Un grand bravo à Patrick Hannais qui a le premier résolu l’énigme. Voir quelques indications dans les commentaires, mais les autres peuvent continuer à chercher.
On reste chez les grands anciens aujourd’hui. Maurice Chevalier nous chante Appelez ça comme vous voulez. Avec un titre pareil, j’aurais juré que les paroles sont d’Albert Willemetz, mais vérification faite, elles sont de Jean Boyer. Je leur trouve une légère patine de vulgarité absente chez Willemetz, qui est pourtant volontiers paillard. Bon, Jean Boyer reste un des meilleurs paroliers d’avant-guerre (Comme de bien entendu, D’excellents français ou Pour me rendre à mon bureau, c’est lui). La musique est de Georges van Parys. Mais quel rapport avec l’énigme ?
La chanson, art majeur ou art mineur VI. Musique classique, chanson, et réciproquement, 18/18 1 – 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7 – 8 – 9 – 10 – 11 – 12 – 13 – 14 – 15 – 16 – 17 – 18
Nous voilà au terme de cette série sur la musique classique et la chanson, et plus ou moins au terme de notre réflexion sur le thème de l’année, la chanson art majeur ou mineur. Il y aura encore une longue série d’été sur les poètes mis en musique, mais sans explication particulière ni théorie fumeuse (si je trouve le temps de la préparer cette fichue série)…
Comme promis au début de l’année, il n’y a pas la réponse. Vous ne saurez pas si la chanson est un art majeur ou mineur, débrouillez-vous tout seul si vous y tenez. Et pensez bien à me la dire la réponse, je la ferai suivre très volontiers ! Rappelons que la question vient à l’origine de l’altercation entre Gainsbourg et Béart. Situation étrange, puisque le partisan de la chanson-art-mineur est l’un des plus éminents représentants de la chanson. Mais certains vont bien plus loin que Gainsbourg dans le dénigrement de leur art, dénigrement qui confine au déni tout court. Extraits de l’interview de Gérard Manset par Hélène Hazéra, le 13 janvier 2017 (en réécoute ici). À propos de la chanson :
À part Charles Trenet et des gens comme Brassens, et des poètes genre peintres du dimanche de la rime, à part ça, je trouve pas ça très respectable.
Un peu plus loin dans l’émission :
HZ : J’espère que vous ne prenez pas ça pour une insulte, mais vous êtes dans la chanson poétique, sauf que, à la différence d’une certaine chanson qu’on a entendue à Saint-Germain des Prés où la mélodie commençait à être vraiment extrêmement plate, pour vous la musique, c’est plus que la moitié de la chanson.
GM : Écoutez, je suis très peiné d’être obligé de revenir là-dessus, je ne suis pas un chanteur, et je ne suis pas dans la chanson, chanson quelle qu’elle soit, de quelque nature que ce soit. Je suis un compositeur, je suis contraint de chanter ce que je compose. Chanter, oui je chante, c’est pas parce que je chante que je suis un chanteur.
HZ : Vous écrivez des textes aussi.
GM : Oui, je suis un artiste.
À la fin de l’entretien : « Si j’avais à me rattacher à quelqu’un, ce serait toujours Charles Trenet ».
Je vous passe le plus grand succès de Gérard Manset, Il voyage en solitaire. Attention, ce n’est pas du tout de la chanson. Tout en se rattachant à Charles Trenet. Mais oui bien sûr.
Encore une. Animal, on est mal, de Gérard Manset.
Une dernière chanson, Un p’tit air, paroles d’Albert Willemetz, musique de Mireille. Contient une définition de la chanson :
Un p’tit air Avec des paroles pas bien méchantes Un p’tit air Avec une musique pas trop savante Un p’tit air Qu’on peut siffler comme un Vittel menthe Un p’tit air tralalalalère Un p’tit air po po po Un p’tit air ha ha ! Un p’tit air
C’est la série d’été du Jardin aux Chansons. Je vous rappelle qu’on cherche ce qui se cache derrière 62 chansons… Je vous propose aujourd’hui un extrait de l’opérette Violette Impériale, d’Albert Willemetz et Vincent Scotto.
C’est dimanche aujourd’hui, c’est le jour de l’indice. Tout d’abord, je précise que dans cette énigme, je me suis restreint aux chanteurs (ou comme aujourd’hui aux auteurs de chansons). Mais j’aurais pu citer quelques autres personnes, comme Yvan Delporte, scénariste de bande dessiné, co-inventeur avec Franquin de Gaston Lagaffe.
