Le célèbre solo Eruption de Eddie Van Halen a parfois été rapproché de Bach. C’est vrai que ça ressemble par moments. Je ne sais pas trop si on est dans la réminiscence, l’inspiration ou la citation. Ou peut-être que des contraintes similaires conduisent à des solutions similaires…
Extrait.
L’intégrale du solo. Écoutez par exemple vers 2:45 ou 3:50.
Je vous propose aussi une vidéo amusante, qui prétend montrer que je ne sais pas trop quel riff métaleux apparenté à une sorte de charabia musical sonne sur un orgue comme du Bach, mais en fait pas du tout.
On s’intéresse aujourd’hui à l’usage de Bach dans la grande révolution rock des années 1960-1970. Évidemment, il faut plutôt aller chercher du côté du rock progressif ou du rock savant. Knife-edge par Emerson, Lake & Palmer. La citation de Bach commence vers 4:50. Noter que Keith Emerson ne peut pas se passer de sa partition. La vidéo n’est accessible que depuis le site de youtube, ici.
Vous pouvez comparer à l’original. Allemande de la Suite française numéro 1 en ré mineur, BWV 812 de Jean-Sébastien Bach. Par Murray Perahia.
Dans l’effort de leur producteur George Martin pour faire paraître les Beatles « géniaux », il faut bien sûr une pincée de Bach. On écoute All you need is love, titre approprié en cette Saint-Valentin.
Sur wikipedia, je lis cette description de la fin de la chanson :
Un bric-à-brac musical pour le final, où on distingue plusieurs éléments : Greensleeves (jouée par les cordes), une chanson traditionnelle anglaise du XVIe siècle, l’invention no 8 en fa majeur de Johann Sebastian Bach (transposée en sol et jouée par deux trompettes piccolo), ainsi que le titre jazzy In the Mood de Glenn Miller.
Jean-Sébastien Bach a intéressé les jazzmen. Enfin, on le dit. On s’en félicite. On s’en flatte, ce qui est assez curieux vu qu’en général on n’est ni jazzman ni bien sûr Jean-Sébastien Bach, et je me demande à quelle partie de soi il agrée que les jazzmen s’intéressent à Bach. Alors que si les mariachi s’intéressent à Haydn ou les rappeurs à Purcell, et bien tout le monde s’en fout un peu. C’est un peu comme comme on dit qu’il y a le nombre d’or dans une pyramide, c’est génial, tandis que le nombre douze virgule cinq dans un camembert, tout le monde s’en fout, alors que fondamentalement, c’est peut-être aussi intéressant, voire plus même.
En fait, il est assez rare de retrouver la manière de Bach dans du jazz disons classique si vous me suivez. Un exemple tout de même, Nina Simone, Love me or leave me, avec un pont en contrepoint à partir de 0:50, et une fin assez à la Bach je trouve.
Après, du côté des spécialistes, il y a Jacques Loussier.
Plus récemment, il y a Édouard Ferlet, très beau travail, très impressionnant.
Comme point de comparaison, l’interprétation classique de Sviatoslav Richter.
Encore un peu de Frida Boccara aujourd’hui. La chanson du veilleur.
La mélodie est inspirée de Wachet auf, ruft uns die Stimme, BWV 140. On écoute (c’est vers 15:20, mais il y a comme une astuce : la mélodie chantée par Frida Boccara est prise en charge par les violons, ce qui fait qu’on peut avoir un peu de mal à retrouver ses petits). Par la réjouissante Netherlands Bach society.
On continue avec Jésus que ma joie demeure. C’est le morceau de Bach qu’on entend dans le sketch Les routiers mélomanes de Paul Mercey et Jean Yanne, vers 2:50. Bah oui, c’est du Bach, c’est pas du Verchuren !
J’observe que le titre Jésus que ma joie demeure n’est pas une traduction très fidèle du titre allemand Jesus bleibet meine Freude, qui veut plutôt dire « Jésus restera toujours ma joie ». On va le voir dans la suite de cette série, Bach se prête à toutes sortes de glissements de sens plus ou moins heureux… Pour conclure ce billet, la version des Swingle singers, qui ont adapté en style vocalese de nombreuses compositions de Bach.
On écoute aujourd’hui un air de Bach bien connu, Jésus, que ma joie demeure. Il s’agit du dixième mouvement de la cantate Herz und Mund und Tat und Leben (Le cœur, et la bouche, et l’action, et la vie, BWV 147). Sous la direction de Nikolaus Harnoncourt.
Cet air a été adapté par de nombreux artistes de variété. Par exemple, par les Compagnons de la chanson dans L’enfant aux cymbales. Si, si, c’est bien la même musique, mais avec un rythme un peu différent et le chant et l’accompagnement sont échangés.
L’enfant aux cymbales encore, par Frida Boccara.
Autre exemple, Ma terre dolorosa par Dave qu’on reverra dans cette série puisqu’à l’instar de Frida Boccara, il a beaucoup chanté sur des airs de Bach. Mais ne le répétez pas trop, il ne faut pas désespérer Harnoncourt.
La mélodie est encore reconnaissable dans Lady Lynda des Beach Boys.