Playlist du réveillon

La chanson sexuellement explicite 4bis/18
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Je vous propose aujourd’hui une playlist pour le réveillon, un best of de la chanson sexuellement explicite pour mettre l’ambiance. Ma fiancée traverse une crise d’obsession sexuelle, de Jean-Guy Ruff. Vous pouvez vous amuser à chercher l’allusion au film Le dernier tango à Paris

Plus dansant, Où c’que t’as appris a faire l’amour comme ça ? par le bien nommé Groupe bidon.

Érotisme conjugal, de Ringo. Je la réservais pour une série art majeur/art mineur, mais en fait elle va aussi bien ici. Et puis comment savoir si c’est de l’art majeur ou mineur…

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1960’sexe

La chanson sexuellement explicite 4/18
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Mon blog ne parle jamais de pratiques extrêmes, comme le sado-maso avec déguisement de CRS. Lacune comblée (comme disait Brassens). Richard de Bordeaux, Je suis né en 1960’sexe, perle méconnue de la chanson de sexe.

Puisqu’on parle de ce genre de choses, je vous passe J’veux du cuir d’Alain Souchon.

À propos de Richard de Bordeaux, il s’agit du pseudonyme de Richard Rigamonti, qui après s’être essayé à la chanson a fait une carrière de compositeur de musique de dessins animés (Babar, Mimi Cracra, …). Puisqu’on parle de chanson de sexe, je me demande si son pseudonyme fait référence à la chanson paillarde Le duc de Bordeaux… Allez découvrir cette chanson sur le très bon site de Xavier Hubaut consacré à la chanson paillarde, ici. On reparle de chanson paillarde dans un prochain billet.

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Coït

La chanson sexuellement explicite 3/18
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Je sens de la déception. J’avais promis de l’explicite, et je passe Patachou et les Frères Jacques. C’est naze le Jardin, les abonnés crient « remboursez ». Ou même « à poil ». Je voudrais bien, mais l’abonnement est gratuit et ma webcam en panne… Je me rattrape aujourd’hui. Voilà du lourd, de l’explicite. Coït de Jean Yanne, basse et vaine tentative d’égaler le grand Gainsbourg (qu’on garde pour plus tard dans la série). Chanson écrite pour le film Chobizenesse.

Dans le même film, il y a un pastiche des Swingle Singers, avec Anne Germain à la voix lead. Rien à voir avec le sexe (enfin, je ne crois pas… méfiance).

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Les fesses

La chanson sexuellement explicite 2/18
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Merci à Loïc, Jacquouille, Catherine, Nadia, Arnaud et Bertrand pour leurs gentils « appels de phares », voir le billet du 24 décembre.

Pas facile de concevoir cette série sur la chanson sexuellement explicite… D’abord, je croule sous le nombre. Le nombre incroyable de chansons parlant de sexe. Toute une psychanalyse de bazar nous explique d’ailleurs que chaque comptine pour enfant recèle un sens sexuel caché : « Il court, il court, le furet » doit en fait s’entendre « il fourre, il fourre le curé », évident. Au clair de la lune, « ma chandelle est morte », « plus de feu », « ouvre moi ta porte » : du sexe. Fais dodo Colas mon p’tit frère, « papa est en haut, maman est en bas », à moins que ça ne soit le contraire. Les parents font comme ils veulent, ce n’est pas l’affaire des enfants. Etc. Le pire en fait, c’est que je pense que c’est vrai…

Autre exemple : Michel Sardou chante en faveur de la peine de mort, scandale national. Il cherche une chanson populaire, pour se réconcilier avec la France. Son parolier lui offre En chantant, chanson naïve et entrainante pour enfin réjouir les chaumières. Mais qu’est-ce qu’il a besoin de dire qu’il fait l’amour dix fois dedans ? Quel fanfaron à la fin. Je la passerai une autre fois, aujourd’hui il est censuré, bien fait pour lui.

