À propos du français et de l’anglais, auxquels le Jardin a consacré sa dernière série, je vous propose aujourd’hui le groupe Delpech Mode. Oui vous avez bien lu. Ce groupe combine les paroles de Michel Delpech aux musiques de Depeche Mode, il suffisait d’y penser (et qu’en est-il de l’inverse ?). Enjoy the Loir-et-Cher.
Livraison bakchich prodigieux pour régime de l’Amérique 5bis/8
Pascal, internaute de Lyon, très inspiré par cette série me fait encore plusieurs propositions intéressante. Il a trouvé quelques exemplaires dans le patrimoine français de cette spécialité américaine : les chansons à la fois patriotiques et contestataires. Le meilleur exemple, Ma France de Jean Ferrat. Jean Ferrat est donc très américain, voilà une nouvelle !
Pascal propose aussi L’affiche rouge, adaptation par Léo Ferré d’un poème de Louis Aragon célébrant les résistants communistes et immigrés dont les portrait furent placardés par l’occupant durant la dernière guerre. Notez la manière dont Léo Ferré articule le mot « France » tout à la fin de la chanson.
Pascal propose encore Hexagone 2020 de Reno Bistan, version modernisé d’Hexagone de Renaud (il y a aussi une version 2019).
J’ai un peu cherché de mon côté, j’ai trouvé Ma France à moi, de Pierre Perret.
On pourrait ajouter Que Marianne était jolie de Michel Delpech.
Bref, la France est certainement le pays qui a le plus de chanteurs américains. J’ai quand même l’impression que les versions françaises sont à la fois moins contestataires et moins patriotes que les Born in the USA et consort.
Les Juifs et la chanson IV – Image des juifs dans la chanson 3/19
Le judaïsme comme religion est le plus souvent cité dans ce que j’appelle la chanson anticléricale œcuménique : une vieille tradition française étendue à toutes les religions. Mais autant nos chansonniers sont très prolixes pour dénoncer des traits spécifiques du catholicisme (bigoterie, hypocrisie, rite anachronique, etc), autant, quand on en vient à l’islam ou au judaïsme, la critique se fait abstraite. Il y a sans doute la crainte d’être accusé de racisme, l’ignorance (du chanteur, mais aussi du public). Et surtout la désincarnation : l’anticléricalisme a des racines profondes et s’appuie sur le vécu concret de générations ayant subi le catéchisme, le collège jésuite ou je ne sais quoi encore. Aucun trait spécifique de la religion juive n’est donc mentionné, il n’en manque pourtant pas : archaïsme, rite pittoresque, absence de prosélytisme, invention du dieu unique, etc.
Exemple dans À propos d’un détail Hugues Aufray (je me demande qu’il entend par le Dieu des laïques à propos…).
Des juifs et des laïques qui faisaient les cents pas Au milieu des indiens, des russes et des chinois Et tout ce gentil monde dans un unique chœur Qui priait en secret que ce Dieu soit le leur
Cette vision désincarnée finit par contaminer le catholicisme lui-même, par exemple dans Je suis de Damien Saez, dont le titre résume bien un néant identitaire qui ne peut se définir que négativement, et dont on ne sait s’il est dénoncé ou célébré par cette chanson.
Je parle français, je bois de la bière Je suis pas catho-musulman Je suis pas juif, je suis pas croyant Je suis bistrot, je suis résistant Je suis drapeau quand il est blanc Dans un verre avec un croissant Moi je suis torché un peu tout le temps
Dans la chanson anti-anti-cléricale d’un Michel Delpech qui renoue avec le catholicisme, le judaïsme n’est pas plus incarné. Delpech nous prouve que la vacuité du discours anticlérical œcuménique peut très bien être retournée au profit de la religion, en raison de sa vacuité même. Il y en a encore de Michel Delpech.
