Saint-Lazare, bis

Lieux possibles, impossibles et imaginaires de la chanson 17bis/17

Sur Facebook, Christophe, internaute de Paris me signale À Saint-Lazare, d’Aristide Bruant. La chanson évoque la prison Saint-Lazare, située autrefois dans le Xè arrondissement de Paris (rien à voir avec la gare Saint-Lazare donc). Il y avait beaucoup de prisons à Paris, aujourd’hui disparues, avec leurs noms si poétiques : la Roquette, Sainte-Pélagie, Cherche-Midi, … Voilà ce qu’il advient des services publics de proximité.

Ma version préférée, par une certaine Picolette.

J’ai eu la surprise de découvrir une reprise par Véronique Sanson, inattendue dans ce répertoire réaliste.

Version historique par Eugénie Buffet, pionnière de la chanson réaliste. Le côté théâtral a un peu vieilli.

Je vous propose une version par Barbara. Assez intéressant à comparer avec la grandiloquence d’Eugénie Buffet. Barbara, bonne connaisseuse du répertoire ancien, se joue du tempo : elle se place le plus souvent en avance. Ce qui lui permet de dramatiser sans en faire des tonnes : juste en se mettant quelques fois en retard aux moments les plus intenses. À méditer par tous les chanteurs en herbe.

Dans les versions historiques, je vous propose encore celle de Germaine Montero, plus moderne qu’Eugénie Buffet.

Version épurée par Patachou.

Une version rock par Parabellum, qu’on avait déjà vu reprendre Bruant dans le blog (ici).

Et pour tous ceux qui regrettent qu’aujourd’hui Saint-Lazare ne soit pas une gare, À la gare Saint-Lazare, par Colette Deréal.

Lieux possibles, impossibles et imaginaires de la chanson
1 – Entre Cuba et Manille
2 – Ménilmontant
3 – Le paradis
4 – La Molvanie
4bis – Le kamklep
5 – Chez Laurette
6 – L’underground café déménage rue Watt
6bis – La rue Watt
7 – Café Pouchkine
8 – Rue de la Grange aux Loups
9 – Le café des délices
10 – Quand la RATP invalide les chansons
11 – Les chants du Pelennor
12 – Comment se rendre en Transylvanie Transsexuelle
13 – Leindenstadt
14 – Porte des Lilas et Paimpol
14bis – Porte des Lilas (bis)
15 – La gare Saint Lazare de Brel
16 – San Francisco
17 – Rochefort
17bis – Saint-Lazare, bis
17ter – Gare du nord et Lountatchimo

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Coït

La chanson sexuellement explicite 3/18
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Je sens de la déception. J’avais promis de l’explicite, et je passe Patachou et les Frères Jacques. C’est naze le Jardin, les abonnés crient « remboursez ». Ou même « à poil ». Je voudrais bien, mais l’abonnement est gratuit et ma webcam en panne… Je me rattrape aujourd’hui. Voilà du lourd, de l’explicite. Coït de Jean Yanne, basse et vaine tentative d’égaler le grand Gainsbourg (qu’on garde pour plus tard dans la série). Chanson écrite pour le film Chobizenesse.

Dans le même film, il y a un pastiche des Swingle Singers, avec Anne Germain à la voix lead. Rien à voir avec le sexe (enfin, je ne crois pas… méfiance).

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Les ratés du réveillon

La chanson sexuellement explicite 1/18
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C’est Noël, période tout particulièrement propice à mon business de blogger. Tout le monde s’emmerde à des réveillons bourratifs. Je m’excuse de le dire, mais c’est un fait : les enfants braillent, tonton chiant pérore, la dinde est mal décongelée, la main n’est jamais loin du smartphone… J’imagine mon pauvre lecteur enfermé aux toilettes en train de lire ces lignes sur son iPhone tout neuf à peine déballé du sapin.

Allez, je vous raconte un petit souvenir personnel : lorsque j’écoutais Macha Béranger il y a bien longtemps, elle demandait quelquefois aux automobilistes qui passaient sous la Maison de la Radio de faire un appel de phare, et puis elle disait si elle en voyait. Je vous propose la version 2.0 de cette pratique : si vous lisez ces lignes, mettez un commentaire, ce sera mon cadeau de Noël. Et précisez bien si vous êtes enfermé aux toilettes pendant le réveillon, qu’on rigole un peu.

Moi aussi, j’ai un cadeau de Noël pour mes abonnés. Comme chaque année j’essaye de trouver un thème plus distrayant qu’à l’accoutumée. Cette année, je frappe sous la ceinture : c’est la chanson sexuellement explicite. Je commence soft, mais pour les billets suivants, vérifiez bien qu’il n’y a pas d’enfant dans la pièce. Ils n’ont qu’à jouer avec leurs cadeaux à la fin.

