Pérégrination d’Amsterdam

Amour et mélancolie des villes, 27/28

Tout ceci est déjà plus ou moins passé dans le blog, mais je vous le ressers. S’il y a une ville dépassée par sa chanson, c’est bien Amsterdam. L’histoire est parait-il unique dans annales du music-hall : Jacques Brel ne croyait pas trop à sa chanson. Elle a toutefois remporté un triomphe en concert, alors que le public ne la connaissait pas, en contradiction avec la règle sselon laquelle le public ne veut écouter que ce qu’il a déjà entendu. On écoute.

Cette chanson passée dans l’histoire le jour même de sa création a suscité quelques jalousies. Léo Ferré lui a répondu par Rotterdam.

Et puis Guy Béart a fait son propre Amsterdam.

Et puis ces coquins de Parabellum ont aussi donné leur version, en traitant Brel d’abruti. Ilot d’Amsterdam. À la fin de la vidéo, vous aurez en bonus une belle chanson d’Aristide Bruant, qui vous fera visiter quelques villes : Paris, et son mystérieux cimetière de la rue Saint-Martin que je cherche encore, Saint-Denis, et bien sûr Cayenne.

1 – La ville morte
2 – Hôtel Périphérique
3 – Marseille
4 – Rio
5 – Grenoble
6 – Vienne
7 – Lyon
8 – Numance
9 – New York
10 – Hong Kong
11 – Bruxelles
11bis – Un chameau à Bruxelles
12 – Le regard tranquille des vieilles villes
13 – Moscou
13bis – Il neige sur Liège
14 – Paris
15 – Madrid
16 – Barcelone
17 – Je reviendrai à Montréal
18 – Il faut s’offrir du bitume
19 – Marseille
20 – L’ennui des villes
21 – La Havane
22 – Anarchy in Tokyo
23 – Cergy
24 – La fille de Londres
25 – The old main drag
26 – Vancouver
27 – Pérégrination d’Amsterdam
28 – Venise n’est pas en Italie

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La lolutionsec

L’énigme B 12/12

Voilà venue l’heure tant attendue de la solution, pardon de la lolutionsec. Vous l’avez tous deviné, toutes les chansons de l’énigme ont recours au loucherbème, l’argot des bouchers de Paris. Voilà ce qu’en dit Marcel Schwob dans son Étude sur l’argot français.

Une des déformations du langage qui frappe le plus vivement celui qui étudie l’argot, c’est le procédé artificiel connu sous le nom de loucherbème (boucher). Il porte le nom de boucher parce qu’il est employé par la corporation des garçons bouchers concurremment avec les classes dangereuses. Ce procédé consiste à remplacer la première lettre d’un mot par l, à la rejeter à la fin du mot, et à la faire suivre d’un suffixe. Ici le suffixe est ème; ailleurs il sera différent […].

Reprenons. Partons du mot « boucher ». On enlève la première lettre « b », ça donne « oucher ». On met le « l » au début, ça donne « loucher ». On remet la première lettre à fin, ça donne « loucherb ». On ajoute le suffixe arbitraire « ème », ça donne bien « loucherbème ».

Appliquons le procédé à « douce ». Avec le suffixe « é », ça donne « loucedé », et donc « en loucedé », expression entendue dans Jojo la fleur bleue, première chanson de l’énigme. Appliquons le précédé à « fou ». Avec le suffixe « oque », ça donne « loufoque », mot entendu dans Les recalés, deuxième chanson de l’énigme. « Portefeuille » donne « lortefeuillepem », plutôt rare, mais dont le dérivé « larfeuille » est en usage, par exemple dans Ton jean bleu, troisième chanson de l’énigme (dont la présence est donc discutable puisque « larfeuille » n’est pas du pur loucherbème).

Autrefois, un franc se décomposait en vingt sous. Or « vingt » en loucherbème se dit « linvé » ce qui fait que « un linvé » c’est une pièce de un franc. « Faut six mois pour faire un linvé » nous chante Bruant dans À Saint-Lazare, quatrième chanson de l’énigme. Marcel Schwob signale que sur la même construction, la pièce de deux francs (quarante sous), c’est un « larante ». Je propose de généraliser le dispositif à l’euro, ça nous changera de la pièce de deux lalleboudifs.

