Belle

Handicap et chanson 2/34

On reste dans Notre-Dame de Paris aujourd’hui, avec la problématique de l’amour impossible, bien résumée par Jacques Brel dans Fanette : « Faut dire qu’elle était belle / Et je ne suis pas beau ». On retrouve ça dans de très nombreuses chansons. En chanson, l’impossibilité de l’amour vient souvent de la vieillesse (Dalida, Il venait d’avoir 18 ans, Serge Reggiani, Il suffirait de presque rien, etc, etc), ou de la laideur. Assez rarement du handicap comme avec Quasimodo. Belle, paroles de Luc Plamondon, musique de Richard Cocciante (qui fait son entrée au 1475e billet de ce blog), avec au chant Garou en Quasimodo, Daniel Lavoie en Frollo et Patrick Fiori en Phœbus.

Avec le handicap, la thématique de l’amour impossible est donc poussée à l’extrême. Cet usage est assez ancien. Je vous propose la bande annonce de Der Zwerg, opéra de Alexander von Zemlinsky (Le nain en français). C’est une adaptation de la nouvelle The birthday of the infanta d’Oscar Wilde, qui raconte l’histoire de l’infante d’Espagne à qui on offre un nain pour son anniversaire. Ce dernier tombe amoureux de la belle, mais il n’est pas au courant de son état, et ne comprend pas pourquoi tout le monde se moque de lui, jusqu’à ce qu’on lui présente un miroir.

J’observe que les deux extraits ci-dessus sont des adaptations d’œuvres littéraires.

1 – Quasimodo
2 – Belle
3 – L’homme qui rit
4 – Monsieur William
5 – One of us
6 – Tommy
7 – La femme tronc
8 – Les petits amoureux
8bis – Hélicon
9 – La noce des infirmes
10 – L’invalide à la pine de bois
11 – À quoi pense le réalisateur ?
12 – Une courte de Corbier
13 – Kekseksa Papa ?
14 – La mauvaise réputation
15 – Le bégaiement
16 – La jambe de bois
17 – Camille
18 – Corinne
19 – L’handicapé
20 – Il veut faire un film
21 – Tu n’en reviendras pas
22 – Complainte d’un infirme
23 – Quoi ma gueule
24 – Salut à toi l’handicapé
25 – La petite rivière
25bis – Le luneux
26 – L’enfant soleil
27 – Je te donne
28 – Ça ne tient pas debout
29 – Elle dort
30 – Ceux que l’on met au monde
31 – L’enfant différent
32 – Grand corps malade
33 – Le cachet
33bis – Salut à toutes
34 – Yes I can

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Les uns contre les autres

Main dans la main, joue contre joue 8/15

« On vit les uns avec les autres ». D’accord, mais à condition d’être confinés à plusieurs, parce que sinon … Les uns contre les autres, par Maurane. Paroles de Luc Plamondon et musique de Michel Berger.

1 – La rose, la bouteille et la poignée de main
2 – Joue contre joue
3 – Abouche ta bouche avec ma bouche
4 – Baisers dans le soir
5 – La tendresse de Bourvil
6 – Aznavour démodé
7 – Big bisou
8 – Les uns contre les autres
9 – See me, feel me, touch me
10 – Everybody needs somebody
11 – Main dans la main
12 – Embrasse-moi idiot
13 – Katerine des bisous
14 – Bahia
15 – De l’autre côté de mon rêve

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L’underground café déménage rue Watt

Lieux possibles, impossibles et imaginaires de la chanson 6/17

Si vous skiez à Val d’Isère, allez donc à l’Underground Café, voir s’il n’y a pas une serveuse automate qui cultive des tomates. Merci monsieur Plamondon pour cette rime riche. La Complainte de la serveuse automate, par Fabienne Thibeault.

