Bach jazzman

J.-S. Bach dans la chanson 5/19

Jean-Sébastien Bach a intéressé les jazzmen. Enfin, on le dit. On s’en félicite. On s’en flatte, ce qui est assez curieux vu qu’en général on n’est ni jazzman ni bien sûr Jean-Sébastien Bach, et je me demande à quelle partie de soi il agrée que les jazzmen s’intéressent à Bach. Alors que si les mariachi s’intéressent à Haydn ou les rappeurs à Purcell, et bien tout le monde s’en fout un peu. C’est un peu comme comme on dit qu’il y a le nombre d’or dans une pyramide, c’est génial, tandis que le nombre douze virgule cinq dans un camembert, tout le monde s’en fout, alors que fondamentalement, c’est peut-être aussi intéressant, voire plus même.

En fait, il est assez rare de retrouver la manière de Bach dans du jazz disons classique si vous me suivez. Un exemple tout de même, Nina Simone, Love me or leave me, avec un pont en contrepoint à partir de 0:50, et une fin assez à la Bach je trouve.

Après, du côté des spécialistes, il y a Jacques Loussier.

Plus récemment, il y a Édouard Ferlet, très beau travail, très impressionnant.

Comme point de comparaison, l’interprétation classique de Sviatoslav Richter.

Un peu de Keith Jarrett pour finir ce billet.

1 – Un flingueur nommé Jean-Sébastien Bach
2 – Un tube de Bach
3 – Bach demeure dans un camion
4 – Encore du Bach par Frida Boccara
5 – Bach jazzman
6 – Bach swingue
7 – All you need is Bach
8 – Blondie is Bach
9 – Un métaleux appelé Bach
9bis – Bach, cet inconnu
10 – Bach popstar
11 – American Tune
12 – Un geek appelé Bach
13 – Un crabe appelé Bach
14 – Une fugue pas de Bach
15 – Bach s’invite chez les Le Forestier
16 – Maurane vs Gould
17 – Variations sur un prélude (de Bach)
18 – Un blagueur nommé Glenn Gould
19 – Répliques

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Chet Baker

Chanter faux 5/6
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Lorsque j’ai parlé de cette série à une professeure de chant de mes connaissances, Sylviane Fessieux, qu’on a déjà entendue dans le blog, ici, elle m’a signalé que le chanteur le plus faux selon elle est Chet Baker (elle n’a probablement pas pensé à chercher parmi ses élèves…).

Ce célèbre trompettiste de jazz s’est essayé avec succès au chant. Sa voix évoque mystérieusement sa trompette, deux instruments de factures pourtant assez distinctes. J’en déduis que Chet devait être très attentif au timbre et aux textures. Il privilégiait peut-être (inconsciemment ?) certaines harmoniques de sa voix au détriment de la justesse, ou d’une idée de la justesse…

Toujours est-il que la fausseté du chant de Chet ne me choque pas. Sylviane Fessieux elle-même m’a indiqué que sa perception de la fausseté du grand Chet variait selon les heures de la journée. Et puis je me suis fait dire une fois par une prof de solfège que j’avais « l’oreille souple », tout ça parce que Purcell en tempérament égal me faisait le même effet qu’en juste intonation, alors le juste, le faux…Time after time.

 

Je vous propose aussi l’album Chet Baker sings en entier.

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