Appelez ça comme voulez, cinquième chanson de l’énigme recoure à « loucedé ». « À poil » se dit en loucherbème « à loilpé », entendue dans Berceuse pour un raté, sixième chanson de l’énigme. J’ai trouvé cette chanson alors que l’énigme était déjà prête, et elle a pris la place de Nadine a oilpé de Gotainer qui recoure à une variante qui n’est peut-être que du verlan et pas de l’authentique loucherbème. Je la passe aujourd’hui.

Bruant dit « lacromuche » pour « maquereau » dans À la place Maubert, septième chanson de l’énigme. Le dernier trocson, huitième chanson de l’énigme utilise « loucedé ». Et je hasarde l’hypothèse que le mot « trocson » lui-même est l’aphérèse de « listrobscon », soit « bistrot » en loucherbème. Les quatre chansons de Renaud du neuvième billet de l’énigme utilisent « loucedé » ou « larfeuille ». Le rap Sale argot du dixième billet comporte un couplet entier en loucherbème (vers 3:00 sur la vidéo). Enfin, la Lansonchouille du dernier billet est entièrement en loucherbème, y compris le titre.

L’histoire du loucherbème n’est pas entièrement connue. Le premier mot en loucherbème dont on trouve une trace écrite semble dater de 1881, avec Au pays de largonji (largonji = jargon en loucherbème), titre d’un chapitre de La chanson des gueux de Jean Richepin. Je l’ai lu, il ne comporte pas un seul mot de loucherbème, à part le titre bien sûr. Dans son Étude, Marcel Schwob retrace l’usage de divers procédés argotiques automatiques. Les seuls d’usage courant aujourd’hui sont le verlan et l’ajout de suffixes (« troquet » transformé en « trocson »). L’anagramme, aujourd’hui cantonnée aux amusements oulipiens, est sans doute le plus ancien. Schwob parvient à en remonter la piste jusqu’à François Villon qui utilisait par exemple « tabart » pour « manteau, « rabat » en ancien français.

Item au Loup et à Chollet
Je laisse à la foys un canart,
Prins sous les murs, comme on souloit,
Envers les fossez, sur le tard;
Et à chacuns un grand tabart
De cordelier, jusques aux pieds,
Busche, charbon et poys au lart.
Et mes housaulx sans avant piedz.

François Villon, Petit Testament, XXIV.

On reparlera de tout ça dans une prochaine série sur l’argot en chanson, vaste sujet. En attendant, il faut une chanson, et je vous ai déjà livré toutes celles que je connais avec du loucherbème dedans. Puisqu’on parlait de Jean Richepin, je vous propose pour bien finir l’année une mise en chanson des Oiseaux de passage, par Rémo Gary qui, à la différence de Brassens, adapte le texte intégral.

1 – Jojo la fleur bleue
2 – Les recalés
3 – Ton jean bleu
4 – À Saint-Lazare
5 – Appelez-ça comme vous voulez
6 – Berceuse pour un raté
7 – Place Maubert
8 – Dernier trocson
9 – Renaud
10 – Sale argot
11 – Lansonchouille
12 – La lolutionsec

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Place Maubert

L’énigme B 7/12

Encore un classique du temps jadis aujourd’hui, encore d’Aristide Bruant. On écoute À la place Maubert, par Marc Ogeret.

1 – Jojo la fleur bleue
2 – Les recalés
3 – Ton jean bleu
4 – À Saint-Lazare
5 – Appelez-ça comme vous voulez
6 – Berceuse pour un raté
7 – Place Maubert
8 – Dernier trocson
9 – Renaud
10 – Sale argot
11 – Lansonchouille
12 – La lolutionsec

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À Saint-Lazare

L’énigme B 4/12

Je vous rappelle qu’on recherche le lien secret qui relie quelques chansons. C’est très difficile à trouver, mais parfaitement clair une fois connue la solution ! N’espérez pas profiter de cette énigme pour vous gaver, tout comme d’une bûche de Noël, d’Annie Cordy, de Zazie ou de Gauvain Sers. Et échapper par là-même au sérieux patrimonial de quelques bons vieux classiques de qualité. Comme À Saint-Lazare d’Aristide Bruant, déjà passée plusieurs fois dans le blog. J’adore cette chanson et du strict point de vue de l’énigme en cours, c’est aussi ma préférée. Par Bruant en personne.

