Aujourd’hui, Sanseverino nous chante un peu de country : son adaptation de A boy named Sue. Indisponible en incrustation, il faut cliquer ici. Christian Séguret en rit encore. L’original par Johnny Cash.
Et puis l’adaptation de Pierre Delanoë par Joe Dassin. Un garçon nommé Suzy.
Alors, who’s best ? Pendant que vous réfléchissez, regardez la lutte titanesque entre Johnny Cash et l’inspecteur Columbo !
J’ai longtemps cherché des chansons avec des nombres négatifs. C’était moins une, mais j’en ai trouvé une. André, de l’immense Sanseverino. Écoutez bien :
À Paris quand il fait gris, Il fait nuit, Et quand il fait moins trois, Il fait froid.
Les plus attentifs ont sûrement remarqué cette variante numérique et subtile de la contraposition : « quand il fait moins froid, et ben il fait trois ». À moins qu’une inégalité n’ait été tout simplement multipliée par -1 ? Il y aurait donc un deuxième nombre négatif implicitement présent dans cette chanson ? Performance hallucinante en live avec le Rosenberg trio, à voir malgré la piètre qualité de la vidéo.
En live encore, avec Francis Cabrel qui se laisse entrainer dans ce traquenard au tempo épileptique et garde sa poker face.
Aujourd’hui, Sanseverino nous chante André. Courage
Francis. Malgré des recherches poussées, c’est la seule chanson à ma
connaissance qui fait usage de nombres négatifs. Passée dans le blog le
27 mai 2016.
Voilà c’est le dernier post de la série. J’espère que je vous ai convaincus : la chanson parle des putains, mais aussi et surtout, les putains nous parlent de chansons, merci à elles. Dans le sac à main, chanson d’Allain Leprest, chantée par Sanseverino.
Le jardin a déjà exploré l’image de divers groupes sociaux dans la chanson. Tout d’abord les Roms (ici), groupe le plus discriminé en France et en Europe. Leur image dans la chanson est pourtant excellente : les chansons vantant tel Gitan ou tel Manouche sont légion, à tel point que Le Gitan est devenu une sorte de personnage conventionnel qui permet d’évoquer beaucoup en peu de mots : liberté farouche, amitié, générosité, honneur, etc. Nous avons aussi évoqué les scientifiques, catégorie sociale parmi les plus favorisées, et dont l’image dans la chanson est presque systématiquement négative, voir ici. La chanson serait donc l’art d’inverser la réalité ? Miroir, contre-pied, contre-poids, le paradoxe est vieux comme la chanson réaliste.
Qu’en est-il de l’image de la prostituée dans la chanson ? C’est le thème de la série qui démarre aujourd’hui, et les chansons ne manquent pas. Encore une fois, on va voir que le lien avec la réalité est parfois distendu. Mais à la différence des Roms et des scientifiques dont l’image dans la chanson est nette et univoque, la situation est complexe : la chanson met en scène un véritable débat sur les prostituées. Sont-elles « filles de joie » vouées aux délices de l’amour, ou esclaves honteusement exploitées ? Le bordel est-il un lieu d’exotisme, d’abattage ou de raffinement ? Doit-on le regretter, voire même le célébrer comme lieu de haute culture (on a déjà passé une chanson là-dessus : Nos chères maisons, par Juliette Gréco, ici) ?
Pour commencer notre étude, on part des racines de la chanson réaliste, avec Cayenne, une chanson de Bruant qui raconte la vie d’un maquereau. La putain y est bien présente avec une image assez nette : elle est la compagne de l’Apache, en butte comme lui au mépris du « richard » en particulier et de la Société en général. Je vous en passe une reprise rock-punk par le groupe Parabellum.
Une version que j’aime bien, très punk aussi, par Sanseverino, qui se prend pour Jimi Hendrix le temps d’un mini-pont…
Parabellum omet le dernier couplet :
Sur la tombe on lira Cette glorieuse phrase Écrite par des truands D’une très haute classe Honneur à la putain Qui m’a donné sa main Si je n’étais pas mort Je te baiserais encore !
Sinon, vous avez remarqué que Nina est la « reine des morue de la plaine Saint-Denis » ? Les parisiens s’attendraient plutôt à la rue Saint-Denis, haut lieu de prostitution. Mais vérification faite, c’est bien la plaine Saint-Denis, un quartier de la banlieue nord de Paris où on a construit le Stade de France et où on tourne des émissions de télé comme Loft Story, rien à voir avec la prostitution donc. Le « petit cimetière près de la rue Saint-Martin », on le cherche encore.
