Hôtel Périphérique

Amour et mélancolie des villes, 2/28

Paris est si vaste sujet que le seul moyen d’en faire le tour, c’est bien sûr de prendre le périphérique. La chanson du jour nous évite tout le tralala sur Paris, pas de Champs-Élysées, pas de gamin de Paris, pas de Ménilmontant. Ni pittoresque, ni romantique, ni grandiose, ça repose, merci Yannick Le Nagard. Hôtel périphérique.

Je me suis longtemps demandé ce qu’était devenu Yannick Le Nagard… Réponse ci-dessous.


1 – La ville morte
2 – Hôtel Périphérique
3 – Marseille
4 – Rio
5 – Grenoble
6 – Vienne
7 – Lyon
8 – Numance
9 – New York
10 – Hong Kong
11 – Bruxelles
11bis – Un chameau à Bruxelles
12 – Le regard tranquille des vieilles villes
13 – Moscou
13bis – Il neige sur Liège
14 – Paris
15 – Madrid
16 – Barcelone
17 – Je reviendrai à Montréal
18 – Il faut s’offrir du bitume
19 – Marseille
20 – L’ennui des villes
21 – La Havane
22 – Anarchy in Tokyo
23 – Cergy
24 – La fille de Londres
25 – The old main drag
26 – Vancouver
27 – Pérégrination d’Amsterdam
28 – Venise n’est pas en Italie

Tous les thèmes

I know some lonely houses off the road

La balade aux jardins actuels, 38

I know some lonely houses off the road

I laid me down upon a bank

It was not death,

and wondered Why was cupid a boy ?

Is this only the The lamentation of the old pensioner

but She dealt her pretty words like blades

Whatever, When you are old

There’s a certain slant of light

that reveals one’s truth.

Plus de Vesperland sur le site du projet, Facebook et Youtube.

Tous les thèmes

La ville morte

Amour et mélancolie des villes, 1

La fréquentation de mon blog a quelque peu baissé ces dernières semaines… sans doute parce qu’avant ça, elle avait augmenté. Ou alors c’est la pénurie de bonnes chansons. Parce que les quatre derniers thèmes, c’était l’hymne national américain, une énigme, les bouchers et Jean-Sébastien Bach. Passionnant tout ça, mais les chansons n’étaient pas toujours au top.

Alors, j’ai fouillé dans mes notes préparatoires, et j’ai trouvé un thème plein de chansons toutes plus belles les unes que les autres. C’est l’amour des villes. Amour auquel j’ai vite accolé la mélancolie, car la plupart des chansons sur les villes ont comme une patine de tristesse. En tout cas, « nous déambulerons dans les rues de Paris » comme le chantait Barbara, et de bien d’autres villes, tristes ou joyeuses. Mais pour n’afficher aucune préférence, on commence par une ville abstraite et sans nom.

La ville morte, par Monique Morelli, une chanson de Pierre Mac Orlan selon l’expression consacrée.

1 – La ville morte
2 – Hôtel Périphérique
3 – Marseille
4 – Rio
5 – Grenoble
6 – Vienne
7 – Lyon
8 – Numance
9 – New York
10 – Hong Kong
11 – Bruxelles
11bis – Un chameau à Bruxelles
12 – Le regard tranquille des vieilles villes
13 – Moscou
13bis – Il neige sur Liège
14 – Paris
15 – Madrid
16 – Barcelone
17 – Je reviendrai à Montréal
18 – Il faut s’offrir du bitume
19 – Marseille
20 – L’ennui des villes
21 – La Havane
22 – Anarchy in Tokyo
23 – Cergy
24 – La fille de Londres
25 – The old main drag
26 – Vancouver
27 – Pérégrination d’Amsterdam
28 – Venise n’est pas en Italie

Tous les thèmes

Répliques

J.-S. Bach dans la chanson 19/19

Ça y est, voilà le dernier billet de la série consacrée à Bach. Je voulais conclure, mu par un besoin obscur de comprendre les usages de Bach dans la culture populaire. Ils sont à la fois vastes et dispersés, si bien qu’il est difficile de s’y retrouver : preuve supplémentaire du génie polymorphe de Bach, de sa créativité et de sa perfection prodigieuse. Bach est un géant … le seul compositeur à avoir son émission hebdomadaire sur France Musique, Le Bach du dimanche, tous les dimanches à 7h, rien que son répertoire, planté pour une durée indéterminée dans la fixité de la grille des programmes, comme s’il était inépuisable.

