La cigarette, c’est dans la tête

La cigarette 1/26

Ne mégotons pas : le Jardin ambitionne d’enfin s’époumoner. Afin de faire un tabac bien sûr… quitte à enfumer quelque peu ses lecteurs. En ces temps de maladie respiratoire, il vous emmène à partir d’aujourd’hui au pays de l’herbe à Nicot, du Nicotiana Tabacum, bref du clope, du cigare et de la pipe. Qui ne présentent aucun danger dès lors que la fumée est inspirée en rêve, par le doux truchement de chansons tabagiques.

La cigarette d’Alexandre Castillon.

Je n’ai pas trop de bla-bla à raconter dans cette série… mais il y aura un supplément dans chaque billet, aujourd’hui un poème de Gaston Couté.

Aujourd’hui le temps est épouvantable :
Il pleut et mon cœur s’embête à pleurer.
J’ai pris, d’un paquet traînant sur ma table,
Une cigarette au fin bout doré ;
Et j’ai cru te voir en toilette claire
Avec tous tes ors passés à tes doigts,
Traînant par la vie, élégante et fière
Sous les yeux charmés du monde et de moi.

Ah ! la bonne cigarette
Que j’ai fumée…
Pourtant mon cœur la regrette,
O bien-aimée !
Ah ! la bonne cigarette
Que j’ai fumée…
Pourtant mon cœur la regrette,
O bien-aimée !

J’ai pris une braise au milieu des cendres
Et je me suis mis alors à fumer
En m’entortillant dans les bleus méandres
De ma cigarette au goût parfumé ;
Et j’ai cru sentir passer sur mes lèvres
Un baiser pareil aux baisers brûlants
De ta bouche en feu, par les nuits de fièvre
Où je m’entortille entre tes bras blancs.

J’ai jeté ce soir parmi la chaussée
Cigarette morte au feu du tantôt ;
Un petit voyou qui l’a ramassée
Part en resuçant son maigre mégot ;
Et, devant cela, maintenant je pense
Que ton corps n’est pas à moi tout entier,
Que ta chair connaît d’autres jouissances
Et que je te prends comme un mégotier.

1 – La cigarette, c’est dans la tête
1bis – La gitane
2 – Du gris
3 – Il fume pour oublier
3bis – Don’t smoke
4 – La cigarette après l’amour
5 – Sanseverino fume
5bis – Confinement
6 – Cigarettes sur cigarettes
7 – Cigare à moteur
8 – Fumer le cigare
9 – Café, tabac
10 – La cigarette qui me brûle les doigts
11 – Addiction
12 – Brigitte fontaine fume
13 – Suzanne Gabriello
14 – Je suis une cigarette
15 – La complainte du tabac
16 – Je ne veux pas travailler
17 – La fête du tabac
18 – L’amour est-il comme une cigarette ?
19 – La cigarette d’Higelin
20 – Duo
21 – Dieu est un fumeur de havane
22 – Bien après minuit
23 – Sardou les enfume
24 – Cigarettes, whisky et p’tites pépées
25 – Bye Bye Clope
26 – Si j’étais une cigarette

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Fred en slim

La balade aux jardins actuels, 1

Chères lectrices et chers lecteurs du jardin,

Une étude scientifique confirme ce jour que les blogs ne transmettent aucun virus !
Pour fêter ça, le Jardin aux chansons ouvre à partir d’aujourd’hui une nouvelle rubrique. Jean-Christophe, assidu spectateur des petites salles de Lyon et d’ailleurs, nous proposera désormais de faire avec lui le premier pas d’une « Balade aux jardins actuels », l’écoute d’une chanson qui vous donnera l’envie d’explorer l’univers d’un artiste d’aujourd’hui. Ce sera tous les quinze jours ! Mais place à Jean-Christophe :

Sûr de soi, on s’éloigne des grandes routes balisées. Promenade, esprit à la dérive et yeux grands ouverts sur un paysage si familier qu’on n’y prête plus attention. Soudain, au détour d’un chemin, la vue fait vaciller les certitudes.

