Chanteuses américaines

Livraison bakchich prodigieux pour régime de l’Amérique 3/8

Les USA, c’est très dépaysant, il y a toute sorte de détails pittoresques, de différences culturelles étonnante pour le touriste français ou même l’internaute en goguette sur youtube. Par exemple, les chanteuses américaines ont une spécificité surprenantes : elles savent chanter.

Lady Gaga par exemple.

La meilleure prestation, c’est peut-être celle de Whitney Houston. Vous noterez sa maîtrise dans les nuances piano à partir de 1:40, c’est probablement le plus difficile à réussir. Cette technique vocale impressionnante est au service d’une interprétation très habitée. On était en 1991, l’Amérique venait de gagner la guerre froide, et puis n’importe quelle guerre, sans se fatiguer. C’était la fin de l’Histoire et ils avaient la meilleure chanteuse en plus.

Je n’ai trouvé qu’une seule chanteuse américaine qui massacre en toute innocence l’hymne de son pays. Jackie Evancho, à l’investiture de Donald Trump, bien sûr. Curieux symbolisme. Ce que je préfère, c’est la tête de Michele Obama à 1:10.

À comparer avec Beyonce, à l’investiture de Barack Obama. Je la trouve moins impressionnante vocalement que Whitney Houston, mais elle compense par une présence physique très assurée disons.

J’ai été très méchant au début du billet, c’est pas du tout vrai qu’il n’y a que les chanteuses américaines qui savent chanter. Il y a aussi les chanteurs américains. Par exemple Marvin Gaye qui nous propose la version la plus intéressante musicalement de la série (enfin à mon avis).

Une petite déception en préparant ce billet : je vous épargne les versions de The star-spangled banner par Aretha Franklin, que je trouve un peu en-dessous de ce qu’on attend de la reine de la soul. Peut-être me pardonnera-t-elle ce jugement sévère si le Jardin propose Respect comme nouvel hymne national des États-Unis ?

1 – Les chœurs de l’armée rouge en hommage à l’Amérique
2 – Un hymne de Michael Jackson
2bis – Propositions
3 – Chanteuses américaines
4 – Igor Stravinsky et Serguei Rachmaninov
5 – La soupe aux choux doit être l’hymne de l’Amérique : preuve par la musicologie
5bis – Jean Ferrat américain
6 – Jimi Hendrix
7 – Borat et Jim Carrey
8 – Les Simpsons

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Yesterday

La chanson, art majeur ou art mineur II. Du poncif en chanson, 1/12
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Voici donc notre deuxième série sur le thème de l’année : la chanson est-elle un art majeur ou un art mineur ? Tout d’abord, il faudrait s’entendre sur la définition des termes. Sans tomber dans le piège d’une définition a posteriori, construite à dessein pour faire pencher la réponse d’un côté ou de l’autre, évidemment …

Les plus anciennes occurences des expressions « art majeur » et « art mineur » ne sont pas très éclairantes. Elles remontent à une époque où « art » désignait des savoir-faire dont les corporations étaient appelés « arti » dans l’Italie médiévale. Certaines corporations étaient « majeures » telles les fourreurs ou les notaires, d’autres « mineures » comme les serruriers. Alors, un chanteur ressemble-t-il plus à un notaire ou à un serrurier ?

La distinction entre art majeur et art mineur telle qu’on la comprend aujourd’hui remonte plutôt à une autre classification médiévale des arts, entre arts libéraux et arts mécaniques. Les arts libéraux étaient abstraits (musique, astronomie, rhétorique, …), tandis que les arts mécaniques transformaient la matière (peinture, sculpture…) et étaient donc moins nobles. Mais ceci ne nous dit pas si Patrick Topaloff vaut autant que Charles Baudelaire.

Plusieurs grands philosophes ont proposé des classifications des arts, tel Kant ou Hegel, mais je n’ai trouvé aucune trace chez les bons auteurs d’une classification binaire aussi simpliste que majeur/mineur. Ce débat est sans doute cantonné aux conversations de bistrots plus ou moins médiatisées, dont vous êtes en train de lire un bon exemple.

Du reste, la question n’a vraiment de sens que dans notre monde désacralisé, où l’Artiste fait l’objet d’une sorte de culte des saints de substitution. Sans ce Panthéon implicite, quel besoin y aurait-il de tracer une frontière garantissant que Jean-Sébastien Bach est d’une nature essentiellement différente de Didier Barbelivien ? À quoi cela servirait-il ? On entend bien la différence entre les deux sans estampille, non ? Mais ce monde désacralisé, c’est le nôtre, alors allons-y.