Quel est le plus grand nombre (dans une chanson) ? (6bis/6) 1 – 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 6bis – 6ter
Comme promis, un petit florilège des nombreuses propositions de chansons citant des grands nombres (merci à tous … le post est exceptionnellement long du coup). Vous avez été plusieurs à me suggérer Et moi, et moi, et moi de Jacques Dutronc, mais seule So Raya me l’a proposée sur Facebook avec le bon nombre : 500 milliards (de petits martiens) ! C’est toutefois très loin du compte, et même mes 1000 milliards du post précédent sont bien petits. Car la vainqueur (ou vainqueuse ? ou vainqueure ?) est NP, internaute de Lyon 6è, qui a déniché une chanson sur un nombre vraiment gigantesque, le Gogolplex ! Par bonheur, tout est expliqué dans la chanson, Googolplex de Jack Pearson (voir ici pour plus d’infos).
Dans un commentaire, Alain Berjon écrit « revenons aux sources, et à Tonton Georges qui avait pris date dans la durée, fusse pour chasser le papillon : « Des milliards de fois, et mêm’ davantage ». » En effet, des milliards, c’est beaucoup, et davantage, c’est encore plus ! La chasse aux papillons, de Georges Brassens, chantée par Christine Lebail.
Sur Facebook, Vincent propose carrément une chanson évoquant l’infini : Capitaine Flam, générique d’un dessin animé du début des années 1980, aussi proposé par Nicolas B. quelques jours plus tard. Les paroles sont de Roger Dumas, qui a écrit plus de 80 chansons pour Chantal Goya ! Musique de Jean-Jacques Debout, époux de cette dernière. La chanson évoque aussi le nombre cent mille millions, ce qui se dit cent milliards en bon français, beaucoup moins que le nombre de martiens selon Jacques Dutronc. Si l’on en croit les paroles, Capitaine Flam descend « d’aussi loin que l’infini »… Bien y réfléchir : il est assez simple d’aller vers l’infini, il suffit de se mettre en route et puis d’être très, très patient. Mais venir de l’infini, ou a fortiori en descendre, comme faire ? Très fort Capitaine Flam.
Acaber, abonné au blog, nous propose une chanson de Guy Béart, Années Lumière. J’ignorais que Guy Béart eût abordé la science fiction dans ses chansons, intéressant. Ça donne envie de revoir les dessins animés de René Laloux (La planète sauvage ou Les Maîtres du Temps).
Découverte toujours, avec Pierre A, internaute de Bruxelles, qui nous propose L’homme fossile, paroles et musique de Pierre Tisserand, chantée par Serge Reggiani (qui arrive dans le blog au 215è post seulement, honte à moi…).
Enfin, Alain, de Montreuil, nous propose sur Facebook un bon vieux Johnny, 24000 baisers, pas moins. Je vous propose plutôt la version de Dalida pour changer un peu.
Dans la catégorie « calembour », la palme revient à Nadia, internaute de Meylan, qui nous propose Le petit vingt blanc. Pas de chance, il est petit justement. Elle nous propose aussi « jamais 203 » sans citer de chanson. Effectivement, il est très difficile de trouver une chanson citant le nombre 203… Tentez votre chance avec la bande originale du film Bollywood Victoria No. 203, mais il vaut mieux comprendre le Hindi. Attention, la vidéo dure 2 heures et 45 minutes.
Et vous pouvez regretter que Jacques Brel et son compositeur-arrangeur François Rauber n’aient pas écrit de chanson sur la Peugeot 203 dans laquelle ils sillonnèrent la France de concert en concert (info piochée dans l’excellent Dictionnaire amoureux de la chanson française de Bertrand Dicale, à l’article Jacques Brel). Mais pourquoi se focaliser sur 203 ? Parce que s’il n’y en a jamais 2 sans 3, et bien il n’y en a peut-être jamais 4 sans 9 ? Comme disaient les Beach Boys dans 409.
Dans la catégorie nombres exotiques, la récolte est bien maigre. Nadia encore se demande comment classer Quatre-vingt-quinze pour cent de Georges Brassens. Cela compte-t-il pour 95 ? Pour 100 ? Ou pour 0.95 ? Je penche pour cette dernière hypothèse, qui nous fournit le seul nombre non-entier de la série… Elle nous dit encore dans son commentaire que cette chanson ne plaît pas aux hommes. Et bien à moi, elle me plaît beaucoup, déduisez-en ce que vous voulez. Une jolie version par les 2moiZelles.
L’un des premiers suiveurs du blog, monsieur GA, internaute d’on ne sait plus très bien où, et dont on est très content d’avoir des nouvelles, nous propose en vrac le générique des Tortues Ninja (pour le nombre 4), et puis Albert le 5è Mousquetaire (pour le nombre 5). Je les passerai une autre fois, on a déjà eu Capitaine Flam… Aller GA, encore un effort : pour la prochaine fois, tous les nombres de 1 à 100 !
Pour finir, je vous demandais une chanson citant un nombre négatif, personne n’a trouvé. On en a pourtant déjà vu une dans le blog, c’est André de Sanseverino, déjà passée dans la série sur les roms, ici. Il faut suivre plus attentivement !
Demain, ça repart fort avec une série très spéciale pour passer les fêtes dans une ambiance famille+télé tout à fait typique de Noël (en compagnie de Julien Lepers bien sûr).