Un garçon appelé Sue

Peut-on chanter en français – 18

Aujourd’hui, Sanseverino nous chante un peu de country : son adaptation de A boy named Sue. Indisponible en incrustation, il faut cliquer ici. Christian Séguret en rit encore. L’original par Johnny Cash.

Et puis l’adaptation de Pierre Delanoë par Joe Dassin. Un garçon nommé Suzy.

Alors, who’s best ? Pendant que vous réfléchissez, regardez la lutte titanesque entre Johnny Cash et l’inspecteur Columbo !

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Big bisou

Main dans la main, joue contre joue 7/15

Carlos se fait historien et sociologue, et nous explique l’histoire du bisou dans
Big bisou. Formatée pour être passée dans des fêtes ou des boites de nuit, la chanson a eu un grand succès. Sur le clip, on aperçoit Joe Dassin qui a composé la musique. Les paroles sont de Claude Lemesle.

Vous avez peut-être remarqué que j’ai passé la fréquence des billets à un par jour. Résultat, plus de place pour les billets « bis ». Je vous passe les propositions des lecteurs à la fin des billets du coup. Elianna, internaute de Brème nous propose I hold your hand in mine de Tom Lehrer.

1 – La rose, la bouteille et la poignée de main
2 – Joue contre joue
3 – Abouche ta bouche avec ma bouche
4 – Baisers dans le soir
5 – La tendresse de Bourvil
6 – Aznavour démodé
7 – Big bisou
8 – Les uns contre les autres
9 – See me, feel me, touch me
10 – Everybody needs somebody
11 – Main dans la main
12 – Embrasse-moi idiot
13 – Katerine des bisous
14 – Bahia
15 – De l’autre côté de mon rêve

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Il y a tout ce que voulez dans le canon

Plagiats en chanson 9/9
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Où finit la citation, l’emprunt, l’hommage ? Et où commence le plagiat ? Je n’en sais rien, mais une partie non négligeable de la musique a été placée en dehors de ce débat : les grilles d’accords. On ne peut pas les déposer à la Sacem, elles sont toutes libres de droit. Au fait, si vous voulez savoir ce qu’est une grille d’accords, c’est expliqué là :

On consacrera une série aux grilles d’accords les plus utilisées : grille blues, anatole,
I-V-vi-IV, …

 

Juste un avant-goût aujourd’hui. Il parait que Les Champs-Élysées a la même grille d’accords que le Canon de Pachelbel, grand tube de la musique classique. Joe Dassin.

C’est vrai. Concrètement, on peut plus ou moins chanter Les Champs-Élysées sur la musique du Canon, essayez pendant les vacances, c’est amusant.

Et puis c’est fini pour cette année, la série d’été commence bientôt. Et à l’année prochaine avec un nouveau thème, et plein de belles chansons. Keep posted.

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Gainsbourg

La chanson sexuellement explicite 11/18
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Le grand écrivain anglais Samuel Johnson a dit : « La musique est le seul plaisir sensuel sans vice. » . Ce dont on déduit qu’il a vécu avant Serge Gainsbourg, qui mérite bien sûr un billet à lui tout seul dans cette série.

Je t’aime, moi non plus. Avec Jane Birkin.

Pas mal cette chanson, il fallait oser. C’est juste gênant quand Radio Nostalgie la passe pendant que je conduis la voiture avec mes trois enfants derrière. Faites gaffe les gars, restez plutôt concentrés sur Joe Dassin.

Après le succès planétaire de Je t’aime moi non plus, Gainsbourg a un peu ramé. Il est parvenu à déclencher encore quelques scandales, en chantant la Marseillaise en reggae, en brûlant un billet de 500 francs à la télé, en chantant l’inceste avec sa fille, en draguant Whitney Houston en prime time, en rappelant à Catherine Ringer son passé d’actrice de film X, etc. Mais ses chansons de sexe n’ont jamais atteint le retentissement de son duo : La décadanse a fait un bide. La quasi pornographique Love on the beat, (qu’on a déjà vue dans la série sur les chats, ici) passait à la télé sans esclandre. Il y a plusieurs clips et live disponibles sur youtube, en voici un.

Et finalement des chansons encore plus crues sont sorties dans une certaine indifférence. Suck baby suck, extrait de son dernier album. Viril, puéril ou sénile, à vous de voir…

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L’Amérique (et accessoirement la France)

Pierre Delanoë, parolier géopolitique 2/8
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Pierre Delanoë a beaucoup écrit sur les États-Unis. Et plus que tout autre pays, l’Amérique est présentée comme opposée à la France dans ses chansons. Je vois là l’angoisse du gaulliste Delanoë, inquiet de voir la France perdre sa place de grande puissance mondiale. Par exemple dans Moi je suis français, par Claude François.

Delanoë sait aussi présenter l’Amérique sous un jour plus favorable. J’y vois non tant une contradiction qu’un réel talent pour s’adapter à l’univers de ses interprètes (et à leur public donc). L’Amérique, par Joe Dassin.

