Maurane vs Gould

J.-S. Bach dans la chanson 16/19

Aujourd’hui, Maurane chante Sur un prélude de Bach. La musique est une adaptation par Jean-Claude Vannier du célèbre Prélude en do majeur du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach.

Je trouve ça plutôt réussi, mais il y quelques contresens curieux. Les paroles font référence au pianiste Glenn Gould. Il était connu pour son jeu assez peu lié. Bien adapté à la mise en lumière de l’architecture contrapuntique des compositions de Bach au demeurant. Écoutez plutôt son interprétation du prélude en do majeur. Les notes sont très détachées, c’est presque sautillant par moment. Rien à voir avec ce qu’on entend à l’arrière plan de la chanson de Vannier.

Pour comparer, écoutez l’interprétation de Sviatoslav Richter. Je trouve qu’il y a plus de sentiment, ça correspond bien mieux à l’ambiance de la chanson de Vannier / Maurane.

Mais pourquoi Vanier vient nous bassiner avec Glenn Gould pour évoquer une ambiance disons romantique et à l’opposé de ses interprétations ? Et alors que le piano à l’arrière plan ne joue pas du tout à la manière de Gould ? Je risque quelques hypothèses. D’abord, Gould est célèbre, il est beaucoup passé à la télé, même le public qui n’écoute pas de classique peut connaître : «  ah bah oui, Glenn Gould joue Bach », même moi je connais, alors c’est dire. Et puis essayez de caser « Sviatoslav Richter » dans des paroles… « Glenn Gould » ça sonne mieux, ça claque, les consonnes percutent, c’est trop bien. Alors va pour Glenn Gould, Richter va pas faire un procès de toute façon.

Glenn Gould et Sviatoslav Richter avaient donc des approches assez opposées. J’ai trouvé quelques commentaires de Gould là-dessus, très intéressant.

1 – Un flingueur nommé Jean-Sébastien Bach
2 – Un tube de Bach
3 – Bach demeure dans un camion
4 – Encore du Bach par Frida Boccara
5 – Bach jazzman
6 – Bach swingue
7 – All you need is Bach
8 – Blondie is Bach
9 – Un métaleux appelé Bach
9bis – Bach, cet inconnu
10 – Bach popstar
11 – American Tune
12 – Un geek appelé Bach
13 – Un crabe appelé Bach
14 – Une fugue pas de Bach
15 – Bach s’invite chez les Le Forestier
16 – Maurane vs Gould
17 – Variations sur un prélude (de Bach)
18 – Un blagueur nommé Glenn Gould
19 – Répliques

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Bach jazzman

J.-S. Bach dans la chanson 5/19

Jean-Sébastien Bach a intéressé les jazzmen. Enfin, on le dit. On s’en félicite. On s’en flatte, ce qui est assez curieux vu qu’en général on n’est ni jazzman ni bien sûr Jean-Sébastien Bach, et je me demande à quelle partie de soi il agrée que les jazzmen s’intéressent à Bach. Alors que si les mariachi s’intéressent à Haydn ou les rappeurs à Purcell, et bien tout le monde s’en fout un peu. C’est un peu comme comme on dit qu’il y a le nombre d’or dans une pyramide, c’est génial, tandis que le nombre douze virgule cinq dans un camembert, tout le monde s’en fout, alors que fondamentalement, c’est peut-être aussi intéressant, voire plus même.

En fait, il est assez rare de retrouver la manière de Bach dans du jazz disons classique si vous me suivez. Un exemple tout de même, Nina Simone, Love me or leave me, avec un pont en contrepoint à partir de 0:50, et une fin assez à la Bach je trouve.

Après, du côté des spécialistes, il y a Jacques Loussier.

Plus récemment, il y a Édouard Ferlet, très beau travail, très impressionnant.

Comme point de comparaison, l’interprétation classique de Sviatoslav Richter.

Un peu de Keith Jarrett pour finir ce billet.

1 – Un flingueur nommé Jean-Sébastien Bach
2 – Un tube de Bach
3 – Bach demeure dans un camion
4 – Encore du Bach par Frida Boccara
5 – Bach jazzman
6 – Bach swingue
7 – All you need is Bach
8 – Blondie is Bach
9 – Un métaleux appelé Bach
9bis – Bach, cet inconnu
10 – Bach popstar
11 – American Tune
12 – Un geek appelé Bach
13 – Un crabe appelé Bach
14 – Une fugue pas de Bach
15 – Bach s’invite chez les Le Forestier
16 – Maurane vs Gould
17 – Variations sur un prélude (de Bach)
18 – Un blagueur nommé Glenn Gould
19 – Répliques

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Petite fugue, grands malentendus

Paralipomènes 4/67
(la série qui revient en 68 billets sur les 44 premiers thèmes du blog)
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Le troisième thème abordé par le Jardin était la place de Jean-Sébastien Bach dans la chanson, ou disons dans la musique populaire. On notait les similitudes entre la musique de Bach et les solos du guitariste de hard rock Eddie Van Halen (ici). Et j’avais posé une devinette : quelle chanson française cite nommément Van Halen ? Personne n’a trouvé, et je n’ai pas encore donné la solution ! Je ne vous donne pas la réponse tout de suite, il vous reste quelques jours pour trouver, réponse le 11 juillet prochain, restez en ligne.

Pour revenir à Bach, le billet consacré à La petite fugue de Maxime Le Forestier a donné lieu à quelques malentendus dans des discussions ultérieures sur Facebook. Quand j’ai évoqué la « froideur » de la musique de Bach, ça n’était pas du tout mon jugement sur sa musique, je m’en serais bien gardé. C’était plutôt le constat d’une opinion implicitement partagée faisant partie d’un « mythe Bach » assez répandu.

Et la musique qui sert de support à la chanson de Maxime Le Forestier, c’est
Prélude et fugue N° 11 en F Maj BWV 856 (merci à Marie sur Facebook pour l’info). Ça n’est pas si évident, mais effectivement, le prélude ressemble à la chanson de Le Forestier. Ici joué par Sviatoslav Richter.

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