1 – Jojo la fleur bleue
2 – Les recalés
3 – Ton jean bleu
4 – À Saint-Lazare
5 – Appelez-ça comme vous voulez
6 – Berceuse pour un raté
7 – Place Maubert
8 – Dernier trocson
9 – Renaud
10 – Sale argot
11 – Lansonchouille
12 – La lolutionsec

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Renaud dans le rap

Neuf devinettes (pas que sur Brassens) 4/10

Devinette du jour : Le rap, du moins en France, est l’héritier du grand courant de la chanson réaliste qui a marqué tout le XXe siècle d’Aristide Bruant à Renaud. À l’appui de cette théorie, je vous demande de trouver dans le rap un maximum de références aux chansons de Renaud (j’ai des exemples communiqués par Émile, internaute confiné dans les Monts du Forez et référent du Jardin pour le rap).

Réponse à la devinette d’hier. On demandait quelle est la chanson de Brassens dont les couplets sont en vers de 13 pieds. Bravo à Pierre, internaute de la Montagne Sainte-Geneviève, qui a le premier donné la bonne réponse.  Il s’agit des Funérailles d’antan. Chanson bouffonne sur un sujet macabre, je me demande s’il faut voir quelque superstition ou message subliminal à ce nombre 13 passé en contrebande (un peu comme le « diabolus in musica » glissé dans la mélodie des Copains d’abord, voir ici).

Pierre remarque que dans Les funérailles d’antan, les vers sont débités « en mitraillette ». C’est quand même une mitraillette bien réglée. Ça fait « un-deux-trois un-deux-trois un-deux-trois un-deux-trois Un » (on peut chanter tous les couplets sur ces paroles, sauf la toute fin). J’ai commis l’erreur de me confiner sans mes partitions de Brassens, mais ça a l’air d’un 12/8, chaque vers s’étalant sur deux mesures. La première est entièrement décomposée en 12 croches (d’où la « mitraillette »), la deuxième contient seulement le dernier pied, et du silence. Et puis ça recommence.

Par Chanson plus bifluorée.

 

Pierre nous signale aussi Le progrès où quelques vers de 13 pieds fleurissent au milieu d’octosyllabes, très belle chanson. Je n’ai pas d’explication à ces apparitions de vers de 13 pieds, mais j’observe que cette fois la musique est de Jean Bertola. Je ne vois pas comment Brassens a pu écrire un texte sur une métrique aussi curieuse sans une ébauche de musique en tête, au moins un placement rythmique. Par Jean Bertola.

Il me semble aussi que dans Embrasse-les tous des vers de 13 pieds se baladent par-ci par-là au milieu d’alexandrins et d’autres choses, car cette chanson n’a pas une conduite très réglée, au plan métrique s’entend…  Par Yves Jamait.

 

1 – Devinettes
2 – Les premiers seront les premiers
3 – 13 à la douzaine
4 – Renaud dans le rap
5 – Brassens nous parle de chansons
6 – Johnny dans une faille spatiotemporelle
7 – Les toponymes de Georges
8 – Le plus cité
9 – Recollage
10 – Vers d’anthologie

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Francis Carco

La chanson, art majeur ou art mineur VII. Été 2019, chaque jour un poète, 43/68
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C’est l’été 2019, chaque jour un poète. Aujourd’hui Francis Carco, né en 1886.

Valérie Ambroise nous chante Il pleut (au Petit conservatoire de Mireille).

La chanson la plus connue de Carco est peut-être Le doux caboulot. Par Jean Sablon.

Parolier connu donc, au point que dans le cœur de Jean-Roger Caussimon, « y’a des rengaines dont les rimes incertaines se prenaient pour du Verlaine, du Bruant ou du Carco ». Soit. Tout ceci n’empêche pas certains sites de le confondre avec le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux ! Voir ici.

