Recollage

Neuf devinettes (pas que sur Brassens) 9/10

Je vous rappelle que j’attends toujours vos vers préférés chez Brassens ! Je fais le point demain sur les différentes propositions.

Devinette du jour : quel alexandrin de Brassens est obtenu en recollant les titres de trois chansons ?

Réponse à la devinette d’hier. On demandait quelle célébrité a la particularité de voir son nom cité dans des chansons de Adamo, Alizée, Art Mengo, Pierre Bachelet, Barbara, Didier Barbelivien, Claude Barzotti, Bénabar, Benjamin Biolay, Georges Brassens, Jean-Roger Caussimon, Alain Chamfort, Julien Clerc, Vincent Delerm, Bob Dylan, Lara Fabian, Jean Ferrat, Léo Ferré, Serge Gainsbourg, Mark Knopfler, Serge Lama, Allain Leprest, Yves Montand, Mouloudji, Pascal Obispo, Pierre Perret, Renaud, Yves Simon, Charles Trenet et Zazie.

Il s’agit bien sûr de Paul Verlaine, bravo a Pierre Delorme qui a trouvé la réponse le premier, suivi de près par Patrick Hannais et Nadia (de Meylan). Simon me propose même une chanson à ajouter à la liste, Rive gauche d’Alain Souchon qui n’hésite pas à couper en deux le nom de ce pauvre Verlaine. Vous pouvez retourner voir la série qu’on a consacré à cet étrange phénomène, ici. Je ne vais pas vous passer toutes les chansons… Je me contente d’une des plus inattendues : Bob Dylan, You’re gonna make me lonesome when you go.

Et si vous ne me croyez pas, voici la liste des chansons, allez-y voir !

Pauvre Verlaine, Adamo
À cause de l’automne, Alizée
L’enterrement de la lune, Art Mengo
En ce temps là j’avais 20 ans, Pierre Bachelet
La Solitude, Barbara
Gottingen, Barbara
Hop Là !, Barbara
L’absinthe, Barbara
Dinky Toys, Didier Barbelivien
Quitter l’autoroute, Didier Barbelivien
Je ne t’écrirai plus, Claude Barzotti
Remember Paris, Bénabar
Si tu suis mon regard, Benjamin Biolay
À Mireille [parlé, texte de Paul Fort], Georges Brassens
L’enterrement de Verlaine [parlé, texte de Paul Fort, mais il existe des versions chantées], Georges Brassens
Paris jadis, Jean-Roger Caussimon
Jamais je t’aime, Alain Chamfort
Hélène, Julien Clerc
Les chanteurs sont tous les mêmes, Vincent Delerm
You’re gonna make me lonesome when you go, Bob Dylan
La différence, Lara Fabian
Les poètes, Jean Ferrat
Ma môme, Jean Ferrat
Blues, Léo Ferré
La fortune, Léo Ferré
Paris, Léo Ferré
À Saint-Germain des Prés, Léo Ferré
Monsieur Barclay, de Léo Ferré
Je suis venu te dire que je m’en vais, Serge Gainsbourg
Metroland, Mark Knopfler
Jardins ouvriers, Serge Lama
Des éclairs et des révolvers, Serge Lama
Neige, Serge Lama
Pauvre Lélian, Allain Leprest
Ma môme, ma p’tite môme, Yves Montand
Rue de Crimée, Marcel Mouloudji
Et bleu…, Pascal Obispo
Je rentre, Pascal Obispo
Ce qu’on voit… allée Rimbaud, Pascal Obispo
L’arbre si beau, Pierre Perret
T’as pas la couleur, Pierre Perret
La femme grillagée, Pierre Perret
Peau Aime [parlé], Renaud
Mon bistrot préféré, Renaud
Les gauloises bleues, Yves Simon
Aux fontaines de la cloche, Charles Trenet
Ohé Paris, Charles Trenet
Adam et Yves, Zazie

1 – Devinettes
2 – Les premiers seront les premiers
3 – 13 à la douzaine
4 – Renaud dans le rap
5 – Brassens nous parle de chansons
6 – Johnny dans une faille spatiotemporelle
7 – Les toponymes de Georges
8 – Le plus cité
9 – Recollage
10 – Vers d’anthologie

Tous les thèmes

Le plus cité

Neuf devinettes (pas que sur Brassens) 8/10

Devinette du jour : quelle célébrité a la particularité de voir son nom cité dans des chansons de Adamo, Alizée, Art Mengo, Pierre Bachelet, Barbara, Didier Barbelivien, Claude Barzotti, Bénabar, Benjamin Biolay, Georges Brassens, Jean-Roger Caussimon, Alain Chamfort, Julien Clerc, Vincent Delerm, Bob Dylan, Lara Fabian, Jean Ferrat, Léo Ferré, Serge Gainsbourg, Mark Knopfler, Serge Lama, Allain Leprest, Yves Montand, Mouloudji, Pascal Obispo, Pierre Perret, Renaud, Yves Simon, Charles Trenet et Zazie ?

Les fidèles du blogs doivent pouvoir trouver facilement. Léo Ferré va jusqu’à citer notre mystérieuse célébrité dans cinq chansons, Barbara dans quatre.