Des Indiens qui ont vu Krishna Des Juifs qui entendent Moïse Des filles qui se marient à l’église Il y en a, il y en a encore
Pour conclure cette énumération de chansons énumératives, je dirais que le contraste entre juifs et gitans est saisissant : les deux peuples victimes du génocide nazi sont traités de manière complètement opposée par la chanson. Dans les deux cas, toute trace de racisme est devenue taboue, mais cela se traduit par un effacement complet de tout trait saillant pour les juifs, qui sont comme délavés dans les chansons. Tandis que les gitans sont l’objet d’une célébration unanime, mais vidée de sens également, par l’usage exclusif de deux ou trois poncifs recyclés à l’infini. Le phénomène s’explique sans doute par le romantisme associé à la figure du gitan. Alors que le mot « juif » est comme sali par des décennies de logorrhée antisémite, ce qui rend son usage difficile en chanson.
Écoutez bien, Le Jerk et Quand la musique est bonne, c’est assez proche comme musique, surtout les couplets.
Le Jerk, de Thierry Hazard (je suis fan de ce truc, surtout le clip).
Quand la musique est bonne de Jean-Jacques Goldman.
En l’occurrence, les mélodies sont assez pauvres, la similarité vient surtout du rythme. Autre exemple du même phénomène. Le Loir-et-Cher de Michel Delpech et Get back des Beatles.
Lieux possibles, impossibles et imaginaires de la chanson 5/17
On aborde maintenant ces lieux inventés dans des œuvres de fiction qui deviennent ensuite des lieux réels. Le chemin est parfois tortueux. La commune du Plessis-Robinson en région parisienne s’appelait au départ Le Plessis-Picquet, avant qu’un restaurateur n’y ouvre une guinguette avec des cabanes dans les arbres inspirées du roman Le Robinson suisse, lui-même inspiré de Robinson Crusoé. Cet établissement devient si emblématique de la commune que celle-ci est rebaptisée en 1909 !
La commune d’Illiers-Combray s’appelait autrefois Illiers. Marcel Proust l’appelait Combray dans des chapitres autobiographiques d’À la recherche du temps perdu, si bien que pour le centenaire de la naissance de l’écrivain, le nom de fiction a été accolé au nom réel. De toute manière, si on remonte assez loin, tout nom de lieu, et même tout nom et tout mot est au départ une fiction, la Terre n’est pas apparue avec des panneaux indicateurs, tous les géologues vous le diront.
Revenons à la chanson. Si vous vous promenez à Voreppe, pas très loin de Grenoble, vous verrez un café Chez Laurette. Son nom vient peut-être de la chanson de Michel Delpech ? Qui parle d’un authentique café appelé Le bar du Square et tenu par une certaine Christiane. À ce qu’il paraît. Allez comprendre. Chez Laurette.
Et au fait, c’est pas Michel Delpech qui a inventé un endroit appelé Loir-et-Cher ? On en reparle dans un thème en préparation que l’exode rural en chanson. Vous venez de lire le 800è billet du Jardin aux chansons qui bifurquent.
Expressions et mots venant de la chanson : les sources et les robinets 6/13 1 – 1bis – 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7 – 8 – 9 – 9bis – 10 – 10bis – 11 – 12 – 13
Nous sommes toujours en quête d’expressions courantes de la langue française venant de la chanson. Nous avons vu des phrases toute faites, moitié proverbe, moitié expression, bref un peu à côté. Nous avons vu le rickroll et la franck-mickaélisation, deux expressions intéressantes mais plutôt confidentielles et spécialisées. Et qui ne viennent pas tant de la chanson que de la politique et de l’internet, grands pourvoyeurs d’expressions nouvelles. Explorons d’autres grandes sources de néologismes, expressions, phrases toutes faites, etc.
Tout d’abord, les antonomases, figures consistant en la transformation d’un nom propre en nom commun, ce qui a donné silhouette ou poubelle. Ensuite la bande dessinée. Saviez-vous que le mot « pied » a été inventé par un personnage de bande dessinée ? La dame assise, dans Les poulets n’ont pas de chaise, de Copi.