Car Joe Dassin a passé son enfance aux États-Unis, pas question de lui faire chanter des paroles chauvines ou de l’anti-américanisme primaire. On garde ça pour le phrasé de grosse caisse de Claude François et son public populeux. Dassin évoque sa double culture dans Côté banjo, côté violon. Avec Jeane Manson, sur des paroles de Pierre Delanoë, of course.

Pour finir sur l’Amérique, on doit bien sûr à Pierre Delanoë La java de Broadway. Ce choc des civilisations, mi-onirique mi-éthylique, décrit un français très franchouillard qui se prend une biture à New-York et qui mate les filles dans un bar. C’est l’hymne définitif du beauf. Taillé sur mesure pour Sardou, donc.

Et puis je vous disais au début du billet que Delanoë était gaulliste. Je le prouve. Il a écrit une hommage à De Gaulle, particulièrement appropriée en ce 18 juin. Tu le regretteras, par Gilbert Bécaud.

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Tube

Expressions et mots venant de la chanson : les sources et les robinets 1bis/13
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Point sur les premières propositions des lecteurs. Diego me propose gendarmicide, due à Brassens dans Hécatombe (déjà passée ici). On reparlera de Brassens dans la série. Diego me propose aussi attachiant, qui a paraît-il été inventé par le parolier Pierre Delanoë pour désigner Joe Dassin. Je range ces mots dans la catégorie des néologismes, mais un mot vous me direz, c’est juste un néologisme qui a réussi…

Diego encore, ainsi que Nadia (de Meylan) me proposent le mot « tube » dans le sens de chanson ayant du succès. Cet usage du mot tube a été inventé par Boris Vian. Le tube désignait le cylindre sur lequel les chanson étaient gravées, tout en évoquant l’idée du creux et de la circulation. À ma connaissance, Vian  n’a pas fait usage du mot tube dans ses paroles de chansons. Nadia ajoute que le nom du site Youtube pourrait se rattacher au tube au sens de Vian… Je n’ai pas trouvé d’élément probant !

Pour célébrer le mot tube, Je vous propose Le tube de toilette, de Boby Lapointe, avec la complicité de Pierre Doris, sur le site de l’Ina, ici.

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Ni Jean-Jacques Goldman, ni JeHan, ni Hubert-Félix Thiefaine, ni Jean-Jacques Milteau n’est le plus grand bluesman français (ni Personne ?)

Qui est le plus grand bluesman français ? 7bis/8
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C’est promis : demain, on met fin au suspense, on saura qui est le plus grand bluesman français. Un dernier points sur les nombreuses propositions des lecteurs du blog.

Merci à « Genzo le parolier » pour sa proposition d’authentiques blues de Renaud : Le blues de la Porte d’Orléans, et À quelle heure on arrive.

 

NP propose Jean-Jacques Goldman comme plus grand bluesman français avec à l’appui de cette hypothèse Reprendre c’est voler qui est assez blues. Je ne sais plus quoi inventer pour repousser toutes ces bonnes idées … Disons qu’il est trop optimiste ce bon J.-J. G.

 

Sur Facebook, Alain Berjon nous propose JeHaN qu’on a déjà vu sur le blog dans une veine plutôt réaliste (ici). Il excelle aussi dans le blues donc, avec par exemple cette reprise d’un grand succès de Michel Fugain, Je n’aurai pas le temps, extrait de son album La vie en blues. Tiens tiens, encore des paroles de Pierre Delanoë, ça avait suffit à éliminer Joe Dassin !

 

Loïc Perlman propose un duo, Paul Personne et Hubert-Félix Thiefaine. Le vieux bluesman et la bimbo. Très réussi, mais on cherche un seul plus grand bluesman français, ça ne peut pas être un duo.

 

Pierre Aboulker nous propose enfin l’harmoniciste Jean-Jacques Milteau. Ça ne compte pas, ici on ne s’intéresse qu’aux chanteurs ! Blues Harp.

 

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Joe Dassin n’est pas le plus grand bluesman français.

Qui est le plus grand bluesman français ? 4/8
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Finalement, qu’est-ce que le blues ? Dans sa forme pure, c’est une tourne très carrée de douze mesures sur une grille de trois accords majeurs septièmes : I, IV et V. Et dessus une mélodie sur un rythme ternaire utilisant des notes de la gamme mineure. Il paraît que ce mélange hétérodoxe d’accords majeurs et de notes de la gamme mineure provient d’une synthèse entre la musique occidentale et les modes apportés par les esclaves africains déportés aux États-Unis. J’oubliais un point important, dans les paroles, votre femme doit vous quitter et votre chien mourir.

Si tout ça ne vous paraît pas clair, vous pouvez écouter François Pérusse, Le blues.

Trêve de théorie. Aujourd’hui, un candidat très sérieux au titre tant convoité de plus grand bluesman français : Joe Dassin, grand connaisseur de l’Amérique (il est même un peu américain) et diplômé d’un master en anthropologie de l’université du Michigan. Cet excellent musicien s’est essayé avec bonheur à la reprise de standards, comme Infirmary blues.