Un autre. Le grand capteur d’air du temps, Jacques Lanzman, qui en avril 1968 fait chanter à une sorte de dandy décadent que Paris s’éveille : quelle intuition, quel sociologue, bravo. Mais qu’est-ce que cette « obélisque bien dressée entre la nuit et la journée » ? Vieux dégoutant, on a compris le sens caché de tes glorieuses matinées…

Je peux continuer cette litanie lubrique : La chasse aux papillons, ça consiste en quoi exactement ? La petite entreprise, pourquoi ne connait-elle pas la crise ? Et si vous chantez La quête de Jacques Brel, surtout, ne bégayez pas au moment d’entonner crescendo « Telle est ma quête ! ». Bref, chaque chanteur, chaque chanson, parle de sexe, et quand elle n’en parle pas, c’est bien sûr pour mieux l’évoquer en creux, ou le refouler. Du sexe, du sexe, du sexe, partout de la fesse. Les fesses, par les Frères Jacques,

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Les ratés du réveillon

La chanson sexuellement explicite 1/18
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C’est Noël, période tout particulièrement propice à mon business de blogger. Tout le monde s’emmerde à des réveillons bourratifs. Je m’excuse de le dire, mais c’est un fait : les enfants braillent, tonton chiant pérore, la dinde est mal décongelée, la main n’est jamais loin du smartphone… J’imagine mon pauvre lecteur enfermé aux toilettes en train de lire ces lignes sur son iPhone tout neuf à peine déballé du sapin.

Allez, je vous raconte un petit souvenir personnel : lorsque j’écoutais Macha Béranger il y a bien longtemps, elle demandait quelquefois aux automobilistes qui passaient sous la Maison de la Radio de faire un appel de phare, et puis elle disait si elle en voyait. Je vous propose la version 2.0 de cette pratique : si vous lisez ces lignes, mettez un commentaire, ce sera mon cadeau de Noël. Et précisez bien si vous êtes enfermé aux toilettes pendant le réveillon, qu’on rigole un peu.

Moi aussi, j’ai un cadeau de Noël pour mes abonnés. Comme chaque année j’essaye de trouver un thème plus distrayant qu’à l’accoutumée. Cette année, je frappe sous la ceinture : c’est la chanson sexuellement explicite. Je commence soft, mais pour les billets suivants, vérifiez bien qu’il n’y a pas d’enfant dans la pièce. Ils n’ont qu’à jouer avec leurs cadeaux à la fin.

Les ratés de la bagatelle, Patachou

Version sympathique, par les Trois ménestrels.

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Le pied de la nonne

La chanson, art majeur ou art mineur, III. Les expressions toute faites chez Brassens 10/10
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Dernière chose sur Brassens (je garde le solfège pour la fin, ça enquiquine la plupart des lecteurs). Je disais au début de la série que Brassens triture un peu les textes des poètes qu’il adapte. Il ne retient que 9 strophes des 24 de La légende de la nonne de Victor Hugo. Et la découpe rythmique n’est pas uniforme. Par exemple dans « À l’amour demandent merci », l’accord La7 tombe sur le 3è pied : « mour ». Tandis que sur « D’un feu plus chaste ne brilla », l’accord tombe sur le 4è pied : « chaste ». Ceci est plus ou moins nécessaire pour le mix parole-musique. Ce genre de fantaisie n’arrive jamais avec des paroles de Brassens lui-même, qui avait la maitrise conjointe du texte et de la musique, et pouvait polir les deux jusqu’à la fusion parfaite. Contrainte qui n’échoit pas au poète, tout majeur son art soit-il.

Texte intégral d’Hugo, ici.

La chanson.

Une vidéo intéressante sur Brassens et son rapport à la musique et aux paroles. Avec Juliette et Louis-Jean Calvet.

Tout à la fin de la vidéo, on entend le groupe La pompe moderne dont on reparle un de ces jours. Avant goût, avec DJ, laisse kiffer la vibe. Et surtout, restez en ligne, série spécial Noël après-demain.

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Détournements erronés ou oubliés

La chanson, art majeur ou art mineur, III. Les expressions toute faites chez Brassens 9bis/10
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Avant de clore cette série sur les expressions toute faites chez Brassens, un point sur les propositions des lecteurs, qui curieusement concernent toutes des syllepses de sens. Pour rappel, une syllepse de sens consiste en l’utilisation d’un mot en son sens propre et en son sens figuré, simultanément.

Pierre Delorme me signale que « faire flèche de tout bois » n’est pas une invention de Brassens, mais une expression qui existait déjà. Je pensais que c’était un détournement de « faire feu de tout bois », mais effectivement. L’expression serait même attesté dans le Dictionnaire de l’Académie Française, édition de 1762.  Brassens recourt donc à une syllepse de sens, puisqu’on lit « Au printemps Cupidon fait flèche de tout bois… » dans Les amours d’antan. Le mot « flèche » est bien simultanément au sens propre et au sens figuré, pour autant qu’elles ne soient pas trop « émoussées dans le bout, les flèches courtoises qu’il nous décoche », ce bon vieux Cupidon…

Nadia, internaute de Meylan relève une syllepse qui m’a échappée dans Auprès de mon arbre : « tous de bonne graine ». J’en prends de la graine.