Pour en savoir plus, je vous propose un point d’entrée, un peu scolaire, ici, et puis l’épisode de l’émission Les chemins de la philosophie, d’Adèle Van Reeth, consacrée au livre d’Agnès Gayraud, Dialectique de la Pop Musique. En réécoute ici.

Pour cette deuxième série, je vais me restreindre à l’exploration d’une constatation toute simple : la méfiance du grand art à l’encontre de la banalité. Le grand écrivain fuit la phrase toute faite, l’idée reçue, la rime facile. Le grand compositeur exècre la ritournelle. Bref, le poncif : voilà la signature certaine de l’art mineur. Or, on le sait bien, la chanson est un art du poncif. On l’a vu dans la première série : dans les paroles, amour rime avec toujours. Et si possible, les yeux sont bleus, les filles belles comme le jour, etc, etc. La mélodie quant à elle se doit d’être assez banale pour être retenue, chantée par tous, voire même pour se faire oublier.

On raconte souvent cette histoire pour attester le génie de Paul Mc Cartney. Il se réveille un matin avec une musique dans la tête, un truc qu’il est sûr d’avoir déjà entendu. Il le chante à tout le monde. Mais non, personne ne connaît, il l’a bien inventé. C’est Yesterday. Son génie n’est pas dans l’originalité de l’invention, mais au contraire dans sa banalité, dans la création de ce que tout le monde croit connaître déjà. De Ravel ou Debussy, on dirait plutôt qu’ils ont composé ce que personne n’avait jamais entendu… L’art de la chanson est donc peut-être mineur, mais son chemin est étroit : comment inventer ce qui n’est pas nouveau ?

Yesterday est peut-être la plus grande chanson de tous les temps : la plus reprise (plus de 3000 reprises répertoriées), la plus diffusée en radio. Il parait qu’à chaque instant sur Terre, il y a au moins une radio quelque part qui diffuse Yesterday. Voir la page wikipedia consacrée à cette chanson, ici.

Je vous propose quelques reprises que j’aime bien. Par Marvin Gaye.

Par Nicotine, un groupe japonais (et non pas le groupe indien de métal).

On passe au bizarre. Au bloc, pendant l’opération de son cerveau, cœur sensible s’abstenir de cliquer. Ici.

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Fragson

L’énigme de l’été 2018, 12/63
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C’est la série d’été du Jardin aux Chansons. Je vous rappelle qu’on cherche ce qui se cache derrière 62 chansons… Aujourd’hui, Le petit cochon de Fragson.

Vous connaissez le Club 27, qui rassemble toutes les vedettes du rock mortes à l’âge de 27 ans ? Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain, et récemment Amy Winehouse. Je propose aujourd’hui la création d’un club encore plus étrange et macabre : le Club 44, qui rassemble les chanteurs tués par leur père à l’âge de 44 ans. C’est le cas de Fragson, vedette des années 1900. Mais y a t-il un autre membre à ce club ? Étrangement, oui : Marvin Gaye, assassiné par son père la veille de ses 45 ans. Coïncidence, mais qui n’a rien à voir avec l’énigme.

Dernière chose sur Fragson : si la plupart de ses chansons sont aujourd’hui oubliées, il a composé un air qui est resté très connu, le refrain de Si tu veux… Margueritte.

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Chansons écolos américaines

Mai 68 politique 4/8
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Mai 68 a joué un rôle important dans l’écologie politique. Là encore, les événements de mai n’ont pas inventé la doctrine, mais sont un révélateur ou un catalyseur : on trouve des chansons écolos avant Mai 68 et surtout après.

Le site Chanson écolos recense pas moins 889 chansons écolos ! Je suis tranquille pour un moment : je n’ai qu’à toutes les passer, voilà à peu près cinq ans de blog tout prêt… Bon, je vais essayer de tout passer en deux billets (là encore, le sujet mériterait une série à lui tout seul).

Je vous propose aujourd’hui deux chansons américaines, pour souligner l’aspect international de la prise de conscience écologique à la fin des années 1960.

The Beach Boys, Don’t go near the water en 1971.

Et Marvin Gaye, Mercy, mercy me (the ecology), en 1971 aussi.

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