Les ratés de la bagatelle, Patachou

Version sympathique, par les Trois ménestrels.

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Le chat chez les classiques (Brassens et Rossini)

Le chat 5/7
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Georges Brassens a chanté les chats. Dans Brave Margot évidemment, ici chantée par Patachou.

Et dans P… de toi, déjà passée ici, où il donne la patte aux chats perdus jusqu’à ce qu’un félin frappe à sa porte. Je préfère Le testament, où les pires tourments sont promis aux fouetteurs de chats.

Qu’il boive mon vin, qu’il aime ma femme
Qu’il fume ma pipe et mon tabac
Mais que jamais – mort de mon âme
Jamais il ne fouette mes chats
Quoique je n’aie pas un atome
Une ombre de méchanceté
S’il fouette mes chats, y a un fantôme
Qui viendra le persécuter

Chanté par les Montain Men.

D’autres classiques que Brassens se sont attelés au chat. Natalie Dessay et Camille chantent le Duo des chats de Gioachino Rossini.

Le même dans un scène très réussie du film La sentinelle d’Arnaud Desplechin.

Je vous propose aussi une composition de Camille (avec notamment des imitations intéressantes à la fin). Cats and dogs.

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Bien qu’on ne se l’avouât pas

Imparfait du subjonctif 5/5
– 1bis – 2 – 3 – 4 – 5

Voilà l’heure tant attendue de la solution. En fait, contrairement à ce que j’ai dit un peu imprudemment, Brassens a souvent utilisé l’imparfait du subjonctif, merci à tous les suiveurs de ce blog pour leurs trouvailles, en particulier à Nathalie, maître incontestée de cette exégèse bien futile : Le grand chêne, La complainte de filles de joie, Supplique pour être enterré sur la plage de Sète, Stances à un cambrioleur. Je vous laisse les écouter si ça vous chante.

Personne n’a pensé à ma solution, ce dont on déduira par un petit raisonnement bayésien qu’il y en a probablement quelques autres. Comme imparfait du subjonctif sous la plume de Brassens, je propose donc Maman Papa, chantée en duo avec Patachou, sur un arrangement jazzy de l’orchestre de Léo Clarens. Il paraît que c’est la première chanson écrite par Brassens (source de cette info : ici).

Papa, papa, il n’y eut pas entre nous,
Papa, papa, de tendresse ou de mots doux,
Pourtant on s’aimait, bien qu’on ne se l’avouât pas,
Papa, papa, papa, papa.

Cette série vous a plu ? On en reparle :
De peur que des rôdeurs n’emportassent le reste

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Étonnez-moi Benoît

Un petit tour dans les autres blogs 5/6
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Hier, on était sur France Inter, allons faire un petit tour sur France Musique. Je vous présente une émission que je connais très mal car j’ai découvert son existence il y peu de temps. Elle me semble tout à fait extraordinaire, mêlant avec érudition chanson, opérette et musique populaire. C’est Étonnez-moi Benoît, de Benoît Duteurtre. Le site web propose de ré-écouter plein d’émissions. Je vous suggère celle consacrée à Patachou, en présence de son fils Pierre Billon, qu’on a déjà rencontré deux fois sur ce blog (une fois comme parolier de J’ai oublié de vivre, ici, et une deuxième fois sans le nommer, car il participe à la solution à l’une de nos énigmes non-encore résolue…).

Un passage intéressant, vers 58min, à 30min de la fin donc : Pierre Billon évoque son activité d’auteur de génériques pour la télé, de divers jingles, etc. 

Ici

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La société, ça fait chanter Johnny

De l’usage du mot « société » en chanson – 2/5
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On continue à explorer le mot « société » et son usage dans la chanson. N’hésitez pas à soumettre vos idées dans les commentaires à propos, il y a sûrement de nombreux exemples (ou contre-exemple ?). On passe à Johnny. Mais qu’est ce qui le fait chanter depuis 50 ans ? La société bien sûr, c’est lui qui le dit dans J’ai oublié de vivre : 

À force d’oublier qu’il y a la société
M’arrachant du sommeil
Pour me faire chanter

On notera l’air particulièrement rageur de Johnny au moment de prononcer « société-hé-é ». C’est vers 2min 50s :

« À force d’oublier qu’il y a la société
M’arrachant du sommeil
Pour me faireuh chanter »

À l’appui de mon hypothèse selon laquelle le mot « société » parlait particulièrement au public des années 1970, j’observe qu’en 2006, Johnny laisse tomber le couplet « société » :

https://www.youtube.com/watch?v=1uv1ihHbF9U

Les paroles sont de Pierre Billon, fils de Patachou et filleul de Brassens. On le reverra dans ce blog, on l’a même déjà évoqué sans le nommer dans une petite énigme non-encore résolue (c’est un indice, fouillez tout le blog pour voir de quoi il s’agit…). La musique est de Jacques Revaux.

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