Diego me propose « en me tenant le bec dans l’eau » dans Comme une sœur.  Effectivement, c’est bien une syllepse puisque le narrateur a vraiment la tête sous l’eau. Il remarque aussi que le si romantique « souper aux chandelles » de La fessée se tient dans une chapelle ardente.

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Substitutions

La chanson, art majeur ou art mineur, III. Les expressions toute faites chez Brassens 9/10
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Pour finir, Brassens opère souvent des substitutions d’un mot pour un autre dans des expressions toute faites. Le mot le plus fréquemment passé de la sorte en contrebande est « cœur ». Dans Une jolie fleur, « mener par le bout du nez » devient « mener par le bout du cœur » et « mettre un pays à feu et à sang » devient « mettre mon cœur à feu et à sang ». Dans Pénélope, « il n’y a pas de quoi fouetter un chat » devient « il n’y a pas de quoi fouetter un cœur ». Dans Les Lilas, le cheval d’Attila, après qui l’herbe ne repousse pas, nous donne à propos du temps : « au cœur où son cheval passe, l’amour ne repousse pas ». Le mot cœur prend donc souvent la place d’un autre, mais il peut aussi disparaître au profit d’un autre : dans Les croquants, « à contre-cœur » devient « à contre-sous ».

On notera que chez cet auteur volontiers paillard, le cœur est plus à l’honneur que le cul et ses variantes, qui participent quand même à quelques détournements. Dans Grand-Père : « avoir un œil qui dit merde à l’autre » devient « avoir une fesse qui dit merde à l’autre ».

Un grand nombre de détournements d’expressions concernent la mort. Dans Les funérailles d’antan « péter plus haut que son cul » devient « mourir plus haut que son cul ». Dans Le testament : « va voir là-bas si j’y suis » devient « va-t-en voir la-haut si j’y suis », dit par Dieu en personne, « faire l’école buissonnière » devient « faire la tombe buissonnière » et « effeuiller la marguerite » devient « effeuiller le chrysanthème ». Dans Les deux oncles, « trois petits tours et puis s’en vont » devient « trois petit morts et puis s’en vont ». Dans Mourir pour des idées, « tourner autour du pot » devient « tourner autour du tombeau ». Dans Grand-père « empêcheur de tourner en rond » devient « empêcheur d’enterrer en rond »

Il y a plusieurs détournements autour du mot bouche – j’attends les interprétations de mes lecteurs psychanalystes. Je me contente de noter que trois fonctions de la bouche sont évoquées : embrasser, parler, ingurgiter. Il manque la plus impérieuse : respirer (mais on aussi le nez pour ça). Dans Une jolie fleur, « ne plus savoir où donner de la tête » devient « ne plus savoir où donner de la bouche ». Dans Le vin, on « tourne sept fois sa langue » non pas dans sa bouche mais dans sa gueule de bois. Et dans La ronde des jurons, « à bras raccourcis » devient « à langue raccourcie ».

Quelques autres détournements. Dans Le temps passé, le nez au-delà du bout duquel on ne voit pas est un lit. Dans Les amours d’antan, « faire feu de tout bois » devient « faire flèche de tout bois ». Dans Mourir pour des idées, on le voit venir « avec ses gros drapeaux » en place des habituels gros sabots. Dans À celle qui est restée pucelle, on rencontre des « Vénus de Panurge », ça nous change des moutons.

Voilà, je crois que c’est tout. Une vidéo qui n’a rien à voir pour fêter ça : « That- that’s about it.».

Devant ce tsunami de chansons de Brassens, je ne sais plus laquelle choisir. Puisqu’on parlait de cœur et de cul dans ce billet, je vous passe Y’a des coup pieds au cœur qui s’perdent, de Rémo Gary, hommage conscient ou non à tous les détournements d’expressions du bon Maître Georges.

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Expressions revisitées

La chanson, art majeur ou art mineur, III. Les expressions toute faites chez Brassens 8/10
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Des expressions dont l’usage a raboté le pouvoir poétique prennent un bain de jouvence dans l’encrier du bon Georges. Dans P… de toi, « être dans la lune » devient « vivre dans la lune », et « remonter dans la lune ». Dans Le cocu, une expression aussi médiocre et bourgeoise que « le haut du panier », nous donne :

On cueille dans mon dos la tendre primevère
Qui tenait le dessus de mon panier de fleur

Le cocu.

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