J.-S. Bach dans la chanson – 3/5
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Continuons d’explorer ce paradoxe : l’un des moins chantant de nos compositeurs classiques est l’un des plus cités dans la chanson. Il y a quelques grands mythes issus de la musique classique, comme Mozart, incarnation du génie pur. Jean-Sébastien Bach est un mythe d’une nature différente, sur lequel courent bien des poncifs : musique divine et compliquée, mais froide et dépourvue de sentiments. On le dit mathématicien, c’est-à-dire que la froideur de sa musique puise à une source magique et incompréhensible.
Maintenant, imaginez que vous ayez à peindre une scène de famille un dimanche après-midi, avec tartines et chocolat chaud. Comment faire ressentir cette chaleur ? Vous pouvez essayer la méthode directe comme José-Maria de Heredia :
Ce soir, au réduit sombre où ronfle l’athanor,
Le grand feu prisonnier de la brique rougie
Exalte son ardeur et souffle sa magie
Au cuivre que l’émail fait plus riche que l’or.
A-t-on jamais rien écrit de plus incandescent ? Mais vous pouvez aussi procéder par contraste : mettez donc Bach dans un coin, il est tellement glacial qu’il fait apparaître tout le reste plus chaud, ambiance garantie !
Catherine et Maxime Le Forestier, La petite fugue.
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