Fred En Slim, par Reno Bistan (R. BISTAN / R. BISTAN – N. STEIB – J. DONZEL)
extrait de l’album Radio Bistan (Athos-Grabuge-2019)

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Beltz

Les Juifs et la chanson III – Shoah et chanson 23/23

Pour conclure cette série, j’observe que la chanson française évoque assez peu le « hurbn », la catastrophe en yiddish. C’est le mot utilisé par les premiers chroniqueurs de la Shoah dans les ghettos. En plus du massacre lui-même, il signifie l’éradication presque complète du judaïsme de Pologne et d’Europe de l’est, avec sa culture et sa langue. Je vous propose Belz, mayn shtetele Belz, par Talila. « Shtetl » signifie village en yiddish. On le traduit parfois par « bourgade », comme si un mot inusité convenait mieux à un monde englouti.

Le programme du spectacle Quand la chanson se souvient de la Shoah m’a beaucoup aidé à préparer cette série. Merci à Hélène Mouchard-Zay de m’en avoir communiqué une version commentée. Merci à Tal Bruttmann et Annette Wieviorka pour leurs commentaires et leur aide.

1 – La chanson de Simon Srebnik
2 – La chanson de Treblinka
3 – Yisrolik
4 – Le chant des marais
5 – Le Verfügbar aux Enfers
6 – Casimir Oberfeld
7 – Êtes-vous heureux ?
8 – La fontaine endormie
9 – Il n’y a plus de roses rue des Rosiers
10 – Le petit train de Rita Mitsouko
11 – Comme-toi
12 – Nuit et brouillard
13 – Smoke gets in your eyes
14 – Pitchipoï
15 – Évariste
16 – Au fil du temps
17 – Les Ramones à Bitburg
18 – Signé Furax
19 – Des voix off
20 – Roméo et Judith
21 – Culture du camp
22 – La troisième symphonie de Górecki
23 – Beltz

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La troisième symphonie de Górecki

Les Juifs et la chanson III – Shoah et chanson 22/23

La troisième symphonie du compositeur polonais Henryk Górecki est l’un des très rares succès commerciaux de ce qu’on appelle « musique contemporaine ». Composée en 1976, elle s’inspire en partie d’un graffiti inscrit par une prisonnière, Helena Wanda Blażusiakówna, sur le mur de sa cellule dans le siège central de la Gestapo à Zakopane en Pologne. Je recommande d’écouter un enregistrement de bonne qualité de cette très belle œuvre parfois jouée lors de commémoration. Au chant, Dawn Upshaw.

1 – La chanson de Simon Srebnik
2 – La chanson de Treblinka
3 – Yisrolik
4 – Le chant des marais
5 – Le Verfügbar aux Enfers
6 – Casimir Oberfeld
7 – Êtes-vous heureux ?
8 – La fontaine endormie
9 – Il n’y a plus de roses rue des Rosiers
10 – Le petit train de Rita Mitsouko
11 – Comme-toi
12 – Nuit et brouillard
13 – Smoke gets in your eyes
14 – Pitchipoï
15 – Évariste
16 – Au fil du temps
17 – Les Ramones à Bitburg
18 – Signé Furax
19 – Des voix off
20 – Roméo et Judith
21 – Culture du camp
22 – La troisième symphonie de Górecki
23 – Beltz

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Culture du camp

Les Juifs et la chanson III – Shoah et chanson 21/23

La diffusion aujourd’hui assez large des témoignages d’anciens déportés ou d’œuvres de fictions sur la Shoah et la déportation fait que nous avons tous en tête des images de camps de concentration. Voire même du vocabulaire pour ceux qui ont lu attentivement des témoignages et pour qui des mots innocents en apparence comme « organiser » ou « petit numéro » prennent un sens spécial. Tout cet imaginaire est bien sûr une ressource, notamment pour la chanson, cet art bref qui a besoin plus qu’aucun autre des images préconçues du spectateur pour faire passer son message de quelques notes.