Bécassine fut une bande dessinée avant d’être une chanson ou un synonyme d’idiote évidemment. On doit « ils sont fous ces romains » et « il est tombé dedans quand il était petit » au grand René Goscinny. Le génial Franquin nous a laissé, « m’enfin » et « rogntudju ». Quant aux « pieds nickelés » c’est bien sûr une bande dessinée, quoique le titre provienne selon certains d’une pièce de théâtre. La palme du genre revient à Cabu, le plus merveilleux des dessinateurs de presse, assassiné le 7 janvier 2015, et qui a inventé un mot passé dans le langage courant : « beauf ». Le 25 juillet 1980, Cabu invité de l’émission de Bernard Pivot, Apostrophe. Regardez notamment la fin de la vidéo.
Plus généralement, la littérature est bien sûr une bonne source d’expressions toutes faites, comme d’innombrables moralités de fables de La Fontaine. Si vous êtes un Don Juan, vous devez quelque chose à Molière… à moins que ne soyez un tartuffe ou que vous ne vous embarquiez dans une galère ?
J’aime beaucoup l’expression « élémentaire mon cher Watson » parce qu’il paraît qu’on ne la trouve dans aucune aventure de Sherlock Holmes. C’est le comble de l’inventeur d’inventer ce qu’il n’invente pas. Notez que dans un précédent billet, on a eu un cas similaire. Comme me l’a fait remarquer Daniel Maillot dans un commentaire, Georges Marchais n’a jamais dit « taisez-vous Elkabbach ». La citation est en fait une invention de Thierry Le Luron ! Ce qui nous amène aux comiques…
Les comiques ne sont pas en reste donc : le schmilblick, « faire chauffer la colle », ou loufoque (qui n’est autre que le mot fou traduit en loucherbem, voir ici) sont des expressions inventées par Pierre Dac. « C’est étudié pour », « tonton, pourquoi tu tousses ? » ou « ça eu payé, mais ça paye plus » furent inventées par Fernand Raynaud. On doit à Coluche « C’est l’histoire d’un mec », ou « sans blague merde ». Les Deschiens nous ont laissé le gibolin. N’oublions pas Nabila qui a su renouveler le mot allô.
C’est triste à dire quand on aime la chanson, mais les paroliers paraissent bien faibles à côté de Cabu, Goscinny, Pierre Dac, Fernand Reynaud, Charles de Gaulle ou Nabila. Ces prétendus génies du mot ont l’oreille du peuple tout entier. Radio Nostalgie nous bourrent le crâne de leurs ritournelles. Résultat : le sociologue Michel Delpech, le provocateur Serge Gainsbourg, l’amoureuse Véronique Sanson, l’ado révolté Renaud, le droitiste Michel Sardou, l’idole des vieux/jeunes Johnny… quelles expressions toutes faites nous ont-ils laissées ? « Que je t’aime » ? Soyons sérieux : pas grand chose.
Ont-ils seulement essayé ? Je le crois. Par exemple, Serge Gainsbourg a essayé d’inventer tout ensemble une nouvelle chanson, un nouveau mot et une nouvelle danse : La décadanse, tentative contre-nature de rétrograder ce bon vieux slow au niveau de ringardise de la position du missionnaire. Jane Birkin et Serge Gainsbourg, La décadanse, en 1972.