Il a aussi produit une tentative intéressante de raconter une histoire sinistre de France profonde dans une esthétique blues. Marie Jeanne.

 

Dans un style plus didactique, il a essayé d’expliquer au public français ce qu’est le blues. Blue country, paroles de Pierre Delanoë et Claude Lemesle.

La saison du blues, encore des paroles de Pierre Delanoë et Claude Lemesle.

 

Bravo Monsieur Dassin, vous êtes effectivement un candidat très sérieux au titre de plus grand bluesman français. Trop sérieux en fait : un bluesman, ce n’est pas un professeur de blues. Et puis, je ne connais aucun bluesman qui fasse écrire ses paroles par Pierre Delanoë. Et puisqu’on parle de blues, écoutons Scrapper Blackwel, Nobody knows you when you’re down and out. C’est si bon qu’on voudrait que ça dure toujours…

J’aime vraiment bien ce Scrapper Blackwell, en me baladant sur YouTube, j’ai trouvé ça :

 

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A song about Uranus?

Cinq devinettes sur Georges Brassens 4/6
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Voici la réponse à notre troisième devinette sur Brassens : quelle planète n’est citée dans aucune de ses chansons ? Il s’agit bien sûr d’Uranus ! Merci à Stéphan de Lyon 7è, concepteur de cette énigme il y a bien des années. Voyez plutôt :

– Mercure est cité dans Stances à un cambrioleur, déjà passées ici.

– Vénus est citée dans 22 chansons, je me demande vraiment pourquoi c’était la planète préférée de Brassens, quel coquin. Une fois dans le titre, Vénus callipyge, et les 21 autres fois dans le texte, je vous épargne la liste. J’ai trouvé ça sur le site Analyse Brassens qui propose un moteur de recherche spécialisé dans ce genre de questions urgentes, allez-y voir (attention, le moteur confond Vénus et venus du verbe venir, il faut faire le tri à la main).

– La Terre est citée plein de chansons, comme ce Pauvre Martin qui bêche la terre. En tant que planète, on la trouve dans L’orage ou Une jolie fleur par exemple.

– Mars est cité dans La guerre de 14-18.

– Jupiter est cité dans L’orage et La marche nuptiale (déjà passée ici).

– Saturne est bien sûr cité dans Saturne (déjà passée trois fois dans le blog, ici, ici et ici).

– Neptune est cité dans Supplique pour être enterré sur la plage de Sète (déjà passée ici).

– Pluton est cité dans Le grand Pan (déjà passée ici).

Pluton n’est plus classé comme une planète me direz-vous ? On pourrait donc chercher la Lune (dans Celui qui a mal tourné), Europe (dans Les deux oncles) ou Charon (dans Le grand Pan). Voire même la Grande Ourse dans Auprès de mon arbre… mais il manque toujours Uranus.

Je vous passe L’orage (comme ça on aura la Terre et Jupiter). C’est une chanson pas évidente à reprendre, en alexandrins, sur une mélodie un peu monotone, avec une rythmique un rien lourde (de longues séries de noires, et ça tombe souvent sur le temps, un vrai hachoir)… Très difficile de s’extraire de la version originale sans tomber dans des ornières. Je vous passe une version par Joe Dassin et le bien nommé Big Bazar, avec Michel Fugain dans les choux. Joe Dassin fait du bon boulot. C’est le grand n’importe quoi sur les paroles, ils s’arrêtent avant la fin, mais c’est pas mal.

 

Il reste encore deux devinettes !!

Quatrième devinette : quand Brassens se livre-t-il à la censure ?
Brassens, chanteur anarchiste épris de liberté et dont nombre de chansons furent censurées était donc logiquement l’ennemi de la censure. Pourtant il n’hésite pas à censurer des poètes… Où donc ?

Cinquième devinette : quand Brassens se livre-t-il à l’auto-censure ?
D’accord, Brassens censure, l’affaire est entendue. Mais dans quelle chanson Brassens s’autocensure-t-il ? Évidemment, c’est impossible à déduire de la simple écoute de la chanson, puisque le couplet caviardé ne s’y trouve pas (ce ne serait pas de la censure sinon)… Attention, il y a au moins deux réponses possibles.

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L’été indien

Paralipomènes 21/67
(la série qui revient en 68 billets sur les 44 premiers thèmes du blog)
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Je vous ai passé une chanson de Pierre Delorme sur Gauguin pour remercier Christelle, qui a peint la belle image qui illustre mon blog. Si vous aimez, allez voir tout ce qu’elle fait sur son compte instagram, ici.

J’en profite pour repasser une chanson de peinture (on consacrera bientôt une série à ce sujet). La chanson d’aujourd’hui est dédiée à tout ceux qui croient que Cézanne est un personnage inventé par France Gall, ou que Pablo Picasso doit sa célébrité au fait d’être l’anagramme de Pascal Obispo. Et surtout à ceux qui croient que Marie Laurencin était la petite copine de Joe Dassin. Ça prouve juste qu’ils sont d’authentiques amoureux de la chanson, total respect ! Et spéciale dédicace pour Christelle donc. L’été indien.

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