Dans Poulet n° 728 120, je ne sais pas si Philippe Katerine évoque consciemment les numéros tatoués au bras des déportés. À Auschwitz, ces numéros avaient parfois six chiffres, mais je ne crois pas que le numéro 728 120 y ait jamais été utilisé, les numéros s’étant arrêté autour de 200 000 (ceux qui étaient gazés à l’arrivée n’entraient même pas dans le camp proprement dit et n’avaient pas de numéro). Clip vidéo très amusant à voir ici.

Je vous propose le clip de Désenchantée, de Mylène Farmer. Sur la page Wikipedia de Sans contrefaçon, je lis : « Mylène Farmer aurait d’abord envisagé de tourner le clip dans un camp de concentration. »

Puisqu’on est déjà dans le n’importe quoi, autant écouter Le dossier D de Michel Sardou. Ça nous change de la réponse D de Gad Elmaleh, et ça parle d’un rescapé de Mauthausen. Si vous y comprenez quelque chose, éclairez-nous dans les commentaires.

1 – La chanson de Simon Srebnik
2 – La chanson de Treblinka
3 – Yisrolik
4 – Le chant des marais
5 – Le Verfügbar aux Enfers
6 – Casimir Oberfeld
7 – Êtes-vous heureux ?
8 – La fontaine endormie
9 – Il n’y a plus de roses rue des Rosiers
10 – Le petit train de Rita Mitsouko
11 – Comme-toi
12 – Nuit et brouillard
13 – Smoke gets in your eyes
14 – Pitchipoï
15 – Évariste
16 – Au fil du temps
17 – Les Ramones à Bitburg
18 – Signé Furax
19 – Des voix off
20 – Roméo et Judith
21 – Culture du camp
22 – La troisième symphonie de Górecki
23 – Beltz

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Roméo et Judith

Les Juifs et la chanson III – Shoah et chanson 20/23

En chanson, la Shoah est rarement évoquée du point de vue des criminels ou de leurs descendants. Anne Sylvestre est la fille d’Albert Beugras, l’un des principaux dirigeants de la collaboration pendant la guerre. C’est un sujet qu’elle n’aime pas évoquer : j’ai écouté pas mal d’interviews, elle élude systématiquement la question. Elle nous livre toutefois un témoignage sur la culpabilité dans Roméo et Judith.

Je vous propose aussi Le p’tit grenier.

1 – La chanson de Simon Srebnik
2 – La chanson de Treblinka
3 – Yisrolik
4 – Le chant des marais
5 – Le Verfügbar aux Enfers
6 – Casimir Oberfeld
7 – Êtes-vous heureux ?
8 – La fontaine endormie
9 – Il n’y a plus de roses rue des Rosiers
10 – Le petit train de Rita Mitsouko
11 – Comme-toi
12 – Nuit et brouillard
13 – Smoke gets in your eyes
14 – Pitchipoï
15 – Évariste
16 – Au fil du temps
17 – Les Ramones à Bitburg
18 – Signé Furax
19 – Des voix off
20 – Roméo et Judith
21 – Culture du camp
22 – La troisième symphonie de Górecki
23 – Beltz

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Des voix off

Les Juifs et la chanson III – Shoah et chanson 19/23

Hitler lui-même, avec sa gestuelle outrée et ses discours colériques, est une matière première de choix pour le cinéma ou la chanson comique. Le premier a en avoir tiré parti est sans doute Charlie Chaplin dans Le dictateur.

Plusieurs artistes ont exploité ce filon après-guerre. Hitler on ice, extrait de La folle histoire du monde de Mel Brooks.

Mel Brooks lui-même en Hitler dans To be or not to be, remake (probablement lourdingue, je ne l’ai pas vu) du magnifique film de d’Ernst Lubitsch. Quelle colossale rigolade. Mel Brooks commence par « heil myself », probablement le meilleur gag du film.