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Saint-Lazare, bis

Lieux possibles, impossibles et imaginaires de la chanson 17bis/17

Sur Facebook, Christophe, internaute de Paris me signale À Saint-Lazare, d’Aristide Bruant. La chanson évoque la prison Saint-Lazare, située autrefois dans le Xè arrondissement de Paris (rien à voir avec la gare Saint-Lazare donc). Il y avait beaucoup de prisons à Paris, aujourd’hui disparues, avec leurs noms si poétiques : la Roquette, Sainte-Pélagie, Cherche-Midi, … Voilà ce qu’il advient des services publics de proximité.

Ma version préférée, par une certaine Picolette.

J’ai eu la surprise de découvrir une reprise par Véronique Sanson, inattendue dans ce répertoire réaliste.

Version historique par Eugénie Buffet, pionnière de la chanson réaliste. Le côté théâtral a un peu vieilli.

Je vous propose une version par Barbara. Assez intéressant à comparer avec la grandiloquence d’Eugénie Buffet. Barbara, bonne connaisseuse du répertoire ancien, se joue du tempo : elle se place le plus souvent en avance. Ce qui lui permet de dramatiser sans en faire des tonnes : juste en se mettant quelques fois en retard aux moments les plus intenses. À méditer par tous les chanteurs en herbe.

Dans les versions historiques, je vous propose encore celle de Germaine Montero, plus moderne qu’Eugénie Buffet.

Version épurée par Patachou.

Une version rock par Parabellum, qu’on avait déjà vu reprendre Bruant dans le blog (ici).

Et pour tous ceux qui regrettent qu’aujourd’hui Saint-Lazare ne soit pas une gare, À la gare Saint-Lazare, par Colette Deréal.

Lieux possibles, impossibles et imaginaires de la chanson
1 – Entre Cuba et Manille
2 – Ménilmontant
3 – Le paradis
4 – La Molvanie
4bis – Le kamklep
5 – Chez Laurette
6 – L’underground café déménage rue Watt
6bis – La rue Watt
7 – Café Pouchkine
8 – Rue de la Grange aux Loups
9 – Le café des délices
10 – Quand la RATP invalide les chansons
11 – Les chants du Pelennor
12 – Comment se rendre en Transylvanie Transsexuelle
13 – Leindenstadt
14 – Porte des Lilas et Paimpol
14bis – Porte des Lilas (bis)
15 – La gare Saint Lazare de Brel
16 – San Francisco
17 – Rochefort
17bis – Saint-Lazare, bis
17ter – Gare du nord et Lountatchimo

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Ménilmontant

Lieux possibles, impossibles et imaginaires de la chanson 2/17

Vous êtes sur Le jardin aux chansons qui bifurquent, le blog qui parle de chansons à travers des séries thématiques. Vous lisez la série consacrée aux lieux dans la chanson ! Retrouvez toutes les séries passées depuis le début ici.

Paris est bien sûr citée dans d’innombrables chansons. Mais l’un de ses quartiers a droit à un traitement d’honneur, sans commune mesure avec son rôle dans l’histoire ou la géographie de Paris : Ménilmontant.

Ménilmontant, moins beau que l’Ile Saint-Louis, moins de monuments que partout ailleurs, moins pittoresque que Montmartre, moins chic que Passy, moins bobo que le canal Saint-Martin, moins romantique que la place de Fürstenberg, moins dansant que la rue de Lappe, moins révolutionnaire que la Bastille, moins industrieux que le Faubourg Saint-Antoine. À rester dans ce coin populaire du nord-est de Paris, autant aller juste à côté, à Belleville, tout aussi cosmopolite, plus commerçant et plus vivant. Ou alors visiter le Père Lachaise tout proche, ou même un rien plus loin l’ancien village de Charonne, dont on devine encore le plan avant que Paris ne l’absorbe sans parvenir à le digérer tout à fait. Avec sa petite église au milieu (où se marient les Tontons Flingueurs !), sa grande rue, sa gare désaffectée, son minuscule cimetière, tout enserré par la grande ville.