Pour moi, cultiver des tomates, c’est une activité qui convient plutôt à un autre lieu célébré par une chanson : la rue Watt, Paris 13è, autrefois si lugubre avec son interminable passage souterrain sous les rails venant de la gare d’Austerlitz. Aujourd’hui, tout le quartier a été rénové pour abriter l’université Paris Diderot et son campus des Grands Moulins.

La rue Watt, chanson de Boris Vian, par Philippe Clay.

Lieux possibles, impossibles et imaginaires de la chanson
1 – Entre Cuba et Manille
2 – Ménilmontant
3 – Le paradis
4 – La Molvanie
4bis – Le kamklep
5 – Chez Laurette
6 – L’underground café déménage rue Watt
6bis – La rue Watt
7 – Café Pouchkine
8 – Rue de la Grange aux Loups
9 – Le café des délices
10 – Quand la RATP invalide les chansons
11 – Les chants du Pelennor
12 – Comment se rendre en Transylvanie Transsexuelle
13 – Leindenstadt
14 – Porte des Lilas et Paimpol
14bis – Porte des Lilas (bis)
15 – La gare Saint Lazare de Brel
16 – San Francisco
17 – Rochefort
17bis – Saint-Lazare, bis
17ter – Gare du nord et Lountatchimo

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SOS

Ambitus, tessiture et notes extrêmes 1/11
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C’est la rentrée, après la longue énigme de l’été, les séries thématiques reprennent. Tout comme l’an dernier, il y aura un super-thème (révélé dans quelques jours) qui durera toute l’année, entrecoupé d’autres séries. C’est le moment idéal pour faire un peu de publicité à votre blog préféré : un petit partage Facebook, un envoi à vos bons amis. Vous n’aimez pas ce blog ? Envoyez-le à vos ennemis, je prends tout le monde.

Toutefois, je vous préviens : le blog souffre d’un mal aigu et il y aura des conséquences graves. Et oui, on étudie l’ambitus à partir d’aujourd’hui. L’ambitus, c’est l’écart entre la note la plus aiguë et la plus grave d’une chanson, d’un chanteur, d’un instrument, ou de n’importe quoi qui produit des notes de musique. Quelques chansons sont connues des amateurs de karaoké pour leur grand ambitus. Les chanter relève d’un exploit requérant de bonnes prédispositions et une technique vocale sûre.

L’exemple le plus connu est probablement le SOS d’un terrien en détresse. Amateurs de solfège : son ambitus est de deux octaves et une quinte. Bravo à Daniel Balavoine, créateur de cette chanson. D’après le témoignage de Luc Plamondon, auteur des paroles, il manquait une grande chanson au personnage de Johnny Rockfort dans l’opéra rock Starmania. Il a écrit des paroles et a demandé à Michel Berger (compositeur de cet opéra) une musique à la mesure des possibilités vocales de Balavoine. Le SOS est donc la dernière chanson composée pour Starmania… Pour en savoir plus, écoutez l’émission Étonnez-moi Benoît du 13 mai 2017, avec une longue interview de Plamondon par Benoît Duteurtre. Ici.

Bravo aussi à Grégory Marchal et aux autres aventuriers de l’ambitus qui ont pu chanter le SOS du Terrien en détresse. Grégory Lemarchal prend la chanson un demi-ton au-dessus de Balavoine. Il faut dire qu’il est à la peine dans le grave : il n’arrive pas à timbrer les notes les plus basses, qui sont un peu sacrifiées. Mais sa version est assez propre, surtout pour du live, et paix à son âme. Ça se termine sur une tierce picarde, petite porte ouverte vers le kitsch.

Puisqu’on parle de kitsch, je vous propose aussi la version du chanteur kazakh Dimash Kudaibergenov, lors d’une émission de télé-réalité chinoise. Il est un demi-ton plus haut que Marchal, et donc un ton plus haut que Balavoine. À chaque aigu, on nous montre la déconfiture de ses adversaires… J’adore, c’est un hymne à l’angoisse existentielle des bricoleurs : « pourquoi je visse ? ».

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