What do they know of England who only England know ? Tout à fait mister Kipling. Et ces blogs de chansons qui ne passent que de la chanson, ce n’est pas mieux.
Aujourd’hui, Thelonious Monk nous joue ‘Round midnight. Passé dans le blog le 27 août 2016.
Les Juifs et la chanson IV – Image des juifs dans la chanson 17/19
J’aime beaucoup l’histoire de Nica, de son vrai nom Pannonica de Koenigswarter, née Rothschild. Issue d’une richissime famille juive européenne, elle a fui son milieu et son mariage pour vivre à New York, où elle est devenue la mécène de plusieurs jazzmen noirs américains, notamment Thelonious Monk. Pour mieux connaître sa vie, je recommande la bande dessinée La baronne du jazz, texte de Stéphane Tamaillon et dessins Priscilla Horviller. Retrouvez aussi les excellents dessins de Priscilla Horviller pendant le confinement sur facebook ou sur son blog.
Il parait que plus d’une vingtaine de compositions sont dédiées à Nica, dont l’un de mes standards préférés, Nica’s dream, d’Horace Silver. Au piano, par Oscar Peterson.
Par Dee Dee Bridgewater (qui a écrit des paroles).
Les Juifs et la chanson III – Shoah et chanson 13/23
Serge Gainsbourg a consacré un concept-album au nazisme, Rock around the bunker. On en a déjà passé plusieurs extraits dans ces séries sur les juifs et la chanson. Beaucoup de sujets sont évoqués : la nuit des longs couteaux dans Nazi rock, les persécutions antisémites dans Yellow star, l’exil des nazis en Amérique du sud dans SS in Uruguay, etc, etc.
Mais pas de chanson sur la Shoah, en apparence du moins. Car je pense que la chanson sur la Shoah de l’album, c’est la seule en anglais : la reprise du standard de jazz Smoke gets in your eyes.
C’est juste une hypothèse, mais les paroles de cette chanson d’amour prennent un relief particulier si on les écoute dans cette perspective. De toute manière, sans ça, on se demande ce que Smoke gets in your eyes fabrique dans cet album.
They asked me how I knew My true love was true I of course replied « Something here inside Cannot be denied »
They said someday you’ll find All who love are blind When your heart’s on fire You don’t realize Smoke gets in your eyes
So I chaffed and I gaily laughed To think they could doubt my love Yet today, my love has flown away I am without my love
Now laughing friends deride Tears I cannot hide So I smile and say « When a lovely flame dies, Smoke gets in your eyes. »
Smokes get in your eyes était parait-il un des standards préférés de Thelonious Monk.
Autre extrait de l’album de Gainsbourg, Nazi rock. Au début de la vidéo, échange entre Philippe Bouvard et Serge Gainsbourg :
PB : Pourquoi tout un disque sur les nazis ?
SG : Disons que c’est un os qui m’était resté depuis 34 ans.
PB : Vous étiez très jeune au moment de l’occupation.
SG : Mais j’ai de la mémoire, j’avais 12 ans.
Pour finir sur une note plus légère, je vous propose une parodie de Smoke gets in your eyes, par Mickey Katz : Don’t let the schmaltz get in your eyes. Le « schmaltz » désigne en yiddish la graisse d’oie, ingrédient de la cuisine juive d’Europe de l’Est.
Je vous rappelle que Le jardin aux chansons qui bifurquent participe à l’opération La dizaine des blogueurs. Plusieurs blogs de chansons ou de musiques publient en même temps sur le même sujet !
Aujourd’hui, la chanson déclic, qui nous a permis de découvrir un nouvel univers musical. Pas vraiment de chanson donc… puisqu’un nouvel univers univers musical, ça n’est pas la chanson en ce qui me concerne. Pour le jazz, l’album Solo Monk, Thelonious Monk, seul au piano.
Un genre que j’affectionne, les polyphonies de la renaissance, et de mémoire, je dirais que le déclic, ça a été Josquin des Prés. Miserere mei deus.
La musique contemporaine… je connais mal, des fois j’entends des trucs géniaux sur France Musiques, je ne retiens pas ce que c’est, puis je ne trouve que des trucs incompréhensibles sur youtube… Je vous propose le fascinant Knee play, extrait de Einstein on the beach, opéra de Philip Glass. J’ai passé un peu de temps à chercher une logique dans les one-two-three-…-eight. Des fois, il manque le « one » des fois non. Partition en main, j’ai noté la structure, j’ai essayé la base 2, j’ai peut-être même regardé si ça ne faisait pas référence au Yi Jing, mais au final je n’ai trouvé aucune logique. C’était il y a longtemps…
L’une des séries qui a eu le moins de succès de tout le blog, c’est celle consacrée aux compositeurs des musiques des chansons de Claude Nougaro, ici. Partant de ce constat, j’ai raisonné logiquement : les internautes n’aiment pas les compositeurs de Nougaro. D’accord. Donc, pour avoir plein d’audience, il suffit que je fasse le contraire : une série sur les compositeurs qui n’ont pas écrit pour Nougaro ! La voilà cette série. À moi les likes, partages, K.views, la viralité, le buzz peut-être.
Trêve de blague… à défaut de buzz, il y aura au moins de la bonne musique. Donc, d’après les comptes très approximatifs du Jardin, pas moins de 73 compositeurs ont œuvré à l’œuvre de Nougaro, le plus mélomane de tous nos chanteurs, voir la liste ici.
Claude Nougaro prisait entre autres les jazzmen américains : Dave Brubeck, Herbie Hancock, Quincy Jones, Charles Mingus, Thelonious Monk, Gerry Mulligan, Wayne Shorter… Je me demande vraiment pourquoi il n’a pas essayé d’écrire des paroles sur une musique de Miles Davis.
On s’intéresse aujourd’hui au compositeur de Round Midnight, Thélonious Monk, pianiste et compositeur génial. On commence par l’écouter jouer Round Midnight.
Non mais quelle idée Claude de mettre des paroles là-dessus, c’est tellement expressif sans… Pas besoin d’une grande oreille pour entendre que Monk avait un traitement très personnel du rythme et de l’harmonie. Il était un peu bizarre. Il avait l’habitude de se lever pendant ses concerts et de faire le tour de ses musiciens, voyez plutôt, à 18min22s, ou à 24min12s sur la vidéo suivante. Vous pouvez observer son style très inspiré bien que peu virtuose et gêné par une grosse bague à l’auriculaire, à partir de 18min58s. À 25min4s commence notre Round Midnight. Mais vous pouvez aussi vous délecter du premier morceau, Lulu’s back in town.
Sur le site de l’INA, vous trouverez une interview de Monk (l’interviewer rame comme une bête, il s’agit de Jacques B. Hess, qui a l’étrange spécificité (pour un jazzman français) que la seule page wikipedia le concernant est en allemand) : ici.
Nougaro a mis en paroles au moins une composition de Thélonious Monk, Round Midnight, ou plutôt ici Autour de Minuit. On retrouve Thélonious Monk dans le prochain post.
A noter, une version avec la cantatrice Natalie Dessay, enregistrée sur le dernier album (posthume) de Nougaro, La note bleue.