Mon préféré dans le genre, c’est Jacques Villeret qui incarne le demi-frère d’Hitler dans Papy fait de la résistance.

Pour finir, la vision de Gainsbourg, qui aimait à explorer les rimes orphelines, celle en « olphe » lui donnant un fil particulier à retordre. J’entends des voix off.

1 – La chanson de Simon Srebnik
2 – La chanson de Treblinka
3 – Yisrolik
4 – Le chant des marais
5 – Le Verfügbar aux Enfers
6 – Casimir Oberfeld
7 – Êtes-vous heureux ?
8 – La fontaine endormie
9 – Il n’y a plus de roses rue des Rosiers
10 – Le petit train de Rita Mitsouko
11 – Comme-toi
12 – Nuit et brouillard
13 – Smoke gets in your eyes
14 – Pitchipoï
15 – Évariste
16 – Au fil du temps
17 – Les Ramones à Bitburg
18 – Signé Furax
19 – Des voix off
20 – Roméo et Judith
21 – Culture du camp
22 – La troisième symphonie de Górecki
23 – Beltz

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Signé Furax

Les Juifs et la chanson III – Shoah et chanson 18/23

Mes lectrices et lecteurs seront peut-être surpris d’entendre de la chanson comique dans cette série. Car l’humour et la dérision sont parfois présents dans l’évocation des camps ou même de la Shoah, on en a déjà un exemple avec l’opérette de Germaine Tillion, Le Verfügbar aux enfers.

L’un des comiques les plus populaires du milieu du XXe siècle était Pierre Dac, qu’on a déjà rencontré plusieurs fois dans ce blog : inventeur du mot « loufoque » (fou en Loucherbem, l’argot des bouchers de Paris), juif d’origine alsacienne qui a réussi à rejoindre Londres en 1943, d’où il a présenté une émission à la BBC, voir le billet qu’on lui a consacré, ici. Et l’un des plus grands succès de Pierre Dac est le feuilleton radiophonique Signé Furax. En fait, Signé Furax est la deuxième version d’un premier feuilleton moins connu, Malheur aux barbus !, diffusé de 1951 à 1952 sur la Radiodiffusion-télévision française. Il raconte comment le génie du mal Edmond Furax a planifié l’enlèvement de tous les barbus de la terre. Au tout début de L’heure d’exactitude d’Annette Wieviorka (née en 1948) je lis ses souvenirs d’enfance :

Nous écoutions sur notre gros poste de TSF le feuilleton Malheur aux barbus !, et j’associais la photo de mon grand-père [Wolf Wieviorka, mort à Auschwitz] à cette expression « malheur aux barbus ». Nos entretiens m’ont incité à aller y voir de plus près, et j’ai lu le texte des émissions radiophoniques de Pierre Dac et Francis Blanche. Ce feuilleton « loufoque », diffusé en 1951 et 1952, a été repris quelques années plus tard sur Europe N°1. C’est cela à l’évidence que nous écoutions. Le lien que mon intuition enfantine établissait entre Furax (dont l’un des prénoms est Pandolphe), tentant de devenir le maître du monde, et Hitler, avide de faire disparaître tous les barbus de la terre, me semble aujourd’hui évident. Le génocide des Juifs était une des obsessions de Pierre Dac, de son vrai nom Isaac. Et les modes des disparitions des barbus (recensés, obligés d’estampiller leur barbe, enlevés dans les rues, convoqués, rassemblés, engloutis dans les autobus où ils montaient) font écho au sort des Juifs pendant la guerre. Jacques Pessis, le biographe de Pierre Dac, note qu’il écrivait son texte chaque jeudi et que ce jour-là, il ne se rasait pas, une des modalités du deuil chez les Juifs, mais qui signait aussi son appartenance aux barbus.

Extrait de Malheur aux barbus (je pense qu’il ne s’agit pas de l’enregistrement original dont il n’existe plus de copie me semble-t-il).