Réponse à la devinette d’hier. On demandait quel toponyme est cité dans le plus grand nombre de chansons de Georges Brassens, après « Paris », « Espagne » et « France ». Bravo à Diego qui a le premier proposé la bonne réponse. Il s’agit de « Cythère », mentionnée dans six chansons. Je plains ceux qui ont cherché la réponse en écoutant systématiquement les douze albums de Brassens dans leur ordre de sortie, parce que la première occurrence de « Cythère » se trouve seulement à la 8e piste du 7e album ! En plus, les suivantes sont dans le 9e album, le 11e, puis dans divers inédits. Je vous passe Les amours d’antan, 8e piste du 7e album donc.

Les autres chansons : Je bivouaque au pays de Cocagne, L’andropause, Le bulletin de santé, Quatre-vingt quinze pour cent et S’faire enculer (où l’on remercie Brassens de ne pas nous avoir gratifié de la rime avec « clystère »).

Réponse à la question subsidiaire. Le seul toponyme désignant un endroit situé en Amérique (Nord et Sud confondus) cité par Brassens est « Pérou », dans Gastibelza, adaptation d’un poème de Victor Hugo. Bravo encore à Diego qui a trouvé le premier. JF nous propose l’Eldorado, qui apparaît dans Le père Noël et la petite fille. Son statut de toponyme est problématique, mais pourquoi pas… il y aurait donc deux toponymes américains chez ce sacré Brassens. Il est aussi question d’un « bar américain » dans Le moyenâgeux et une sorte de scène de western est racontée dans La visite, mais ça ne répond pas vraiment à la question.  Sur la vidéo, curieusement Brassens oublie de dire « Pérou », comme s’il rechignait vraiment à nous parler d’Amérique !

1 – Devinettes
2 – Les premiers seront les premiers
3 – 13 à la douzaine
4 – Renaud dans le rap
5 – Brassens nous parle de chansons
6 – Johnny dans une faille spatiotemporelle
7 – Les toponymes de Georges
8 – Le plus cité
9 – Recollage
10 – Vers d’anthologie

Tous les thèmes

Marceline Desbordes-Valmore

La chanson, art majeur ou art mineur VII. Été 2019, chaque jour un poète, 14/68
12345678910
111212bis1314151617181920
21222324252627282930
31323334353637383940
41424344454647484950
51525354555657585960
6162636465666768

C’est l’été 2019, chaque jour une poétesse. Aujourd’hui Marceline Desbordes-Valmore, née en 1786.

Julien Clerc nous chante Les séparés.

Vous aurez remarqué qu’on passe aujourd’hui la deuxième poétesse au quatorzième billet de la série, douze hommes et deux femmes seulement. J’en profite pour indiquer que Le Jardin n’utilise pas l’orthographe inclusive, il n’y a pas de poète.sse ni de chanteur.euse sur le blog. Je n’hésite pas en revanche à écrire « chaque jour une poétesse » même si les autres jours, ce sont souvent des poètes.

Fêtons ça avec un bonus. Barbara d’Alcantara nous chante Vous aviez mon cœur, sur une musique de Julos Beaucarne.

Tous les thèmes

Homogénéité du timbre

Ambitus, tessiture et notes extrêmes 5/11
11bis23456789101111bis

Vous avez peut-être remarqué dans les billets précédents : les voix de Guy Marchand, Julien Clerc et Balavoine sont très différentes entre le grave et l’aigu, tandis que celle d’Édouard Khil est plus homogène. Ce dernier était un chanteur classique de formation, l’homogénéité du timbre est un critère esthétique très important dans le chant classique.

On retrouve cette qualité chez une chanteuse comme Édith Piaf qui n’avait pas un ambitus exceptionnel, mais un timbre particulièrement homogène. À l’inverse, un manque total d’homogénéité peut être recherché, comme dans le yodel, où le basculement brusque de la voix de tête à la voix de poitrine est un ornement qui signe le genre. Le yodel pâtit d’une image kitsch, mais au service d’un bon blues, ça peut être pas mal. Blue Yodel No 5, par Gene Autry.

Dans d’autres musiques populaires, ou même dans le rock, les passages brusques tête-poitrine sont utilisés. The Cranberries, Zombie.

Tous les thèmes

L’assassin assassiné

Ambitus, tessiture et notes extrêmes 2/11
11bis23456789101111bis

Nous continuons à explorer les chansons ayant un grand ambitus, c’est-à-dire qui recourent à des notes très graves et très aiguës. On l’a vu dans le dernier billet, ce sous-genre tourne rapidement à la pure performance vocale et au kitsch. Pour que ça fonctionne, il faut un bon interprète, et surtout que l’ambitus soit au service du message délivré par la chanson. Dans le SOS d’un terrien en détresse, la phrase « J’ai jamais eu les pieds sur terre » enchaîne deux arpèges qui gravissent deux octaves. Puis le « j’aimerais mieux être un oiseau » continue à gazouiller au-dessus dans le sur-aigu. Ça cartonne, la musique épouse le texte, une vraie réussite. Plus tard, même procédé avec « qui m’attire, qui m’attire, qui m’attire, vers le hauuuuuuut ».

