Le vin me saoule

Vin, alcool et ivrognerie 6/24

Nuit rhénane, de Guillaume Apollinaire

Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d’un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds

Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n’entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées

Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été

Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire

Et comme chanson du jour, Nicolas Peyrac nous chante Le vin me saoûle (et nous prouve au passage que Michael Jackson n’a pas inventé l’astuce consistant à parsemé ses chansons de hoquets).

1 – Le vin
1bis – Je bois la bouteille
2 – J’ai bu
3 – Un ivrogne appelé Brel
4 – Chanson à boire
5 – En titubant
6 – Le vin me saoule
7 – La santé, c’est la sobriété
8 – Si tu me payes un verre
8bis – Le vin que j’ai bu
9 – Tango poivrot
9bis – Sur le Pressoir
10 – L’alcool de Gainsbourg
11 – C’est cher le whisky, mais ça guérit
12 – L’eau et le vin
13 – Sous ton balcon
13bis – Le sous et Le Houx
14 – Sacrée bouteille
15 – Le dernier trocson
15bis – Java ferrugineuse
16 – Commando Pernod
16bis – Cereal killer
17 – Six roses
18 – 1 scotch, 1 bourbon, 1 bière
19 – Vins d’appellation
20 – On boira d’la bière
21 – Ponchon pochtron
22 – Copyright apéro mundi
23 – Rapporte moi des alcools forts
24 – Je vais m’envoler

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Marizibil par Entre 2 caisses

Été 2020 : le best of 76

Aujourd’hui, Entre 2 caisses nous chante Marizibil. Poème de Guillaume Apollinaire. Passé dans le blog le 20 mai 2020.

Et voilà, c’était la dernière chanson du best of. Vous connaissez maintenant mes 76 chansons préférées. Depuis le 19 mars, je vous ai gratifié d’un billet chaque jour. Demain le blog fait sa rentrée, et reprend très prochainement un rythme plus raisonnable d’un billet tous les deux jours.

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Souchon et Ferré

Les Juifs et la chanson IV – Image des juifs dans la chanson 3bis/19

Cette série suscite de nombreux commentaires, merci à tous. Simon me propose Et si en plus y’a personne d’Alain Souchon. Je note que la chanson s’inscrit bien dans le répertoire « anticlérical œcuménique », avec bien sûr le supplément de finesse du grand Souchon.

 

Patrick Hannais me propose Marizibil, poème de Guillaume Apollinaire, qui a été mis en musique par plusieurs compositeurs (sur le site de la SACEM, je trouve parmi quelques autres Léo Ferré, Bernard Lavilliers, François Béranger et George van Parys).

Elle se mettait sur la paille
Pour un maquereau roux et rose
C’était un juif il sentait l’ail
Et l’avait venant de Formose
Tirée d’un bordel de Changaï

Ce texte vieux de plus d’un siècle ne suit pas du tout les sortes de règles non-écrites qui (probablement depuis la Shoah) régissent l’évocation des juifs en chanson, et que j’ai découvert en préparant cette série. Il me sembler dater d’un temps révolu, où les juifs vivant aux marges de la société évoquaient un monde interlope, la prostitution ou la délinquance. Procurez-vous le roman Les contrebandiers d’Oser Warszawski traduit du yiddish par Aby Wieviorka et Henri Raczymow pour un témoignage sur ce monde perdu. Marizibil par le groupe Entre 2 Caisses.

Je connais gens de toutes sortes

Ils n’égalent pas leurs destins
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs cœurs bougent comme leurs portes

1 – Le chandelier
2 – Le mot « juif » dans des listes
3 – La chanson anticléricale œcuménique
3bis – Souchon et Ferré
4 – Le juif non-dit
5 – Les juifs chez Gainsbourg
6 – Un juif célèbre
7 – L’Aziza
8 – La chanson pro-israélienne
9 – Le conflit israélo-palestinien
10 – Image des juifs dans le rap
11 – L’anti-antisémitisme de Pierre Perret
12 – La chanson antisémite
13 – On peut rire de tout, mais pas en mangeant du couscous
14 – Les mères juives
15 – Betty Boop
16 – Noirs et juifs aux USA
17 – Nica
18 – Noirs et juifs en chanson chez Jean-Paul Sartre
19 – Azoy
19bis – Retour sur quelques commentaires

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Le vers solitaire

Les chansons courtes, 2/13
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On a vu dans le dernier billet la chanson la plus courte. Mais le lecteur, encore assoiffé de poésie après les 68 poètes de la série d’été, se demande peut-être quelle est la poésie la plus courte ? Je propose Chantre, de Guillaume Apollinaire, dont voici le texte intégral.