Vidéo de l’Ina qui atteste le côté « plan com » de l’opération : ici ! Cette danse, je l’aurais plutôt appelée slowrette… Le plan n’était pas mauvais toutefois, j’en conviens. Mais l’échec fut complet : la chanson, quoique sulfureuse et bien écrite, n’a pas marché. Et surtout, la danse n’a rencontré aucun succès, je ne connais personne qui danse la décadanse (si vous en connaissez, balancez, hashtag balance ton décadanseur). Pourquoi cet échec ? Le public était peut-être rassasié de scandale après le succès de Je t’aime moi non plus ? Le contraste entre érotisme torride et jeu de mot bidon a dû plomber le concept « décadanse ». Et puis franchement, je ne suis pas danseur, mais ça m’a l’air un peu nul comme danse, je veux dire d’un point de vue strictement dansant, non ? Aller, on remet ça.
Cinq devinettes sur Georges Brassens 2/6 1 – 2 – 2bis – 3 – 4 – 5 – 6
Voilà la réponse à la première devinette : quelle chanson de Brassens n’est pas de Brassens ? Bravo à Pierre, internaute de Grenoble, qui a trouvé la bonne chanson, en précisant « paroles de je sais plus qui », ce qui a le mérite d’être sincère.
Il s’agit de Heureux qui comme Ulysse, paroles de Henri Colpi et musique de Georges Delerue qui l’a composée pour la bande original de Heureux qui comme Ulysse, film du même Colpi racontant l’histoire d’un cheval nommé Ulysse. C’est très bien fait, on dirait vraiment une chanson de Brassens. Notez par exemple la mélodie qui derrière l’interprétation un peu solennelle sonne comme une chanson traditionnelle italienne, à la manière de celle du Gorille. Sur la vidéo, il y a un peu de propagande occitane (autant savoir que ça existe).
Un internaute anonyme m’a proposé La chanson du hérisson, tirée de la comédie musicale Émilie Jolie. L’idée est excellente, disons que c’est une solution alternative. Paroles et musique de Philippe Chatel. En plus de Georges Brassens, on entend Henri Salvador et la petite Émilie Chatel.
Émilie Jolie est sortie en 1979. Sur wikipedia, je lis que le prénom Émilie a été donné à 11 885 petites filles en 1980, contre 5 074 seulement en 1979. Impact de la comédie musicale ? On avait déjà noté que Michel Delpech utilisait dans Les divorcés le prénom le plus donné en France un ou deux après sa chanson (ici), Stéphanie. Impact, flair de ce chanteur « sociologue », prophétie, statistique ? Ou capacité surnaturelle à s’imprégner de tous les poncifs de son époque ?
Il reste quatre devinettes :
Deuxième devinette : quand Brassens chante-t-il en anglais ?
Brassens n’hésite pas à glisser quelques mots étrangers dans ses chansons : latin (« tous les De profundis, tous les Morpionibus » (allusion à une célèbre chanson paillarde) dans Le mécréant) ou de l’allemand dans La tondue. Mais dans quelles chansons utilise-t-il ce grand ennemi de la chanson française qu’est l’anglais ?
Troisième devinette : quelle planète Brassens oublie-t-il ?
Brassens avait une grande culture classique : dieux grecs ou romain pullulent dans ses chansons. Les planètes de notre système solaire, qui empruntent leur nom à ces dieux, sont de ce fait toutes citées dans ses chansons. Toutes, sauf une … Laquelle ?
Quatrième devinette : quand Brassens se livre-t-il à la censure ?
Brassens, chanteur anarchiste épris de liberté et dont nombre de chansons furent censurées était donc logiquement l’ennemi de la censure. Pourtant il n’hésite pas à censurer des poètes… Où donc ?
Cinquième devinette : quand Brassens se livre-t-il à l’auto-censure ?
D’accord, Brassens censure, l’affaire est entendue. Mais dans quelle chanson Brassens s’autocensure-t-il ? Évidemment, c’est impossible à déduire de la simple écoute de la chanson, puisque le couplet caviardé ne s’y trouve pas (ce ne serait pas de la censure sinon)… Attention, il y a au moins deux réponses possibles.