Du village de Charonne, descendez la rue de Bagnolet, puis la rue de Charonne, jusqu’au lointain métro Charonne, chargé d’histoire, même s’« ils sont pas lourds, en février, à se souvenir de Charonne » (Renaud, Hexagone). Car le métro Ménilmontant n’a rien de spécial. Il a pourtant manqué de très peu d’être la vedette de la plus grande catastrophe de toute l’histoire du métropolitain. L’épisode est bien oublié aujourd’hui : le 10 août 1903, il y a eu 84 morts lors de l’incendie accidentel d’une rame sur la ligne Nation – Porte Dauphine. La plupart sont morts asphyxiés dans les fumées à la station voisine de Ménilmontant : Couronnes. Lorsque j’étais enfant, les vieilles personnes en avaient encore la mémoire. Je me souviens d’une dame me racontant en roulant des yeux sinistres : la plupart qui sont morts, c’est parce qu’ils sont restés pour qu’on leur rembourse leur ticket.

Le rue de Ménilmontant est quelconque, à part sa pente peut-être. Dans le quartier, traînez plutôt rue Piat, rue des Envierges, passez par la place Henri Krasucki. Et puis parcourez à flanc de colline quelques rues à la nostalgie toute hydrographique : rue des Cascades, rue de la Mare, rue des Rigoles. Bref, Ménilmontant n’a rien de spécial. Ce n’est même pas l’une des onze communes annexées à Paris en 1860, tout au plus un hameau de la commune de Belleville, qui jouxtait autrefois Paris, entre celles de Charonne et La Villette.

Mais voilà : Mé – nil – mon – tant, 4 consonnes occlusives dont deux labiales, deux voyelles nasales : sonorités imbattables, encore mieux que New – York – New – York, Sa – tis – fac -tion ou San – Fran – sis – co. Bien trop commodes pour le parolier assoiffé d’occlusives : elles rythment les paroles, percutent, donnent du swing. À cause d’elles, « Paris » devient « Panam ». Et Ménilmontant devient un mythe de la chanson. Aristide Bruant, Belleville-Ménilmontant.

Je vous passe aussi Mimile (Un gars d’Ménilmontant), paroles de Jean Boyer, musique de Georges van Parys, grand succès de Maurice Chevalier. Sur la vidéo, prenez garde à la pochette du disque. Il y a un accordéoniste, un chanteur, et une fille qui vend les « petits format » : partitions des succès du moment, que les passants achetaient contre quelques sous pour les chanter.

En fait, Ménilmontant est le quartier natal de Maurice Chevalier, ce qui a contribué à sa popularité en chanson. Mais naître à Ménilmontant n’oblige pas à chanter Ménilmontant, parce que sinon, Michel Legrand aurait écrit Les parapluies de Ménilmontant et Les demoiselles de Ménilmontant, n’est-ce pas. Michel Legrand a toutefois enregistré avec Stéphane Grappelli une version de La marche de Ménilmontant, chanson de Maurice Chevalier composée par Charles Borel-Clerc, le compositeur de Ah ! Le petit vin blanc.
https://www.youtube.com/watch?v=GXmd9v7BYPA

Avec les paroles.

Vous avez entendu « Ménilmuche » ? C’est le surnom de « Ménilmontant » en « argomuche », une variante d’argot, qui viendrait de la Bastoche. Si l’on en croit Jean-Roger Caussimon du moins. Paris jadis.

Charles Trenet a écrit la chanson sur Ménilmontant la plus souvent reprise. Elle était au départ destinée à Maurice Chevalier, qui suite à une brouille avec Trenet ne l’a pas chantée. Ménilmontant, par Zoë Fromer.

Ménilmontant inspire les chanteurs jusqu’aujourd’hui. Bertrand Louis, Ménilmontant

Les demoiselles de Ménilmontant, par Elzef.

Une curiosité pour finir : La rue de Ménilmontant, de Camille. Chanson sur Ménilmontant (si l’on en croit le titre) qui n’utilise pas le mot « Ménilmontant » aux sonorités pourtant si commodes… Il est vrai qu’avec une pédale de si, on peut se passer de bien des artifices.

