie donc.

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