Et l’unique cordeau des trompettes marines

Si le sens vous en parait mystérieux, sachez qu’une trompette marine est un ancien instrument doté d’une seule corde. Je vous propose comme chanson Brève 1 pour trompette marine de Rebotier. Texte de Jacques Rebotier, d’après Apollinaire, par Virginie Michaud.

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Guillaume Apollinaire

La chanson, art majeur ou art mineur VII. Été 2019, chaque jour un poète, 37/68
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C’est l’été 2019, chaque jour un poète. Aujourd’hui Guillaume Apollinaire, né en 1880.

Serge Reggiani nous chante Sous le Pont Mirabeau et Je t’aime.

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André Gide

La chanson, art majeur ou art mineur IV. Archéologie d’une question 14/16
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André Gide m’a beaucoup aidé à préparer cette série, autant avec son Anthologie de la Poésie française (et sa merveilleuse préface) qu’avec le chapitre VI de Attendu que… On y lit :

Aussi bien le seul genre lyrique vraiment populaire, c’est la chanson, la chanson chantée. Ne faites pas fi des chansons ! Celles de Béranger, il est vrai, sont aptères et le plus souvent d’une bassesse qui nous offense lorsque l’on songe que l’on y voulut reconnaître naguère la voix du peuple de France. Ô honte ! c’est en raison de sa vulgarité qu’il put passer pour « national ». Mais nombre de nos vieilles chansons, parmi les anonymes surtout, sont exquises; ce sont celles où se reconnait la France, à la fois prudente et hardie, fervente, souvent grave mais plus volontiers souriante, vite moqueuse et doucement ironique jusque dans sa tendresse. C’est vers la chanson que tendait Apollinaire, que tend parfois Aragon aujourd’hui. N’empêche que la vraie poésie a toujours, du moins jusqu’à aujourd’hui, été l’expression d’individualités particulières et s’adressant non à la masse, mais à des êtres particuliers. Ce n’est qu’à force de banalité que la popularité s’obtient. Ajoutons vite : en littérature.

Notez que ce texte a été écrit en 1941, avant la grande vogue des mises en chanson d’Aragon, belle prophétie donc. Et ceux qui ont dédaigné les funérailles nationales d’Aznavour et Hallyday trouveront quelque consolation à ces mots prophétiques eux aussi : « c’est en raison de sa vulgarité qu’il put passer pour « national » » .

Louisa Bey, Le Pont Mirabeau, de Guillaume Apollinaire.

Sur les différentes mises en musique du Pont Mirabeau, voir le billet de Crapauds et Rossignols, ici.

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Le musée d’Athène

La chanson sexuellement explicite 5/18
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Bonne année à tous !

Mes lecteurs s’attendent sûrement à quelques chansons paillardes dans cette série. Mais la chanson paillarde parle plus de la langue française que de sexe me semble-t-il. Dans le Dictionnaire amoureux de la chanson française de Bertrand Dicale, à l’entrée « chanson paillarde », on lit :

La singularité de notre culture est d’avoir ajouté à la célébration chantée de l’acte de chair une virtuosité d’écriture qui, à la nécessaire outrance des motifs exposés, ajoute une recherche lexicale et narrative d’une exigence unique. La chanson paillarde est singulière par son alliance d’érudition et de grossièreté, de haute culture et de bas-ventre.

J’y consacrerai toute une série un de ces jours. Je ne voulais pas en mettre, mais puisque j’en parle… On a déjà passé Le père Dupanloup (ici), La foire à Besançon (ici), et L’artillerie de marine (ici) dans le blog. Aujourd’hui, je vous propose Le musée d’Athènes, meilleure illustration de la citation de Dicale (lui-même en cite quelques extraits dans son Dictionnaire). Par le groupe Les Crévaindieu.

Haute culture, mon œil… ces idiots confondent Caton et Platon. Sur le site extraordinaire de Xavier Hubaut consacré à la chanson paillarde, vous trouverez des indications historiques sur cette chanson. Vous verrez le texte de versions plus anciennes, attribuées à Théophile Gautier, ou publiées dans un recueil par un certain Germain Amplecas (pseudonyme de Guillaume Apollinaire). Tout le site est à visiter. Ici.

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