 

Aller, une dernière… Même Dalida, qui habitait pourtant Montmartre, se réclame de Ménilmontant ! Si, si, c’est vrai, écoutez bien. Comme disait Mistinguett.


Lieux possibles, impossibles et imaginaires de la chanson

1 – Entre Cuba et Manille
2 – Ménilmontant
3 – Le paradis
4 – La Molvanie
4bis – Le kamklep
5 – Chez Laurette
6 – L’underground café déménage rue Watt
6bis – La rue Watt
7 – Café Pouchkine
8 – Rue de la Grange aux Loups
9 – Le café des délices
10 – Quand la RATP invalide les chansons
11 – Les chants du Pelennor
12 – Comment se rendre en Transylvanie Transsexuelle
13 – Leindenstadt
14 – Porte des Lilas et Paimpol
14bis – Porte des Lilas (bis)
15 – La gare Saint Lazare de Brel
16 – San Francisco
17 – Rochefort
17bis – Saint-Lazare, bis
17ter – Gare du nord et Lountatchimo

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Discours de fleurs

Cinq devinettes sur Georges Brassens 1/6
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À partir d’aujourd’hui, on lance un petit jeu de piste autour de Georges Brassens. Il s’agit de répondre à cinq devinettes, faciles ou difficiles, et conçues pour qu’une requête sur un moteur de recherche ne soit d’aucune aide. Ceux qui savent tout sur Brassens n’apprendront rien, et ceux qui ne savent rien n’apprendront pas tout… Mais j’espère que tout le monde s’amusera. Je donne aujourd’hui les cinq devinettes (à la fin du billet), et j’égrainerai les réponses dans les billets suivants.

Pour vous laisser le temps de chercher, je propose aujourd’hui une belle interprétation d’une chanson très peu connue de Georges Brassens. Thomas Fersen chante Discours de fleurs. Si ça vous plaît, vous pouvez voir Thomas Fersen au Radiant Bellevue, près de Lyon, le 22 novembre 2017, voir ici.

 

Première devinette : quelle chanson de Brassens n’est pas de Brassens ?
Et oui, Brassens est souvent célébré comme auteur ou comme compositeur, plus rarement comme interprète. Il a pourtant enregistré des disques de reprises, qui contiennent quelques perles : À la place Maubert de Bruant, Je suis swing de Johnny Hess, Le vieux château, etc… Mais il a très rarement chanté des chansons écrites par d’autres spécialement pour lui. Donner un exemple, c’est une chanson souvent considérée comme « de Brassens » et qui pourtant n’est pas de Brassens…

Deuxième devinette : quand Brassens chante-t-il en anglais ?
Brassens n’hésite pas à glisser quelques mots étrangers dans ses chansons : latin (« tous les De profundis, tous les Morpionibus », allusion à une célèbre chanson paillarde, dans Le mécréant). Ou de l’allemand dans La tondue. Mais dans quelles chansons utilise-t-il ce grand ennemi de la chanson française qu’est l’anglais ?

Troisième devinette : quelle planète Brassens oublie-t-il ?
Brassens avait une grande culture classique : dieux grecs ou romain pullulent dans ses chansons. Les planètes de notre système solaire, qui empruntent leur nom à ces dieux, sont de ce fait toutes citées dans ses chansons. Toutes, sauf une … Laquelle ?

Quatrième devinette : quand Brassens se livre-t-il à la censure ?
Brassens, chanteur anarchiste épris de liberté et dont nombre de chansons furent censurées était donc logiquement l’ennemi de la censure. Pourtant il n’hésite pas à censurer des poètes… Où donc ?

Cinquième devinette : quand Brassens se livre-t-il à l’auto-censure ?
D’accord, Brassens censure, l’affaire est entendue. Mais dans quelle chanson Brassens s’autocensure-t-il ? Évidemment, c’est impossible à déduire de la simple écoute de la chanson, puisque le couplet caviardé ne s’y trouve pas (ce ne serait pas de la censure sinon)… Attention, il y a au moins deux réponses possibles.

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