Sinon, vous avez remarqué que les chanteurs et chanteuses de cette énigme passent plus ou moins en ordre chronologique ? Très bonne remarque, ça va continuer, bien que ça ne soit pas tout à fait strict.
Expressions et mots venant de la chanson : les sources et les robinets 9/13 1 – 1bis – 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7 – 8 – 9 – 9bis – 10 – 10bis – 11 – 12 – 13
Un auteur de chanson un peu oublié aujourd’hui nous a laissé quelques belles expressions : Albert Willemetz. C’est probablement avec Pierre Delanoë le parolier français le plus prolifique. On lui doit plus de 3000 chansons, dont au moins deux déjà passées dans le blog : Les palétuviers, ici, et Dites-moi ma mère, ici.
Il a écrit des tubes comme Félicie aussi, Valentine, ou l’hakuna-matatatesque Dans la vie faut pas s’en faire. Par Maurice Chevalier.
Il a aussi inventé plusieurs expressions plus ou moins utilisées, comme « Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo ». Ça vient de la chanson Est-ce que je demande ? Par Dranem.
Dans la version de Serge Clin, les paroles sont plus faciles à suivre.
Albert Willemetz a aussi inventé l’expression « si vous n’aimez pas ça, n’en dégoutez pas les autres ». Dans Si vous n’aimez pas ça, ici chanté par Marcel Amont.
Enfin, l’expression « se faire chanter Ramona », qui veut dire se faire engueuler, vient de la chanson Ramona, une adaptation co-écrite par Albert Willemetz d’une chanson américaine. Chantée par Saint-Granier.
Dans le dernier billet, on se demandait pour Nougaro n’a pas utilisé de musique de Miles Davis. Peut-être parce que les musiques de Miles Davis ne conviennent pas à de la chanson ? Mais pourquoi n’a-t-il pas chanté sur du Cole Porter alors ? Car voilà un auteur-compositeur qui a trempé dans le jazz, la comédie musicale et la chanson… et qui a aussi réfléchi à la manière de marier musique populaire et savante, on en reparlera plus tard dans le blog.
Ella Fitzgerald, Let’s do it (let’s fall In love), paroles et musique de Cole Porter, très bonne chanson pour une veille de Saint-Valentin. Les paroles mi-sentimentales mi-grivoises ont quelque chose d’un contemporain de Porter, le parolier Albert Willemetz dont on reparle dans la prochaine série (patience). Je me demande s’ils se connaissaient…
Encore une composition de Cole Porter que j’aime bien (pour le rythme, la walking bass)… My heart belongs to daddy, par Marilyn Monroe, extrait du film Le milliardaire, qui s’appelle en anglais Let’s make love (j’ai vérifié dans le dictionnaire, c’est vraiment bizarre comme traduction). Avec Yves Montand. Désolé pour le montage de la vidéo, je n’ai rien trouvé d’autre sur Youtube. Avec des paroles de Nougaro, ça aurait été de la bombe !
En bonus, tout l’album Ella Fitzgerald sings the Cole Porter songbook !
La vingt-septième série du blog essayait de comprendre pourquoi la chanson française a eu du mal à assimiler la musique rock. On a parlé un peu vite d’un précédent, avec le ragtime, dont j’ai dit qu’il avait peu influencé la chanson française. De toutes les bourdes que j’ai pu écrire depuis le début de ce blog, c’est sûrement la plus grave.
Pour rétablir la vérité, allez voir cette page très complète, écrite par Benjamin Intartaglia, le ragtime français. Elle contient une longue liste de compositeurs français et de leurs œuvres influencées par le ragtime, à visiter absolument.
Malheureusement, il est très difficile de trouver des vidéos de chansons françaises d’époque influencées par le ragtime. Faute de mieux, je vous propose Dites-moi ma mère par Maurice Chevalier, chanteur qui, en son temps, était toujours à l’affût de la nouveauté. La musique est de Maurice Yvain, je sens une vague influence du ragtime. Les paroles légères, paillardes et absurdes sont typiques d’Albert Willemetz, l’un des paroliers les plus prolifiques de la chanson française, on en reparlera.
Écoutez une autre version par Firzel. On entend nettement un piano ragtime à l’arrière plan !