Décortiquons l’auto-stoppeuse 5/5
1– 1bis – 2 – 3 – 4 – 4bis – 5
Voici l’heure tant attendue de la solution. Bravo à Maryvonne qui l’a trouvée semble-t-il de mémoire, et à GA et NP qui l’ont aussi proposée, avec l’aide d’un moteur de recherche (de leur propre aveux, mais tous les coups sont permis). Quelle autre chanson que L’auto-stoppeuse utilise l’expression « proposer la botte » ? Il ne fallait pas chercher loin : je propose Mimi l’ennui, également de Renaud, portrait beau et triste d’une contemporaine. Écoutez, la botte est proposée à Mimi vers la fin de la chanson. Incroyablement, Mimi occupe la piste précédant L’auto-stoppeuse dans l’album Marche à l’ombre. Il fallait vraiment chercher très très près donc (c’est ça qui est incroyable, je le dis et répète pour ceux qui ne percevraient pas à quel point c’est incroyable en terme de probabilités).
Renaud n’est pas le premier à réutiliser deux fois la même ficelle, bien sûr. Même les plus grands poètes peuvent se faire attraper. Exemple, extrait d’un célèbre et long poème de Victor Hugo, sommet de lyrisme, Le satyre (recueil La Légende des siècles, première série, 1859) :
Jadis, longtemps avant que la lyre thébaine
Ajoutât des clous d’or à sa conque d’ébène,
Ces êtres merveilleux que le Destin conduit,
Étaient tout noirs, ayant pour mère l’âpre Nuit ;
Et dans Le cheval, du même Victor Hugo (recueil Chansons des rues et des bois, 1865), la même rime, et encore sur fond de ciel nocturne :
Phtas, la sibylle thébaine,
Voyait près de Phygalé
Danser des formes d’ébène
Sur l’horizon étoilé.
Ça se passe de musique tant c’est sonore, non ? Ça ne serait pas du Hugo, que ce serait du plagiat de Hugo. Mais total respect Victor, il n’est pas simple de trouver des rimes en « bène » (surtout qu’à l’époque il n’y avait pas de camion-benne, de distilbène ou de parabène).
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