Je vous propose comme chanson du jour L’hymne des babus. Les « babus » (à ne pas confondre avec les barbus) sont une secte maléfique, alliée à Furax et dirigée par le « grand babu ».

Signé Furax a été adapté au cinéma au début des années 1980, mais le film a fait un flop. Je vous propose le générique de fin, avec Pierre Desproges qui joue le rôle du présentateur du journal télé.

Cette réminiscence de la Shoah me rappelle ce souvenir que j’ai entendu raconter quelquefois. Dans les cours de recréation des écoles parisiennes des années 1950, au lieu de jouer aux gendarmes et aux voleurs, ou aux cowboys et aux indiens, les enfants « jouaient à la Saint-Barthélémy ». Je n’ai jamais bien compris en quoi consistait ce jeu exactement, je note simplement que la Saint-Barthélémy est l’événement du manuel d’histoire de France qui ressemble le plus aux rafles encore toute récentes à l’époque. Je me permets d’ajouter un souvenir personnel sur ce types de réminiscence : au début des années 1980 sévissait dans les lycées-collèges parisiens une coutume. Un groupe de « grands » s’emparait d’un « petit » et lui pinçaient un testicule en lui demandant de chanter La Marseillaise le plus fort possible. J’en ai été témoin, et je pense que cette tradition en était à sa toute fin, c’était tout à fait marginal, et je n’en ai plus jamais entendu parlé. À mon avis, c’était une réminiscence de la guerre d’Algérie, encore assez récente à l’époque.

1 – La chanson de Simon Srebnik
2 – La chanson de Treblinka
3 – Yisrolik
4 – Le chant des marais
5 – Le Verfügbar aux Enfers
6 – Casimir Oberfeld
7 – Êtes-vous heureux ?
8 – La fontaine endormie
9 – Il n’y a plus de roses rue des Rosiers
10 – Le petit train de Rita Mitsouko
11 – Comme-toi
12 – Nuit et brouillard
13 – Smoke gets in your eyes
14 – Pitchipoï
15 – Évariste
16 – Au fil du temps
17 – Les Ramones à Bitburg
18 – Signé Furax
19 – Des voix off
20 – Roméo et Judith
21 – Culture du camp
22 – La troisième symphonie de Górecki
23 – Beltz

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Les Ramones à Bitburg

Les Juifs et la chanson III – Shoah et chanson 17/23

Je vous propose dans ce billet de quitter les chansons françaises et yiddish pour un petit tour dans la musique anglo-saxonne. Merci à Tal Bruttmann qui m’a proposé les chansons de ce billet.

Joey Ramone, le chanteur des Ramones, est né dans une famille juive new-yorkaise. Un peu dans la manière provocatrice et ironique de Nazi rock de Gainsbourg, un des plus grands des succès des Ramones s’appelle d’ailleurs Blitzkrieg pop. Les Ramones ont aussi écrit une chanson sur la controverse de Bitburg, qui a fait suite à la visite du président des État-Unis, Ronald Reagan, au cimetière de Bitburg où plusieurs anciens SS étaient enterrés.

Bonzo goes to Bitburg (my brain is hanging upside down)
https://www.youtube.com/watch?v=Su0Hvt6hTmA

Je vous propose aussi Reagan at Bitburg, morceau instrumental intéressant de Frank Zappa.

1 – La chanson de Simon Srebnik
2 – La chanson de Treblinka
3 – Yisrolik
4 – Le chant des marais
5 – Le Verfügbar aux Enfers
6 – Casimir Oberfeld
7 – Êtes-vous heureux ?
8 – La fontaine endormie
9 – Il n’y a plus de roses rue des Rosiers
10 – Le petit train de Rita Mitsouko
11 – Comme-toi
12 – Nuit et brouillard
13 – Smoke gets in your eyes
14 – Pitchipoï
15 – Évariste
16 – Au fil du temps
17 – Les Ramones à Bitburg
18 – Signé Furax
19 – Des voix off
20 – Roméo et Judith
21 – Culture du camp
22 – La troisième symphonie de Górecki
23 – Beltz