La vingt-troisième série du blog, Quel amateur de chanson êtes-vous ? était un peu maladroite : j’essayais d’y trouver des chansons (et des chanteurs) convenant à tel ou tel état d’esprit. Par exemple, je prescrivais Véronique Sanson aux amoureux, Michel Delpech aux juristes, et Michel Sardou à ceux qui préfèrent laver leur voiture.
J’avais prévu de passer Higelin pour ceux qui sont heureux, ou qui aspirent à le devenir, et puis en fait j’ai trouvé la chanson pas si géniale, puis en en fait si, et puis non. Et puis zut, je vous la passe. Tête en l’air.
Quel amateur de chanson êtes-vous (4/5) ? 1 – 2 – 3 – 4 – 5
On a vu dans le dernier post qu’écouter Véronique Sanson rendait à coup sûr amoureux, toute autre réponse est gravement frappée du sceau de l’erreur. Et Michel Delpech ? Donne-t-il envie d’un petit flirt, de marcher dans la boue ou de chasser les oies avec un épagneul ? Difficile à dire. En tout cas, ce qu’il a trouvé de plus glamour, c’est divorcer.
Petite explication de texte :
« Si tu voyais mon avocat,
Ce qu’il veut me faire dire de toi :
Il ne te trouve pas d’excuses.
Les jolies choses de ma vie,
Il fallait que je les oublie :
Il a fallu que je t’accuse. »
Pourquoi faut-il « accuser » ? La chanson date de 1973. Le divorce par consentement mutuel n’a été instauré qu’en 1975 (loi du 11 juillet 1975). Avant, pour divorcer, il fallait trouver des « torts » comme on disait. Et la pauvre petite Stéphanie de la chanson, elle porte le prénom le plus donné en France en 1974 et 1975. Alors, quand on écoute Delpech, on a peut-être envie de devenir sociologue ? Ou juriste ? Ou statisticien ?
Quel amateur de chanson êtes-vous (1/5) ? 1 – 2 – 3 – 4 – 5
Grand test de personnalité sur le Jardin aux Chansons qui Bifurquent, fondé sur le principe du « quand j’écoute tel chanteur, j’ai envie de… ». Le blog appliquera à vos réponses un algorithme secret et moderne de deep learning qui vous dira enfin qui vous êtes.
On se demande dans les prochains jours :
Quand j’écoute Jacques Brel…
Quand j’écoute Véronique Sanson…
Quand j’écoute Michel Delpech…
Quand j’écoute Michel Sardou…
D’abord, un petit exemple pour se mettre en train : « Quand j’écoute Brassens… ».
Si vous répondez « j’ai envie d’avoir de bons copains et de fumer une vieille pipe en bois », l’algorithme dit : « Vous êtes une personne équilibrée, vous avez bien compris Brassens. Mais continuez avec Michel Sardou pour voir, vous ferez moins le malin ».
Si vous répondez « Je suis bien content d’être né quelque part, il me faut du vin première classe, et j’ai envie de mourir pour des idées, de mort rapide, mais très loin de la plage de Sète », l’algorithme dit « Vous souffrez de dyschansonie aigüe, il y a des risques de complications. Consultez rapidement un chansonologue, il vous prescrira sans doute du Michel Sardou (surtout, pas d’automédication et NE PAS DÉPASSER LA DOSE PRESCRITE). Ou mieux, faites le 15 ».
Écrivez donc vos réponses sur Brel, Sanson, etc, dans les commentaires, ou postez-les moi, réponse rapide sous pli discret.
Et au fait, il faut écouter une chanson aujourd’hui, sinon ça ne serait pas le jardin aux chansons mais le jardin du blabla. Donc, si à Brassens vous répondez « J’ai une furieuse envie de moustache et d’embrasser tout le monde », l’algorithme répond « Vous vous focalisez trop sur une seule chanson, attention… ». Et oui, écoutez, une jolie interprétation par un groupe pas très connu, Les Petits Belges (ils sont sûrement Belges). Embrasse-les tous, paroles et musique de George Brassens.