J’ai été surpris de tout ce que j’ai trouvé en creusant dans différentes directions. L’air Jesus que ma joie demeure inspire un attelage bigarré : Les compagnons de la chanson, Frida Boccara, Dave ou les Beach Boys, et il traîne par-ci par-là, dans un sketch des Inconnus, un autre de Jean Yanne, et même un épisode de Columbo que j’ai regardé par hasard la semaine dernière (impossible de trouver une vidéo). Comme le biologiste qui trouve cinquante nouvelles formes de vie dans la goutte d’eau d’un étang, et puis en croise encore une ou deux autres par hasard sur le chemin du retour, je soupçonne qu’il suffirait de creuser pour trouver encore et encore.

En chanson, on entend quelques mélodies de Bach et parfois son nom. Au-delà de la chanson, on le retrouve dans la pop, le jazz, le rock progressif et le heavy metal. On le trouve, ou peut-être croit-on le trouver partout, des Tontons flingueurs jusque dans des théorèmes de logiciens autrichiens ou dans les pages blanches des carnets secrets de la chanteuse Camille.

Mais voilà, je ressens un curieux malaise : j’adore la chanson, le rock ou le jazz, ainsi que Bach. Mais presque toutes les chansons de la série sont moyennes ou médiocres à mon goût. On essaye de plaquer des paroles de variétés sur une musique de Bach, vraie ou fausse, mais le plus souvent, on voit un peu la couture entre les deux. On essaye de faire swinguer Bach, mais on en retient plus la présence de Bach qu’on en ressent le charme du swing. Bref, la musique de ces dernières décennies a plutôt besoin de Bach que de sa musique, et son usage me semble moins une inspiration qu’une proclamation.

Une digression comme point de comparaison : les usages en variété des musiques de Bach font pâle figure à côté de la fusion parfaite entre la musique romantique et la chanson de variété opérée par Gainsbourg, qui a su mettre sur ce coup des arrangeurs talentueux comme Alain Goraguer. On en reparlera bientôt. D’ailleurs, la seule chanson vraiment réussie de la série sur une musique de Bach, je trouve que c’est Sur un prélude de Bach, et justement on trouve aux commandes Jean-Claude Vannier, arrangeur de variété, un temps compagnon de Gainsbourg, et puis qui a beaucoup réfléchi à tout ce qu’il faisait. On a vu que sa chanson n’est pas exempte de contre-sens, comme s’il fallait un peu mentir pour bien faire fusionner Bach et chanson. On reparlera de Jean-Claude Vannier plus tard…

Alors pourquoi citer Bach à tort et à travers ? Pourquoi veut-on Bach, pourquoi a-t-on besoin de Bach ? Je risque une hypothèse : Bach, c’est l’Occident, ou l’Europe. Le seul compositeur dont le mythe puisse lui être comparé est bien sûr Mozart. Mais dans nos représentations, je dirais que Mozart est plutôt perçu comme universel, une sorte de don fait à l’humanité toute entière, l’intercesseur d’une musique divine ou naturelle. Tandis que la musique de Bach est le fruit du travail acharné d’un homme seul, une combinaison originale de science et de religion, un peu comme notre civilisation. Il nous plait à tous que Bach soit du jazz, ou que le jazz soit du Bach, chacun selon sa pente.

Pour finir, le générique de Répliques, l’émission d’Alain Finkielkraut sur France Culture : Les variations Goldgerg. Le générique proprement dit commence vers 3:00, au moment ou s’épanouit un contrepoint énergique à deux voix qui symbolise le dialogue contradictoire, thème de l’émission. Par Glenn Gould, une musique de Jean-Sébastien Bach bien sûr.

1 – Un flingueur nommé Jean-Sébastien Bach
2 – Un tube de Bach
3 – Bach demeure dans un camion
4 – Encore du Bach par Frida Boccara
5 – Bach jazzman
6 – Bach swingue
7 – All you need is Bach
8 – Blondie is Bach
9 – Un métaleux appelé Bach
9bis – Bach, cet inconnu
10 – Bach popstar
11 – American Tune
12 – Un geek appelé Bach
13 – Un crabe appelé Bach
14 – Une fugue pas de Bach
15 – Bach s’invite chez les Le Forestier
16 – Maurane vs Gould
17 – Variations sur un prélude (de Bach)
18 – Un blagueur nommé Glenn Gould
19 – Répliques

Tous les thèmes

Un blagueur nommé Glenn Gould

J.-S. Bach dans la chanson 18/19

On a un peu parlé du pianiste Glenn Gould dans cette série. Ses interprétations de Bach ont vraiment marqué, mais il a aussi composé dans la manière du maître. Par exemple cette chanson pleine d’humour qui évoque Bach. So you want To write a fugue?