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Au fil du temps

Les Juifs et la chanson III – Shoah et chanson 16/23

La plupart des chansons passées jusqu’ici sont l’œuvre de chanteurs et chanteuses juifs, dont la famille a été parfois touchée directement par la Shoah. Dans ce billet, je vous propose un tour d’horizon chronologique de plusieurs chansons d’auteurs a priori non-juifs (je n’ai pas vérifié la biographie de tout le monde …) qui chantent la Shoah. L’évolution dans le temps est intéressante.

La première chanson ne concerne pas directement la Shoah. Elle parle du Vélodrome d’hiver à Paris, un lieu de fête populaire et de meetings politiques avant-guerre, ainsi que se le remémore Yves Montand. Les « six jours » mentionnés dans les paroles, ce n’est pas la création du monde dans la Genèse, ce sont les Six jours de Paris, fameuse course cycliste. C’est au Vel’ d’Hiv qu’ont été parqués les 13 000 juifs arrêtés le 16 juillet 1942, lors de la plus grande rafle organisée en France. Aujourd’hui, « Vel’ d’hiv » évoque la rafle du Vel’ d’hiv, pas le cyclisme sur piste… La chanson montre bien que dans les années 1950, il n’en était rien.

Avec les Juifs de Pierre Selos, chanteur engagé dans le catholicisme à ses débuts. On est en 1964.

La petite juive de Maurice Fanon, en 1965.

Petit Simon d’Hugues Aufray en 1967, paroles de Vline Buggy.

Paul Louka, Tante Sarah en 1972.

Chanson pour Anna, en 1974, paroles et musique de Pascal Danel, interprétée par Daniel Guichard

En 1977, dans son concept-album Simon et Gunter, Daniel Balavoine nous raconte l’histoire de deux frères allemands séparés par le mur de Berlin. Une chanson de l’album, Lise Altmann, est consacrée à la Shoah.

En 1986 , Gilbert Bécaud compose une comédie musicale, Madame Rosa, adaptée par Claude Lemesle du roman d’Émile Ajar, La vie devant soi. Extrait : Bravo, par Annie Cordy. Première chanson de la série qui évoque explicitement le rôle des Français dans les déportations.

Anne ma sœur Anne, en 1985, Louis Chédid (qui fait son entrée au 1007e billet de ce blog). Je crois que c’est la première chanson de la série qui évoque le retour de l’antisémitisme après-guerre. La chanson date à peu près des premiers succès électoraux du front national.

Souviens-toi du jour en 1999, interprétée par Mylène Farmer. À la fin de la chanson, elle chante « Zakhor et yom », ce qui signifie « Souviens-toi du jour » en hébreu. Les paroles disent en boucle « si c’est un homme », allusion sans ambiguïté à Primo Levi. Mylène Farmer porte une robe Thierry Mugler. Analyse du clip, ici.

L’ami Jacob, en 2007, de Pascal Danel, qui avait déjà écrit la Chanson pour Anna en 1974 pour Daniel Guichard.

Fatigué, fatigué, de François Morel. On est en 2010.

1 – La chanson de Simon Srebnik
2 – La chanson de Treblinka
3 – Yisrolik
4 – Le chant des marais
5 – Le Verfügbar aux Enfers
6 – Casimir Oberfeld
7 – Êtes-vous heureux ?
8 – La fontaine endormie
9 – Il n’y a plus de roses rue des Rosiers
10 – Le petit train de Rita Mitsouko
11 – Comme-toi
12 – Nuit et brouillard
13 – Smoke gets in your eyes
14 – Pitchipoï
15 – Évariste
16 – Au fil du temps
17 – Les Ramones à Bitburg
18 – Signé Furax
19 – Des voix off
20 – Roméo et Judith
21 – Culture du camp
22 – La troisième symphonie de Górecki
23 – Beltz

Tous les thèmes

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