Un autre moyen de mettre un grand ambitus au service d’une chanson est de tirer parti du principe d’équivalence des octaves. Vous avez sûrement tous chanté do-ré-mi-fa-sol-la-si-do. Pourquoi diable la dernière note a-t-elle le même nom que la première, alors que manifestement, on ne chante pas la même chose, puisqu’on est passé de grave à aigu ? C’est parce que physiquement, on est passé d’une onde sonore vibrant à une certaine fréquence (le premier do) à une autre vibrant à la fréquence exactement double (le deuxième do), ce que notre oreille juge d’une certaine manière « équivalent ». L’écart entre le do du début et celui de la fin est appelé octave (parce que dans « do-ré-mi-fa-sol-la-si-do » il y a huit notes).

Donc, quand on chante une mélodie, on peut tout d’un coup monter ou descendre d’une octave. Ça demande un peu d’entrainement, et ça produit un effet bizarre, mais sans fondamentalement « changer la mélodie ». À ma connaissance, le procédé est assez peu utilisé en chanson. Je ne connais qu’un exemple : L’assassin assassiné, de Julien Clerc sur des paroles de Jean-Loup Dabadie.

La chanson commence plutôt dans le grave, puis sur « lisait un livre de Giono » la mélodie saute d’une octave vers le haut, avant de redescendre d’une octave sur « Le matin même … », etc. Les sauts d’octave épousent la pensée de l’auteur, entre calme et révolte. Chanson très réussie contre la peine de mort, écrite et chantée avant son abolition en France. Ci-dessous la version album (sur un montage vidéo abominable, je n’ai rien trouvé d’autre).

En live, une version un peu plus sobre.

Au fait, pour les amateurs de solfège : L’assassin assassiné a un ambitus de deux octaves et une tierce, un peu moins que le SOS d’un Terrien en détresse, mais quand même. À propos du rythme, il y a des mesures de 2/4 au milieu du reste qui en 4/4, pas évident tout ça, on en reparle dans une prochaine série sur le rythme.

Tous les thèmes

La guerre du Vietnam

Mai 68 politique 1/8
122bis3455bis67
8

Nos cinq séries sur Mai 68 :
1 – Les cultures soixante-huitarde
2 – Mai 68 politique
3 – Les chansons de mai
4 – La chanson anti-soixante-huitarde
5 – Les nostalgiques de Mai 68

La première série sur Mai 68 insistait sur les grands courants sociaux à l’œuvre dans la France des années 1960. On aborde maintenant les chansons proprement politiques.

Mai 68 est né en partie de la contestation de la guerre du Vietnam. Hair, une comédie musicale américaine a traité ce sujet en racontant l’histoire de jeunes objecteurs de conscience. La version française a connu un grand succès, grâce notamment à la performance de Julien Clerc. Laissons entrer le soleil.

Je vous passe une autre version, à la fin du film Hair, tiré de la comédie musicale. Pour bien comprendre la vidéo : Claude Bukowski (celui qui arrive en voiture vers 0:45) s’est échappé pour quelques heures de son service militaire afin de voir sa petite amie. Son copain George Berger l’a clandestinement remplacé pour que son absence ne soit pas remarquée. Ce dernier n’a jamais été militaire, d’où son air perdu pendant tout le début de la vidéo. Or, en l’absence de Bukowski, tous les soldats de la base sont envoyés au Vietnam. Berger, qui a pourtant pris tous les risques pour déserter, se retrouve envoyé au combat, où il meurt.

Autre chanson restée associée dans les mémoires à la guerre du Viet Nam : Paint it black des Rolling Stones.

Tous les thèmes

La graisse de mitrailleuse n’est pas la brillantine des dieux

Paroles cryptiques 4/9
123456789

Impossible d’aborder les paroles bizarres sans un petit hommage à Étienne Roda-Gil, qui a su combiner ce style avec la variété la plus populaire : « Et c’est chaud comme une crêpe au chorizo », dans Manolo Manolete de Vanessa Paradis, c’est lui ! Un bel exposé sur ce cas, dans la chronique de Bertrand Dicale sur France Info (avec Vincent Delerm) : ici.

Et oui, « Allez donc dire aux moissonneuses, poissons morts, que la graisse de mitrailleuse n’est pas la brillantine des dieux » !! Dans Poisson Mort, de Julien Clerc, sur un texte d’Étienne Roda-Gil.

 

Tous les thèmes

Encore un peu de Carrey

Parodies 3bis/6
1 – 2 – 3 – 3bis – 4 – 5 – 5bis6

Vous avez aimé Jim Carrey dans le dernier post ? Je vous le ressers, dans une version hilarante de Somebody to love, des Jefferson Airplane. Admirez le vibrato, Julien Clerc n’a qu’à aller se rhabiller.

Si ça vous plaît de vous moquer, vous pouvez aussi retourner voir la parodie de Antisocial de Trust par Les Jambons, déjà postée dans ce blog, ici.

Tous les thèmes