Paroles de sagesse à méditer :

So just ignore the rules and try,
And the fun of it will get you,
And the joy of it will fetch you,
It’s a pleasure that is bound to satisfy.
So why not have a try?
You’ll decide that John Sebastian,
Must have been a very personable guy.

But never be clever for the sake of being clever,
For a canon in inversion is a dangerous diversion
And a bit of augmentation is a serious temptation
While a stretto diminution is an obvious solution
Never be clever for the sake of being clever
For the sake of showing off.

Pour mieux faire connaissance, Glenn Gould off the record.

Sinon, vous saviez que Mozart était un mauvais compositeur ? Sans ça, il aurait eu le droit à sa série comme Bach.

Un extrait du film Amadeus. Mozart joue à la manière de Bach. C’est fantaisiste historiquement, mais c’est intéressant sur la perception des deux plus grands génies de la musique classique.

1 – Un flingueur nommé Jean-Sébastien Bach
2 – Un tube de Bach
3 – Bach demeure dans un camion
4 – Encore du Bach par Frida Boccara
5 – Bach jazzman
6 – Bach swingue
7 – All you need is Bach
8 – Blondie is Bach
9 – Un métaleux appelé Bach
9bis – Bach, cet inconnu
10 – Bach popstar
11 – American Tune
12 – Un geek appelé Bach
13 – Un crabe appelé Bach
14 – Une fugue pas de Bach
15 – Bach s’invite chez les Le Forestier
16 – Maurane vs Gould
17 – Variations sur un prélude (de Bach)
18 – Un blagueur nommé Glenn Gould
19 – Répliques

Tous les thèmes

La Muse des Pyromanes

La balade aux jardins actuels, 37

Serre-moi  !

Drôle de saison où l’idée d’aller Voir la mer

ou de se retrouver dans La Roselière

semble aussi périlleuse que Le Trapèze

Morikan c’est aussi, entre autre, une jolie interprétation du Misirlou (Nick Roubanis)

ou une reprise originale de Born to be alive (Patrick Hernandez)

En encore plus sur Youtube, Vimeo et Facebook.

Crédits :
La muse des Pyromanes : Clément Soto, guitare.
L’ogre, Misirlou et Born to be alive : Clément Soto, mandole
« Serre-moi » : Clément Soto: mandole; Riad Klaï, guitare

Trapèze : claviers, Karim Maurice ; batterie, Christophe Telbian ; violoncelle, Amandine Lefèvre ; alto, Jean Baptiste Magnon ; violon, Mathieu Schmaltz et Gael Rassaert ; guitare, Riad Klaï.

Tous les thèmes

Variations sur un prélude (de Bach)

J.-S. Bach dans la chanson 17/19

On explore aujourd’hui un peu plus le célèbre Prélude en do majeur, premier morceau du Clavier bien tempéré, déjà vu dans le billet précédent. Pour commencer, le pianiste Lang Lang nous explique quelques enjeux liés à son interprétation.

Encore Lang Lang. Son idée de respiration, je parie que ça a dû parler à Michel Jonasz qu’on aperçoit sur la vidéo …

On l’a déjà vu dans le billet précédent, le premier prélude de Bach a été beaucoup décliné. Il aurait inspiré Fuir le bonheur, de Serge Gainsbourg. Par Jane Birkin. Il y a bien une parenté, mais c’est quand même bien trafiqué.

Alexandre Astier, qui a consacré tout un spectacle à Bach, en a proposé une version au rythme un peu tordu. Amateurs de solfège, c’est du 15/16. Pour ceux qui ne comprennent pas ce que ça veut dire, retenez que c’est bancal mais que c’est fait exprès.

On entend le prélude dans Repent Walpurgis de Procol Harum, vers 3:00 sur la vidéo. Ça fait quand même un peu il y a un cheveu dans la soupe.

La version de Jacques Loussier. Je n’ai pas trouvé de version d’Edouard Ferlet, ça aurait été intéressant ce comparer leurs approches…

L’Ave Maria de Gounod est basé sur ce prélude, et d’après le site cover.info qui m’a bien aidé à préparer cette série, on en trouve 130 reprises : pop, chanson, variété, etc.

Par Tino Rossi, c’est pas mal du tout.

Par Bing Crosby.

Même Stevie Wonder s’y est collé.

On passe au kitch. Qui a eu l’idée de mettre la ligne de basse de Stand by me ? Et de mettre Johnny sur le coup ?

Et puis le spécialiste de Bach en variété. Dave, Marie mon rêve.


Pour finir, les meilleurs. Präludium und Fuge Nr. 1 C-Dur BWV 846. The Swingle Singers. À écouter ici.

1 – Un flingueur nommé Jean-Sébastien Bach
2 – Un tube de Bach
3 – Bach demeure dans un camion
4 – Encore du Bach par Frida Boccara
5 – Bach jazzman
6 – Bach swingue
7 – All you need is Bach
8 – Blondie is Bach
9 – Un métaleux appelé Bach
9bis – Bach, cet inconnu
10 – Bach popstar
11 – American Tune
12 – Un geek appelé Bach
13 – Un crabe appelé Bach
14 – Une fugue pas de Bach
15 – Bach s’invite chez les Le Forestier
16 – Maurane vs Gould
17 – Variations sur un prélude (de Bach)
18 – Un blagueur nommé Glenn Gould
19 – Répliques

Tous les thèmes

Maurane vs Gould

J.-S. Bach dans la chanson 16/19

Aujourd’hui, Maurane chante Sur un prélude de Bach. La musique est une adaptation par Jean-Claude Vannier du célèbre Prélude en do majeur du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach.

Je trouve ça plutôt réussi, mais il y quelques contresens curieux. Les paroles font référence au pianiste Glenn Gould. Il était connu pour son jeu assez peu lié. Bien adapté à la mise en lumière de l’architecture contrapuntique des compositions de Bach au demeurant. Écoutez plutôt son interprétation du prélude en do majeur. Les notes sont très détachées, c’est presque sautillant par moment. Rien à voir avec ce qu’on entend à l’arrière plan de la chanson de Vannier.

Pour comparer, écoutez l’interprétation de Sviatoslav Richter. Je trouve qu’il y a plus de sentiment, ça correspond bien mieux à l’ambiance de la chanson de Vannier / Maurane.

Mais pourquoi Vanier vient nous bassiner avec Glenn Gould pour évoquer une ambiance disons romantique et à l’opposé de ses interprétations ? Et alors que le piano à l’arrière plan ne joue pas du tout à la manière de Gould ? Je risque quelques hypothèses. D’abord, Gould est célèbre, il est beaucoup passé à la télé, même le public qui n’écoute pas de classique peut connaître : «  ah bah oui, Glenn Gould joue Bach », même moi je connais, alors c’est dire. Et puis essayez de caser « Sviatoslav Richter » dans des paroles… « Glenn Gould » ça sonne mieux, ça claque, les consonnes percutent, c’est trop bien. Alors va pour Glenn Gould, Richter va pas faire un procès de toute façon.

Glenn Gould et Sviatoslav Richter avaient donc des approches assez opposées. J’ai trouvé quelques commentaires de Gould là-dessus, très intéressant.

1 – Un flingueur nommé Jean-Sébastien Bach
2 – Un tube de Bach
3 – Bach demeure dans un camion
4 – Encore du Bach par Frida Boccara
5 – Bach jazzman
6 – Bach swingue
7 – All you need is Bach
8 – Blondie is Bach
9 – Un métaleux appelé Bach
9bis – Bach, cet inconnu
10 – Bach popstar
11 – American Tune
12 – Un geek appelé Bach
13 – Un crabe appelé Bach
14 – Une fugue pas de Bach
15 – Bach s’invite chez les Le Forestier
16 – Maurane vs Gould
17 – Variations sur un prélude (de Bach)
18 – Un blagueur nommé Glenn Gould
19 – Répliques

Tous les thèmes

Bach s’invite chez les Le Forestier

J.-S. Bach dans la chanson 15/19

Catherine Le Forestier nous chante La petit fugue, souvenir de famille avec son frère Maxime qu’on entend à la deuxième voix.

On lit par ci et par là que la musique est inspirée de Prélude et Fugue n.11 en Fa Majeur, BWV 856. Pas tout à fait évident, mais pourquoi pas.

Je trouve le recours à Bach intéressant dans cette chanson. Ce compositeur difficile et parfois considéré comme froid ou austère fait ressortir par contraste toute la chaleur de la vie familiale des Le Forestier.

1 – Un flingueur nommé Jean-Sébastien Bach
2 – Un tube de Bach
3 – Bach demeure dans un camion
4 – Encore du Bach par Frida Boccara
5 – Bach jazzman
6 – Bach swingue
7 – All you need is Bach
8 – Blondie is Bach
9 – Un métaleux appelé Bach
9bis – Bach, cet inconnu
10 – Bach popstar
11 – American Tune
12 – Un geek appelé Bach
13 – Un crabe appelé Bach
14 – Une fugue pas de Bach
15 – Bach s’invite chez les Le Forestier
16 – Maurane vs Gould
17 – Variations sur un prélude (de Bach)
18 – Un blagueur nommé Glenn Gould
19 – Répliques

Tous les thèmes